Survivre (2024) de Frédéric Jardin
Nouveau long métrage de Frédéric Jardin qui revient après de longues années et qui change radicalement de registre après ses comédies avec "La Folie Douce" (1994), "Les Frères Soeur" (2000), "Cravate Club" (2002) et son polar "Nuit Blanche" (2011). Le projet est né avec la rencontre entre le réalisateur et les producteurs du film "Revenge" (2018) de Coralie Fargeat, qui développe une histoire écrite par Matt Alexander, qui est en fait le pseudo de deux scénaristes, Alexandre Coquelle et Mathieu Oullion, auxquels on doit des comédies de "Le Boulet" (2002) de Alain Berbérian à "BDE" (2023) de et avec Michael Youn en passant par "Double Zéro" (2004) de Gérard Pirès ou "Je te veux moi non Plus" (2021) de et avec Inès Reg et Rodolphe Lauga moyenne à moins de deux étoiles, le genre de moyenne où on se dit qu'il devrait changer de métier. Le réalisateur précise : "Ils cherchaient un regard de réalisateur, savaient que j'aimais beaucoup le cinéma de genre. J'ai trouvé le scénario vraiment intéressant, audacieux, mais il était un peu trop "perché", il me manquait une vraie approche réaliste pour que j'y adhère totalement. J'ai retravaillé le script avec eux pour y injecter plus de "réel", du "pour de vrai." Le réalisateur cite comme références "Les Chiens de Paille" (1971) de Sam Peckinpah, "Délivrance" (1972) de John Boorman, "Duel" (1973) de Steven Spielberg ou encore "Gerry" (2004) de Gus Van Sant...
La Terre connaît soudainement une catastrophe écologique mondiale : les pôles magnétiques se sont inversés ce qui a entraîné des bouleversements géographiques et naturelles. Les océans ont anéantis des continents pour laisser place à des déserts gigantesques. Un autre danger semble inévitable, quand les pôles s'inverseront de nouveau... La maman est incarnée par Emilie Dequenne vue récemment dans "La Fille d'Albino Rodrigue" (2023) de Christine Dory, "Complètement Cramé !" (2023) de Gilles Legardinier ou "Colocs de Choc" (2024) de Elodie Lélu. Ses enfants sont joués par Lucas Ebel et Lisa Delamar pour leur premier rôle au cinéma. Son mari est joué par l'acteur allemand Andreas Pietschman vu notamment dans "Sonnenalleeé (1999) de Leander Haubmann, "Altiplano" (2009) de Peter Brosens et Jessica Woodworth, "Belle et Sébastien" (2013) de Nicolas Vanier ou "Fly" (2021) de Katia Von Garnier. Citons ensuite Arben Bajraktaraj vu entre autre dans "Taken" (2008) de Pierre Morel, "Raid Dingue" (2016) de et avec Dany Boon ou "Nicky Larson et le Parfum de Cupidon" (2018) de et avec Philippe Lacheau... Le film débute comme n'importe quel film catastrophe mais dès le départ on s'agace des facilités habituelles du genres, et surtout on s'aperçoit que les déclarations du réalisateur (voir plus haut premier paragraphe) ne sont pas franchement probantes au vu du résultat. On fait donc connaissance avec une famille cliché avec ses deux ados gars et fille pour la parité, le couple de parents bourgeois et forcément cultivé, imaginé même que le père est océanographe (ça tombe plutôt bien dis donc !) et une mère médecin (ça tombe encore bien !) de surcroît sûrement surdouée car on apprendra qu'elle l'était dès ses 22 ans.
Le film est en fait construit en deux parties (même si le cinéaste voit son film en trois parties), la catastrophe alors qu'ils sont en mer, la conséquence directe et l'arrivée d'un intrus, puis ensuite la partie survival. Plus le film avance et plus on constate toutes les aberrations du scénario pour finalement se dire que le plus vraisemblable est la catastrophe elle-même, ensuite ce n'est que du n'importe quoi... ATTENTION SPOILERS !... pourquoi et comment l'inconnu devient-il un tueur psychopathe ?! Des décors incohérents parfois comme un avion qui semble crashé depuis décennies alors que la catastrophe a moins de deux jours, des crabes soudain mangeurs d'hommes (l'évolution a bon dos en seulement 2-3 jours... etc... FIN SPOILERS !... Quelques plans nous laissent perplexes comme cet intérêt bizarre pour l'urine, le sangqui ressemble à de la sauce barbecue, cette incroyable talent de tireuse de la mère, puis malheureusement le jeu plus que médiocre des deux jeunes acteurs sont autant d'éléments maladroits. En conclusion, ce film est un navet, on souffre même pour Emilie Dequenne (que fait-elle là ?!), ce film se prend pourtant tellement au sérieux qu'il ne mérite même pas le statut de nanard, au moins les "Sharknado" et compagnie font rire...
Note :