Le Souffle de la Liberté (1955) de Clemente Fracassi

par Selenie  -  6 Août 2024, 07:42  -  #Critiques de films

Après un premier long métrage avec "Sensualita" (1951) et surtout "Aïda" (1953) adapté de l'opéra éponyme de Verdi le réalisateur italien Clemente Fracassi revient avec un projet similaire en adaptant l'opéra "Andrea Chénier" (1896) de Umberto Giordano sur un livret de Luigi Illica lui-même inspiré de la vie du poète français André Chénier (Tout savoir ICI !). Le film délaisse la dimension musicale et devient un exemple du melodrama strappalacrime, sous-genre qu'on pourrait qualifier de "roman-feuilleton arrache-larmes" alors à la mode en Italie... Alors que la Révolution française s'apprête à éclater, André Chénier un jeune poète idéaliste et Mademoiselle de Coigny une jeune aristocrate tombent amoureux. Si les différences sociales sont déjà insurmontables ce sont les chamboulements géo-politiques qu'il va falloir surmonter...

Le poète est incarné par Michel Auclair vu entre autre dans "La Belle et la Bête" (1946) de Jean Cocteau, "Les Maudits" (1947) de René Clément ou "Manon" (1949) de Henri-Georges Clouzot. Mademoiselle de Coigny est jouée par la star italienne Antonella Lualdi vue dans "Les Vitelloni" (1953) de Federico Fellini, "Le Rouge et le Noir" (1954) de Claude Autant-Lara ou plus tard "Les Garçons" (1959) de Mauro Bolognini. Citons ensuite Raf Vallone vu dans "Riz Amer" (1949) de Giuseppe De Santis, "Thérèse Raquin" (1953) de Marcel Carné ou plus tard "La Ciociara" (1960) de Vittorio De Sica, Rina Morelli qui sera une fidèle de Luchino Visconti avec "Senso" (1954), "Le Guépard" (1963) et "L'Innocent" (1976) puis retrouve après "Heureuse Epoque" (1952) de Alessandro Blasetti son partenaire Sergio Tofano vu aussi dans "Amour et Jalousie" (1952) du même réalisateur, Denis d'Inès vue dans "Boule de Suif" (1945) ou "Madame du Barry" (1954) tous deux de Christian-Jaque, Maria Zanoli qui retrouve Fracassi après "Sensualita" (1952) et vue dans "Europe 51" (1952) de Roberto Rosselini, "La Comtesse aux Pieds Nus" (1954) de J.L. Mankiewicz ou "Il Bidone" (1955) de Federico Fellini, et retrouvera dans "Barabbas" (1961) de Richard Fleischer son partenaire Charles Fawcett vu dans "Souvenirs Perdus" (1950) de Christian-Jaque ou "Guerre et Paix" (1956) de King Vidor, Franco Castellani vu dans "L'Homme à la Croix" (1943) de Roberto Rosselini et plus tard "Les Monstres" (1963) de Dino Risi ou "Les Nuits de Dracula" (1970) de Jesus Franco, puis Marco Guglielmi aperçu dans "Attila, Fléau de Dieu" (1954) de Pietro Francisci, "Les Dents du Diable" (1960) de Nicholas Ray ou "La Bataille de El Alamein" (1969) de Giorgio Ferroni...

Ce film est adapté d'un opéra mais sans toute la dimension musicale mais les décors et les costumes pourraient parfaitement être une promesse de comédie musicale bien aidée par un très beau technicolor. Cette production tient la comparaison avec ses homologues hollywoodiens. Ce film est donc aussi un biopic mais très et trop romancé pour avoir une crédibilité historique même si l'histoire reprend plusieurs éléments véridiques comme le côté idéaliste et révolutionnaire du poète, et que mademoiselle de Coigny a réellement existé et a été la muse du poète qui lui a dédié entre un de ses poèmes les plus connus : "La Belle Captive". Les dialogues en vers évite l'écueil de la récitation ou du solennel et la romance reste émouvante surtout avec cette fin réécrite. On remarque bien quelques décors peints, on devine un tournage en studio qui fige un peu les scènes pour une révolution qui manque de mouvements et panache mais le film reste rare et méconnu et donc ouvre à la curiosité cinéphile.

 

Note :                 

11/20
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