Back to Black (2024) de Sam Taylor-Johnson
Nouveau film de la réalisatrice britannique Sam Taylor-Johnson surtout connue pour avoir initié la franchise "Cinquante Nuances de Grey" (2015). Pour ce nouveau projet elle aborde la vie de la star Amy Winehouse (Tout savoir ICI !), morte trop jeune pour rejoindre le fameux et funeste Club des 27 (Tout savoir ICI !). La cinéaste renoue ainsi avec le biopic après John Lennon dans "Nowhere Boy" (2009), et retrouve ainsi son scénariste Matt Greenhalgh qui s'est fait une spécialité du biopic après Ian Curis leader de Joy Division pour "Control" (2007) de Anton Corbijn, Paul Raymond sorte de Hugh Heffner britannique pour "A Very Englishman" (2013) de Michael Winterbottom, ou l'histoire d'une liaison de l'actrice Gloria Grahame pour "Film Stars don't die in Liverpool" (2018) de Paul McGuigan...
Enfant et ado rebelle dans les années 90 suite au divorce de ses parents, la jeune Amy se cherche et cherche sa voix. Début des années 2000, alors qu'elle a débuté comme chanteuse de jazz une de ses démo est remarquée et lui permet d'obtenir un premier contrat. Elle va alors connaître une ascension fulgurante malheureusement parasitée par un amour passionné et tourmenté avec Blake Fielder-Civil... La star est incarnée par une actrice méconnue, Marisa Abela surtout vue dans les séries TV "Cobra" (2020-...) et "Industry" (2020-...) et aperçue dans les films "Rogue Agent" (2022) de Adam Patterson et Declan Lawn, "She is Love" (2022) de Jamie Adams et surtout "Barbie" (2023) de Greta Gerwig. Ses parents sont joués par Lesley Manville vue récemment dans "Miss Revolution" (2020) de Philippa Lowthorpe et "Une Robe pour Mrs. Harris" (2022) de Anthony Fabian mais surtout actrice fétiche de Mike Leigh pour sept films entre "High Hopes" (1988) et "Mr. Turner" (2014) en passant par "Vera Drake" (2005) après lequel elle retrouve son partenaire Eddie Marsan vu entre autre dans "Tyrannosaur" (2011) de Paddy Considine, "Atomic Blonde" (2017) de David Leitch, "Vesper Chronicles" (2022) de Kristina Buozyte ou "Fair Play" (2023) de Chloe Domont. Son époux est joué par Jack O'Connell vu notamment dans "Eden Lake" (2008) de James Watkins, "HHhH" (2017) de Cédric Jimenez, "L'Amant de Lady Chatterley" (2022) de Laure de Clermont-Tonnerre ou "Ferrari" (2024) de Michael Mann... Le film démarre un peu vite, elle est mineure, puis à 18 ans puis soudain son premier album "Frank" sort, on est donc en 2003 et le film ne fait que commencer. La première scène vraiment réussie est celle de la rencontre entre Amy et son futur époux Blake, subliment incarné par un Jack O'Donnell cabotin et charmeur à souhait. Par là même c'est évidemment la performance de Marisa Abela alias Amy qui attire tous les regards. D'abord précisons que c'est bien l'actrice qui chante, après quatre mois intensifs de cours et si elle n'est pas Amy Winehouse ça reste assez bluffant. Par contre elle fait souvent trop de mimiques et autres tics dans l'imitation outrancière au point qu'on pense même parfois à Nicolas Sarkozy plutôt qu'à la chanteuse !
Le film est un biopic mais il semble que la ligne directrice reste celle de la romance tumultueuse du couple Amy-Blake délaissant finalement toute la partie artistique. Alors pour une fois c'est la femme qui est violente, et si elle boit elle ne se drogue pas... dans le film ! Fake stupide puisque c'est de notoriété publique que la chanteuse était une junkie, entre autre chose comme la boulimie ou la dépression. Plus simple semle-t-il de faire entrer la drogue plus tard, insinuant que ça serait plus ou moins la faute de Blake. L'actrice fait un job assez dément malgré quelques passages en surjeu, on plonge sans soucis dans l'histoire et l'intimité de la chanteuse. La B.O. est logiquement géniale en prime. Mais l'histoire d'amour prend trop le dessus, on aurait aimé que la partie show-business et artistique soit plus étoffé, comprendre plus le processus d'écriture par exemple, ses relations avec les producteurs. Le film fait du sur place une bonne partie du film, entre crise éthylique et baise idyllique. Dans la dernière partie la chronologie est faussée (en réalité affaires judiciaires 2007-2008, Divorce 2009, cure de désintoxication dans la foulée) et occulte beaucoup de choses et d'événements. En conclusion un biopic sage et policé, qui coche tranquillement les cases du genre façon résumé vite fait bien fait.
Note :