Race for Glory : Audi vs Lancia (2024) de Stefano Mordini
Leprojet est initié par la star italienne Riccardo Scamarcio après avoir rencontré Cesare Fiorio, directeur sportif majeur dans le sport automobile des années 70 à 90 et notamment l'écurie Lancia durant la rivalité face à Audi lors du championnat des rallyes 1983 (Tout savoir ICI !). L'acteur vend son projet : "C'est une histoire formidable. Une toute petite équipe, sans grands moyens, bat une grosse entreprise qui détient l'argent et la supériorité technologique. Et celle-ci perd parce que ce qui compte avant tout, ce sont les liens d'amitié, l'humanité, la sensibilité. C'est le coeur du film." L'acteur-scénariste co-écrit le scénario avec Filippo Bologna scénariste entre autre de "Biondina" (2011) de Laura Bispuri ou "Quanto Basta" (2018) de Francesco Falaschi, puis avec le réalisateur Stefano Mordini venu du documentaire avant de signer entre autre les fictions "D'Acier" (2012) ou "Lasciami Andare" (2020). Etonnament, les auteurs se reposent essentiellement sur le témoignage quasi exclusif de Cesare Fiorio sans, comme c'est souvent l'habitude, enrichir et/ou vérifier par une recherche de documentations. Le film est dans la mouvance qui est à la mode depuis l'excellent "Rush" (2013) de Ron Howard et suivi entre autre par le très réussi "Le Mans 66" (2019) de James Mangold ou le plus récent "Gran Turismo" (2023) de Neill Blomkamp...
/image%2F0935117%2F20240131%2Fob_1628ee_race-for-glory-audi-vs-lancia.jpg)
Championnat des Rallyes 1983, l'écurie Lancia dirigée par le charismatique Cesare Fiorio lancé son nouveau bolide Lancia 037 pour concurrencer les leaders de chez Audi dirigé par Roland Gumpert et leur Audi Quattro conduite par le finlandais Mikkola. Lancia quant à eux engage Walter Röhrl un pilote allemand. La saison va être historique... Le directeur de Audi est incarné par Daniel Brühl vu justement dans "Rush" (2013), et vu plus récemment dans son propre film "Next Door" (2021), et "The King's Man : Première Mission" (2022) de Matthew Vaughn ou "A l'Ouest, Rien de Nouveau" (2022) de Edward Berger, le directeur de Lancia Cesare Fiorio est logiquement incarné par Riccardo Scarmarcio qui retrouve son réalisateur pour la 4ème fois après "Périclès le Noir" (2016), "Le Témoin Invisible" (2018) et "La Scuola Cattolica" (2021) et vu plus récemment dans "Tu choisiras la Vie" (2022) de Stephane Freiss, "Caravage" (2022) de Michele Placido et "Mystère à Venise" (2023) de et avec Kenneth Branagh. Les deux pilotes sont joués par Volker Bruch vu notamment dans "Les Femmes de l'Ombre" (2008) de Jean-Paul Salomé, "HHhH" (2017) de Cédric Jimenez ou "Millénium : ce qui ne me Tue pas" (2018) de Fede Alvarez, puis Gianmaria Martini vu dans "Piazza Fontana" (2012) de Marco Tullio Giordana ou "Le Crime du Sommelier" (2016) de Ferdinando Vicentini Orgnani. Citons ensuite Katie Clarkson-Hill surtout vue dans des séries TV exception faite du film "London Heist" (2017) de Mark McQueen, Esther Garrel vue dans "L'Amant d'un Jour" (2017) et "Le Grand Chariot" (2023) tous deux de Philippe Garrel ou "Le Tourbillon de la Vie" (2022) de Olivier Treiner, et enfin Haley Bennett vue dans "Swallow" (2019) de Carlo Mirabella-Davis, "Cyrano" (2021) de Joe Wright et "Emmett Till" (2022) de Chinonye Chukwu...
/image%2F0935117%2F20240208%2Fob_a62e9d_race-for-glory-audi-vs-lancia.jpg)
A moins d'être un grand passionné de sport mécanique, et même spécifiquement de rallye on ne peut pas dire que cette histoire soit bien passionnante. D'un côté on pense beaucoup trop à "Rush" et "Le Mans 66", à la différence près que ces deux films reposent sur des rivalités mythiques bien plus universelles que celle entre Lancia et Audi sur une année et dans un sens Scarmarcio le sait : "Notre protagoniste n'est ni Ayrton Senna, ni Alain Prost, ni Michael Schumacher ou Valentino Rossi. C'est mieux parce qu'on dévoile une histoire qui possède la force et la structure d'un grand récit de sport mécanique, et c'est plus facile pour que le spectateur accepte l'idée que j'aie les traits de Cesare Fiorio. (...) On n'a pas cherché à imiter ou à reproduire quoi que ce soit. Il s'agit de notre interprétation de cette histoire." D'ailleurs, si la grande ligne reste historiquement intéressante et ce malgré l'unique point de vue de Cesare Fiorio il y a aussi des idées plus ou moins saugrenues comme une médecin britannique complètement fictive ou l'idée stupide que "les italiens ont battu les allemands grâce à un pilote allemand qui n'avait pas vraiment envie de gagner car c'était un type romantique." (?!)... Le film raconte une histoire intéressante mais loin d'être assez mythique pour passionner, le scénario est très classique et seul les instants de courses offrent à minima un peu de tension et d'émotion. Un film hyper académique et sans enjeu pour la postérité.
Note :