Le Bon Apôtre (2018) de Gareth Evans.

par Selenie  -  9 Novembre 2018, 13:31  -  #Critiques de films

Le nouveau film du réalisateur gallois Gareth Evans peut surprendre. En effet, le cinéaste change de registre, après les purs films d'action "Merantau" (2009) et "The Raid 1 et 2" (2011-2014) qui l'ont placé d'emblée parmi les maîtres du genre, il signe cette fois un drame fantastique. Réalisé et écrit par Evans lui-même, il nous plonge au sein d'un secte de la fin 19ème siècle où un homme au passé d'alcoolo-junkie infiltre la secte pour tenter de sauver sa sœur enlevée par la dite secte... Avec ce film sous étiquette Netflix, le cinéaste a réuni un joli casting, sans grande star mais aux gueules marquantes et aux talents certains. Le "héros" est interprété par le méconnu Dan Stevens dont le titre de gloire est d'avoir été sous le masque de la Bête dans "La Belle et la Bête" (2017) de Bill Condon. Le gourou est incarné par Michael Sheen, superbe acteur britannique qu'on a pu voir d'innombrables fois de "Mary Reilly" (1996) de Stephen Frears à "Nocturnal Animals" (2017) de Tom Ford en passant par "Frost-Nixon, l'heure de vérité" (2009) de Ron Howard. Sa fille est jouée par la beauté diaphane Lucy Boynton, révélée par "Sing Street" (2016) de John Carney et récemment vue en épouse de Freddy Mercury dans "Bohemian Rhapsody" (2018) de Bryan Singer.

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Au vu du speech et de l'époque, on peut penser à des films comme "The Village" (2004) de M. Night Shyamalan, "The Woman" (2011) de Lucky McKee, "Red State" (2012) de Kevin Smith ou "The Witch" (2016) de Robert Eggers mais on va voir que Gareth Evans mélange les genres et ose beaucoup à défaut d'être complètement cohérent. Après une ouverture rapide on arrive dans une île isolée où la secte vit en complète autarcie. Une île sublime, qu'on pourrait imaginer au large de l'Irlande. Si le paysage est sublime, on constate vite que l'essentiel du film se résume à 3-4 décors. Sorte de huis clos élargi à un village qui est en proie à diverses intrigues. On est dans un mélange où on passe ainsi au drame victorien, au thriller fantastique, au film d'horreur avec folie sectaire, sorcellerie et drame socio-psychologique.

 

 

 

 

 

 

 

Un melting-pot savoureux jusqu'à cette montée en puissance qui semble comme incontrôlée. Il semble que Gareth Evans n'a pas su contrôler son engouement et/ou simplement n'a pas su comment terminer son histoire. Résultat, la fin part un peu dans tous les sens, le gore prend le dessus avec une sorte de croque-mitaine sado-maso en prime. Le vrai gros soucis réside dans le fait que la "sorcière" est un personnage dont on ne connait jamais le pourquoi du comment. Et pourtant, l'histoire est riche et passionnante, même si ça manque de cohérence entre les différents niveaux de lecture. Les personnages sont parfaitement incarnés par des acteurs inspirés. Il faut saluer l'audace de l'ensemble, une prise de risque pas complètement assurée mais terriblement jouissive. En conclusion le film n'offre assurément pas la qualité de son potentiel mais ça reste un très bon moment de folie collective. A voir.

 

Note :              

14/20

nge
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S
De la dinguerie qui anime des corps ou des cervelles biens délabrés, dans un village moisi d'une île putride et brumeuse, au large. Tout un programme :))
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M
Très tenté par cette production Netflix, je suis curieux de voir ce que le cinéaste est capable de m'offrir. L'affiche a une sacré gueule en tout cas et me donne vachement envie (et ta note aussi d'ailleurs :-) )
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