Irréductible (2022) de Jérôme Commandeur

Deuxième long métrage en tant que réalisateur pour l'humoriste Jérôme Commandeur, mais premier en solo après "Ma Famille t'adore Déjà !" (2016) co-réalisé avec Alan Corno. Pour ce nouveau projet le réalisateur et comédien a choisi de faire un remake d'une comédie italienne, "Quo Vado ?" (2016) de Gennara Nunziante qui a connu un énorme succès populaire avec tout de même 9 millions d'entrées en Italie. Commandeur précise : "Ce qui m'a intéressé, c'est de rapprocher cette histoire très italienne des préoccupations qui sont dans notre air du temps actuel... Il fallait voir comment faire passer une histoire écrite vers 2012-2013 en Italie à un récit ancré en 2022 en France. Au final, je trouve que mon film a sa spécificité : il parle du rapport aux femmes, de la mixité, des questions environnementales. Toutes ces choses qui sont devenues incontrounables, essentielles en 10 ans." Commandeur co-signe le scénario avec Xavier Maingon qui a co-signé auparavant la comédie "Hollywoo" (2011) de Frédéric Berthe et Pascal Sérieis dans lequel jouait justement Jérôme Commandeur, et qui a depuis signé des épisodes de la série TV "Pitch" (2019). Précisons que le film a remporté le Grand Prix au Festival de la comédie de l'Alpe d'Huez 2022... Vincent est employé au sein de l'institution "Eaux et Forêts" alors en poste à Limoges. Mais crise oblige l'administration met en place une restructuration et doit revoir la distribution des postes. Vincent est incité à démissionner mais refuse toute négociation à ce sujet. Une inspectrice zélée est chargée de le faire changer d'avis quitte à le muter dans les pires endroits du monde. Après une première mission au Groenland, Vincent résiste ce qui pousse l'inspectrice a poussé plus loin l'inspiration... 

Ce fonctionnaire qui s'accroche à son statut est logiquement incarné par Jérôme Commandeur lui-même, vu récemment dans "Un Tour chez ma Fille" (2021) de Eric Lavaine et "Attention au Départ" (2021) de Benjamin Euvrad, et retrouve après "Gaston Lagaffe" (2018) de Pierre-François Martin-Laval son partenaire Esteban vu aussi dans "Terrible Jungle" (2020) du duo Hugo Benamozig-David Cavigioli et "Mes Très Chers Enfants" (2021) de Alexandre Leclère, puis retrouve également après "Babysitting 2" (2015) du duo Philippe Lacheau-Nicolas Benamou et "Mystère à Saint-Tropez" (2021) de Nicolas Benamou, son partenaire Christian Clavier qui de son côté retrouve après "L'Opération Corned-Beef" (1991) et "Les Visiteurs" (1993) tous deux de Jean-Marie Poiré l'actrice Valérie Lemercier qui retrouve à son tour Gérard Darmon après "La Cité de la Peur" (1994) de Alain Berberian, "Bienvenue à Bord" (2011) de Eric Lavaine et "100% Cachemire" (2013) d'elle-même. Dans les rôles importants n'oublions pas Laetitia Dosch vue récemment dans "Playlist" (2021) de Nine Antico et "En Même Temps" (2022) du duo Delépine-Kervern, et qui retrouve après "Les Apparences" (2020) de Marc Fitoussi sa partenaire Pascale Arbillot alias l'Inspectrice vue récemment dans les comédies "Murder Party" (2022) de Nicolas Pleskof et "On sourit pour la Photo" (2022) de François Uzan. Citons ensuite Eva Darlan qui retrouve Valérie Lemercier après "Musée Haut, Musée Bas" (2007) de Jean-Michel Ribes et vue récemment dans "Villa Caprice" (2021) de Bernard Stora, Malik Bentalha vu surtout dans "Né Quelque Part" (2013), "La Vache" (2016) et "Jusqu'ici Tout va Bien" (2019) tous de Mohamed Hamidi, Nicole Calfan second rôle populaire depuis "Les Poneyttes" (1967) de Joël Le Moigné en passant par "Borsalino" (1970) de Jacques Deray, "Max mon Amour" (1986) de Nagisa Oshima ou "Je Compte sur Vous" (2015) de et avec Pascal Elbé, Jean-Marie Winling vu dans "Jusqu'à la Garde" (2017) de Xavier Legrand ou "L'Enfant Rêvé" (2020) de Raphaël Jacoulot, puis enfin un caméo de Gérard Depardieu dans son propre rôle... Dès le début de la séance on commence par avoir peur avec une voix Off complètement superflue, et surtout pour tenter de faire rire sur un truc inepte et redondant. Le film débute vraiment avec une collection de caricatures et de clichés sur les fonctionnaires, boucs émissaires éternelles de notre pays même si rappelons-le, il y a autant de différences entre les différentes branches du fonctionnariat que dans le privé. Mais avouons-le, c'est souvent efficace pour les zygomatiques !

La bonhommie et le capital sympathie de Jérôme Commandeur joue d'emblée sa carte atout mare. Très vite on s'aperçoit que les meilleures scènes sont dans la bande-annonce... comme trop souvent pour ne pas dire comme toujours malheureusement. Surtout que la bande-annonce fait un best of de la première moitié du film, ensuite le film tourne un peu en rond, les gags se font de plus en plus rares pour devenir au final une comédie amusante de temps à autre mais jamais hilarante. Surtout, Commandeur oublie de faire rire, au fur et à mesure son film devient militant, moralisateur et démago de façon un peu trop sérieuse. Où sont les gags ?! De simples répliques aux mini-sketchs plus ou moins réussis on se retrouve (encore) dans une vraie-fausse comédie qui promet du rire aux éclats sont qu'on y trouve un humour assez punch et/ou assez audacieux. Le réalisateur-scénariste-acteur aborde tous les sujets autour du fonctionnariat, et montre du doigt bien des vérités tout en abusant beaucoup sur les poncifs. Par exemple rappelons que notre anti-héros accumule des métiers qu'il est impossible d'effectuer, de ne serait-ce que pas l'absence ou l'impossibilité des passerelles. Mais le vrai défaut du film se résume à une seule chose : pas de rire, un humour doux et sage pour quelques sourires intérieurs. Le film surnage grâce à un joli casting, quelques séquences qui touchent au but plus dans le charme et l'ironie ou le sarcasme. Une déception, ou plutôt une énième comédie française si obnubilée par leur message plus ou moins politique qu'ils en oublient que le public se déplace avant tout pour rire.

Note :      

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :