Le maccarthysme au cinéma : origines

par selenie  -  18 Mars 2010, 17:20  -  #Le cinéma par thèmes

Ce personnage ci-dessous est à l'origine d'une des pires pages de l'histoire américaine et a eu des conséquences graves pour l'industrie du cinéma...
 



Joseph Mc Carthy  entre en scène grâce à un discours prononcé à Wheeling le 9 février 1950 où il dénonce la présence importante de membres communistes au sein du gouvernement. Dans l'ambiance paranoïaque de la Guerre Froide son discours fait de l'effet. C'est le début d'une chasse aux sorcières qui va se poursuivre jusqu'en 1954. Sur les années 51-54 Mc Carthy présidera une commission qui traquera toutes personnes militantes ou non, sympathisantes ou non
du système communiste.

Mais pour sa défense il faut cependant préciser que le sénateur Joseph Mc Carthy n'a fait que surfer sur la vague paranoïaque déjà lancée depuis des années.

En effet  dès 1946 le président Truman met en place une commision temporaire (qui deviendra très vite permanente) qui enquête sur la loyauté de ses agents gouvernementaux.

Cette chasse aux "rouges" va donc aussi touchée le monde du cinéma... Bien avant l'arrivée de Mc Carthy !... Le maccarthysme est devenu un terme plus large puisque le sénateur n'est responsable directement qu'entre 1950 et 1954 alors que les diverses commissions ont commencé dès 1938 et à partir de 1947 particulièrement en ce qui concerne le monde du spectacle.

C'est donc en 1938 qu'est créé la Commission sur les Activités anti-américaines (House Un-American Activities Committee) soit le H.U.A.C.. Au départ cette commission a été créé pour lutter contre les pro-nazis et devait être temporaire mais elle devient permanente en 1946. Un certain Richard Nixon en sera d'ailleurs membre en 1950.

Dès 1940, le député Martin DIES met en place des enquêtes anti-communistes au sein de Hollywood.

A partir de 1947 le ministère de la Justice édite une liste des organisations et autres associations dites subversives sur lesquelles le H.U.A.C. va enquêter. C'est à partir de ces listes et des enquêtes du FBI qu'une liste de 19 personnalités de Hollywood devra répondre de leur appartenance effective ou passée au parti communiste. Ces personnalités seront convoquées devant la commision dès octobre 1947 (donc bien avant Mc Carthy). Sur ces 19 personnes seules 11 seront en fin de compte entendues, les "10 de Hollywood" et Berthold Brecht (scénariste pour Fritz lang notamment).

Ce dernier déclare n'avoir jamais été membre du parti communiste et, dans la foulée fuit les Etats-Unis pour ne plus jamais y revenir. Les dix autres personnalités refusent de répondre et invoquent le 1er amendement de la constitution américaine mais ils sont tous inculpés d'outrage à la cours et condamnés à plusieurs mois de prison (6 mois pour Herbert Biberman et Edward Dmytryk, 1 an pour les autres).

La puissante M.P.A.A. (Motion Picture Association of America) annonce dans la foulée qu'elle n'emploiera plus de communistes. C'est la création de la tristement célèbre liste noire de Hollywood.

La délation sera terrible... Ronald Reagan alors président du syndicat des acteurs (Screen Actors Guild) sera très actif et dénoncera de nombreux acteurs. D'autres comme Gary Cooper, Ginger Rogers ou Cecil B. De Mille seront aussi parmi les anti-communistes les plus virulents.
 



A l'inverse quelques autres ont le courage d'aller à l'encontre de la paranoïa et la bêtise en créant le Comité pour le 1er Amendement. Les membres créateurs sont aussi mythiques puisqu'il s'agit du couple Humphrey Bogart-Lauren Bacall aux côtés duquel on trouvera aussi Sterling Hayden, Gene Kelly, Katherin Hepburn et John Huston.


Suite avec l'article "Le Maccarthysme au Cinéma : Délation, Résistance et Chute" (lire ICI !)

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du riffifi à HollywoodOn doit à McCarthy une grande migration d’acteurs et réalisateurs Hollywoodiens vers notre terre d'accueil française : parmi eux un grand ami de Bertrand Tavernier Abraham Polonsky, mais aussi John Berry (beau-père de Clovis Cornillac), et bien sûr deux cinéastes de légende comme Jules Dassin et Joseph Losey.
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