Murder Party (2022) de Nicolas Pleskof
Voici une comédie qui pastiche les films policiers façon Hercule Poirot ou Miss Marple issus des romans de Agatha Christie, et qui fait référence directement au jeu de rôle "Murder Party" popularisé dès les annnées 30 pour les fortunés britanniques dans quelques hôtels à Londres. Une mode que la romancière en rose décrira entre autre dans ses romans "Un meurtre sera commis le..." (1950) et dans "Poirot joue le jeu" (1956), les français pas en reste avec le précurseur "Murder Party ou celle qui n'était pas invitée" (1931) de Henry Bordeaux. Un titre qui ne doit pas être confondu aussi avec l'éponyme "Murder Party" (2007) de Jeremy Saulnier. Après plusieurs scénarios pour les autres dont le long métrage "D'un Monde à l'Autre" (2019) de Didier Bivel et quelques courts métrages il s'agit du premier long métrage de Nicolas Pleskov qui co-signe le scénario avec la romancière Elsa Marpeau qui a écrit plusieurs fois pour la télévision notamment pour Josée Dayan et Léa Frazer mais jamais jusqu'ici pour le grand écran... Jeanne Chardon-Spitzer est une jeune architecte qui a été engagé pour réhabiliter le somptueux manoir familial de la famille Daguerre, riche et étrange famille à la tête d'un empire du jeu de société. Alors que cette famille singulière organise un Murder Party traditionnel le patriarche César est retrouvé réellement mort. Soudain la réalité rattrape la fiction et Jeanne est entraînée malgré elle dans une enquête grandeur nature, car comme on le sait l'assassin est parmi nous...
L'enquêtrice architecte est incarnée par Alice Pol pas vue depuis "Si on Chantait" (2021) de Fabrice Maruca, qui retrouve après "Les Vieux Fourneaux" (2018) son partenaire patriarche Eddy Mitchell qui lui-même retrouve pour la 4ème fois sa partenaire Miou-Miou après "Attention, une Femme peut en Cacher une Autre !" (1983) de Georges Lautner, "La Totale !" (1991) de Claude Zidi et "Populaire" (2012) de Régis Roinsard, et ironie du sort elle avait déjà abordé un Murder Party réaliste façon Hitchcock dans "Le Grand Alibi" (2008) de Pascal Bonitzer. Le reste de la famille Daguerre est composé de Pablo Pauly aperçu récemment dans "Chère Léa" (2021) de Jérôme Bonnell et "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson, Pascale Arbillot vue dans "Présidents" (2021) de Anne Fontaine et "Haute Couture" (2022) de Sylvie Ohayon qui retrouve Alice Pol après "Maryline" (2017) de et avec Guillaume Gallienne, Gustave Kervern vu dernièrement dans "Cette Musique ne Joue pour Personne" (2021) de Samuel Benchetrit, Sarah Stern essentiellement connue pour la saga "les Tuche" (2011-2021) de Olivier Baroux et qui retrouve également Alice Pol après "C'est la Vie" (2020) de Julien Rambaldi, Zabou Breitman pas vue depuis "Le Gendre de ma Vie" (2018) de François Desagnat et le film à sketch collectif "Salauds de Pauvre" (2019), Adrien Guionnet dans son premier rôle au cinéma, puis enfin, en voix off on reconnaîtra celle de Lucien Jean-Baptiste vu dans ses films "La première Etoile" (2008) et "La Seconde Etoile" (2017) et plus récemment dans "C'est quoi ce Papy ?" (2021) de Gabriel julien-Laferrière... Bien aidé par l'affiche qui nous y pousse, outre les Agatha Christie, on pense fortement à la jolie réussite du genre avec le récent "À Couteaux Tirés" (2019) de Rian Johnson dont le succès a assurément inspiré Nicolas Pleskof. Mais évidemment on pense aussi au style très kitsh aussi à "8 Femmes" (2001) de François Ozon, à Hitchcock aussi surtout en copiant le compositeur du maître, Bernard Herrmann dans un pastiche redondant et peu inspiré.
On voit très bien ce qu'à voulu faire Nicolas Pleskov, une caricature ultra-référencée, théâtrale et surannée d'un sous-genre du film policier à la façon cluedo comique, mais rien ne va car à vouloir trop cadré, trop copié-collé, trop calé le théâtre à un décor qui s'y prête il oublie que les grands qui l'ont plus ou moins précédé à ce petit jeu compensait toujours par un ou des trucs en plus de la dimension musicale de Ozon à la mise en scène pointilleuse et inventive de Hitchcock à un minimum de suspense ou de tension pour une intrigue qui se doit d'être stimulante. Ici Pleskov est dans la caricature de la caricature, dans le théâtre filmé statique et engoncé dans une mise en scène sans idées ni imagination, des jeux poussifs qui n'amènent jamais à la drôlerie mais au pathétique et surtout il y a un manque de rythme navrant le tout amenant surtout à un ennui profond et poli. Heureusement, le film surnage par un casting à l'empathie certaine, une déco et un climax qui fait illusion quelques minutes, et on espère que le côté loufoque annoncée tiendra ses promesses... On espère encore... Résultat, des idées mais que des idées, encore faut-il du talent pour jouer le chef d'orchestre. Un film qui sera vite oublié.
Note :