Messagères de Guerre (2024) de Tyler Perry

par Selenie  -  10 Janvier 2025, 15:31  -  #Critiques de films

Acteur pour les autres, mais surtout réalisateur avec des films comme "Les Couleurs du Destin" (2010), "Pas si Folle" (2018), "Rupture Fatale" (2020) ou "A Jazzman's Blues" (2022) Tyler Perry s'est fait une spécialité du cinéma afro-américain, mettant en valeur des histoires essentiellement issues de sa communauté de façon presque plus systématique que son confrère Spike Lee. C'est ainsi qu'on est pas du tout surpris de le voir porter à l'écran une histoire méconnue mettant en avant ses compatriotes, afro-américaines surtout profitant aussi de l'élan féministe de ces derniers temps. Le réalisateur-scénariste adapte pour se faire l'article "Fighting a Two-Front War" (2019) de l'historien Kevin M. Hymel qui relate le destin des femmes du 6888e bataillon des Centres Postaux (Tout savoir ICI !). Le film sort en salles de façon limitée sur le sol nord américain mais il reste un film siglé Netflix et sa diffusion reste au niveau mondial essentiellement réservée à la plateforme... 1942, de jeunes femmes noires s'enrôlent dans le Women's Army Auxiliary Corps pour aider à l'effort de guerre. Mais en période de forte ségrégation, leur place reste difficile à tenir malgré le statut de leur officier, Charity Adams Earley première afro-américaine à s'enrôler et la femme noire la plus haute gradée de l'armée américaine. Alors que la distribution du courrier est une catastrophe et touche au moral des troupes, il est décidé de constituer une unité entièrement réservée à cette tâche importante, et évidemment entièrement constituée de femmes afro-américaines. Charity Adams Earley prend alors la tête du 6888ème bataillon des centres postaux... 

La fameuse Charity Adams Earley est incarnée par Kerry Washington qui retrouve son réalisateur après "Les Couleurs du Destin" (2010) et vu dernièrement dans "L'Ecole du Bien et du Mal" (2022) de Paul Feig ou "Shadow Force" (2024) de Joe Carnahan. Parmi les girls du 6888ème citons Ebony Obsidian aperçue dans "Si Beale Street pouvait parler" (2018) de Barry Jenkins et vue depuis dans la série TV "Sistas" (2019-...), Milauna Jackson qui retrouve Kerry Washington après leur début dans "Save the Last Dance" (2001) de Thomas Carter et apparue entre autre dans "Adopt a Highway" (2019) de Logan Marshall-Green ou "American Skin" (2019) de Nate Parker, Sarah Jeffery apparue dans des séries TV comme "Daphné et Véra" (2018) ou "Charmed" (2018-2022), Pepi Sonuga aperçue dans "Under the Silver Lake" (2018) de David Robert Mitchell, puis Moriah Brown apparue dans "Journey to Bethlehem" (2023) de Adam Anders. Citons ensuite Dean Norris vu récemment dans "Fool's Paradise" (2023) de Charlie Day et "Unfrosted : l'Epopée de la Pop-Tart" (2024) de Jerry Seinfeld, Sam Waterston plus sur grand écran depuis "Une Femme d'Exception" (2018) de Mimi Leder et vu dans la série TV "Grace et Frankie" (2015-2022), Susan Sarandon vue dans "The Jesus Rolls" (2020) de John Turturro, "Jolt" (2021) de Tanya Wexler et "Blue Beetle" (2023) de Angel Manuel Soto, Gregg Sulkin aperçu dans les films "Another Me" (2013) de Isabel Coixet et "Criminals" (2015) de Reg Traviss ou dans la série TV "Runaways" (2017-2019), Austin Nichols apparu dans "Informers" (2008) et "No Limit" (2010) tous deux de Gregor Jordan ou "Parkland" (2013) de Peter Landesman, puis n'oublions pas un rôle icônique pour Oprah Winfrey rare au cniéma mais toujours marquante comme dans "La Couleur Pourpre" (1985) de Steven Spielberg, "Beloved" (1998) de Jonathan Demme ou "Le Majordome" (2013) de Lee Daniels... Un sujet intéressant, mais pas forcément passionnant, un sujet auquel il fallait une mise en scène ambitieuse et flamboyante pour donner de l'ampleur à cette distribution de courriers. Malheureusement Tyler Perry n'est qu'un faiseur engoncé dans un militantisme bon chic bon genre. On aurait aimé au moins le niveau d'un film comme "Les Figures de l'Ombre" (2017) de Theodore Melfi.

Le début est trop long, imaginant une historiette faussement audacieuse qui prend d'emblée 15-20mn. Puis ensuite le scénario coche de façon ludique et studieuse le cahier des charges du genre et du déroulement résumé de cette mission afro-américaines. La chronologie générale parsemé de quelques anecdotes racistes pour bien cadrer les choses. C'est vite fait bien fait comme on dit. Mais il n'y a aucune surprise, tout est lisse et fade, la réalisation est académique, pas de montée en puissance dans un rythme monocorde où la guerre semble si loin à l 'exception de quelques plans tout aussi scolaire. Une fois n'est pas coutume, dans ce panel d'héroïnes plutôt démonstratif, la déception vient de la star, Kerry Washington en fait des tonnes et manquent cruellement de nuances. Le sujet est important dans son propos et son hommage, l'émotion nous gagne donc à la fin quand les encarts attendus closent le film. Il était temps.

 

Note :                 

09/20
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