Chaos Walking (2021) de Doug Liman
Film de Doug Liman connu pour ses films Edge of Tomorrow (2014), The Wall (207) ou Mr. ou Mrs. Smith (2005), le réalisateur s'attaque une nouvelle fois à une adaptation littéraire. Tiré de la trilogie écrite par Patrick Ness, le Chaos en marche, le film reprend le premier livre "La voix du couteau" paru en 2008. Le film s'engage dans la lignée des films post-apocalyptiques et dystopiques, comme la trilogie Labyrinthe, Hunger Games ou Divergente.
L'histoire suit le jeune Todd Hewitt (qui dans le livre à seulement 13 ans), seul enfant de la colonie Prentissville qui ne compte que des êtres masculins, établis sur une planète extra-terrestre où vivent une population autochtone nommée Spackles. Les hommes sont tous soumis au bruit, c'est-à-dire à leur pensées visibles et audibles par tous. Todd, apprécié du maire de la colonie va se retrouver à le fuir en compagnie de Viola, une jeune femme, seule rescapée d'un petit vaisseau spatial venu en éclaireur avant l'arrivée du vaisseau mère. Confronté à beaucoup de nouveautés, la découverte d'une femme, le fait qu'elle n'est pas de bruit, la brutalité du maire ou le fait que Prentissville ne soit pas la seule colonie. Ils partent pour échapper à ce petit bout de monde afin que Viola puisse contacter le vaisseau mère.
Si le synopsis aurait pu être inspirant, en même temps, le livre offre une jolie base, on reste malgré tout dans un chaos scénaristique et un chaos de réalisation. On pourrait même dire que l'ennui est frôlé à chaque instant. Aux questions posées - Pourquoi les hommes sont soumis au bruit mais pas les femmes ? - Pourquoi, les femmes ont été abattues dans la colonie Prentissville ? - Pourquoi les Spackles et les humains sont en guerre ? - Comment est géré et s'organise la colonie? - on n'a aucune réponse. Important problème car en tant que spectateur, on n'arrive pas à trouver de sens au film donc on a un véritable problème d'écriture du script, (pourtant écrit à 10 mains ) !! Comment captiver s'il n'y a pas de lignes directrices ?
A cela il faut ajouter que certaines scènes sont inutiles particulièrement celle avec l'autochtone, qui d'ailleurs reste l'unique scène confrontant les deux populations, moment unique déjà développé dans la bande annonce du film et qui n'apporte rien. Les scènes de poursuite, se suivent et se ressemblent sans donner de suspense ou d'action à la traque. Si l'on devait retenir du positif, les décors sont très bien faits et les effets spéciaux font leur travail, surtout en ce qui concerne le bruit.
Enfin, l'écriture des personnages et leur mise en mouvement derrière la caméra, reste d'une simplicité affligeante où le manichéen règne et où il y a très peu de profondeur. Le prêtre est associé à une sorte de folie, le maire est un méchant qui sait dissimuler son bruit, Viola est une gentille fille qui veut retrouver son vaisseau mère et Todd est perdu car plongé dans l'inconnu. On peut donc saluer la performance des acteurs car malgré la faible épaisseur de leur personnage, ils arrivent à les étoffer au maximum des possibilités pour en faire des personnages plus réels, plus palpables et soumis à leur nature humaine.
Tom Holland, surtout connu pour son rôle dans les derniers Spider-Man incarne Todd, un peu trop vieux néanmoins pour camper un enfant comme évoqué dans le film, mais nous emporte dans son monde de doutes et de découvertes. Autre acteur de la MCU, Mads Mikkelsen, que l'on a pu voir dans Docteur Strange où encore une fois, il incarnait le méchant. Rôle qui lui colle à la peau, un brin mystérieux, on ne fait pas confiance à ce maire de cette colonie qui cache son jeu par un contrôle parfait de son bruit mais aussi des habitants de sa ville. Enfin, héroïne d'une autre saga, celle des derniers Star Wars, Daisy Ridley, incarne une nouvelle fois une jeune femme devant apprendre à vivre et survivre dans un monde faits d'inconnu.
Si le chaos régnant du film devait appeler à l'intérêt pour les autres productions qui se profilent, c'est raté, il est même difficile de se projeter dans un second opus. Même si ce genre de film a déjà fait ses preuves, il y en a qui se sont cassés la figure après un ou plusieurs films à l'instar de "La Cinquième Vague" ou de Divergente, a voir si celui-ci résiste mais pour ce qui est de mon opinion, il n'y a aucun intérêt de poursuivre sans un virage à 180°.
Film oubliable sans aucune difficulté
Note :