Jungle Cruise (2021) de Jaume Collet-Serra
Un projet de film Disney qui date de 2004, et qui après plusieurs tentative voit enfin le jour. Un projet Disney qui est dans la mouvance des films adaptés des attractions des parcs Disney à l'instar des "Pirates des Caraïbes" (2003-2017) de , le plus connu dans le genre. C'est donc au tour de l'attraction "Jungle Cruise" de passer sur grand écran avec un budget particulièrement généreux de 200 millions de dollars ce qui en fait largement le plus gros budget réunis dans les mains du réalisateur Jaume Collet-Serra dont les films les plus chers jusqu'ici n'ont guère dépassé les 50 millions avec "Non-Stop" (2014) et "Night Run" (2015). Un risque puisque les films de ce cinéaste sont souvent oubliables et oubliés à l'exception notable de "Esther" (2009) et pourquoi pas "The Passenger" (2018). Mais le film est servi par une équipe de scénaristes renommés. D'abord un premier script signé du duo Glenn Ficarra-John Requa cinéastes auxquels on doit quelques jolies réussites comme "I Love You Phillip Morris" (2009) et "Crazy, Stupid, Love" (2011), puis après quelques réécritures la dernière touche a été signé de Michael Green qui est le scénariste entre autre des excellents "Logan" (2017) de James Mangold ou de "Blade Runner 2049" (2017) de Denis Villeneuve...
Dans les années 30, la doctoresse intrépide, Lily Houghton part à la recherche d'un remède miraculeux dans la Jungle amazonienne. Mais pour y parvenir elle engage Frank Wolff capitaine d'un vieux rafiot. Le duo improbable va donc s'engouffrer dans l'Amazonie en quête d'un arbre séculaire dont les pouvoirs de guérison pourraient changer l'avenir de la médecine. Mais l'Amazonie regorge de secrets, et surtout de dangers dont une équipe allemande concurrente... L'aventurière est incarnée par Emily Blunt qui revient dans l'univers Disney après "Le Retour de Mary Poppins" (2018) de Rob Marshall et vue récemment dans "Sans un Bruit 2" (2021) de et avec John Krasinski. Son acolyte est joué par le méconnu Jack Whitehall aperçu dans un autre Disney "Casse-Noisette et les Quatre Royaumes" (2018) de Lasse Hallström et Joe Johnston. Leur capitaine de navire est incarné par Dwayne Johnson qui retrouve la jungle après déjà des aventures dans "Bienvenue dans la Jungle" (2003) de Peter Berg et le dyptique "Jumanji" (2017-2019) de Jake Kasdan, tandis qu'il retrouvera la réalisateur Jaume Collet-Serra dans "Black Adam" (2022). Les autres protagonistes sont joués par Jesse Plemons vu récemment dans "Judas and the Black Messiah" (2021) de Shaka King, Paul Giamatti qui retrouve Dwayne Johnson après "San Andreas" (2015) de Brad Peyton et actuellement en salles dans "Bloody Milkshake" (2021) de Navot Papushado, et Edgar Ramirez qui retrouve Emily Blunt après "La Fille du Train" (2016) de Tate Taylor et vu récemment dans "Resistance" (2020) de Jonathan Jakubowicz et "The Last Days of America Crime" (2020) de Olivier Megaton... Dès le début on pense très fort à la saga "Indiana Jones" (1981-...) de Steven Spielberg, mais aussi au savoureux "African Queen" (1951) de John Huston. Quête mystérieuse, faits historico-légendaire, jungle et aventure, romance sur les flots, vieux rafiots... etc...
On pourrait même pousser la comparaison avec "La Momie" (1999) de Stephen Sommers à moindre mesure. Le mix est imparable mais au fil du récit vient également une autre référence, et pas des moindres puisqu'il s'agit des "Pirates des Caraïbes" eux-mêmes et leur dimension fantastique. Le film est un mélange idéal entre ces oeuvres dont on ne peut s'empêcher de remarquer les influences et les clins d'oeil. C'est rythmé, efficace, avec un proportion humour-action-émotion idéal qui fonctionne bien la plupart du temps. On est par contre pollué trop souvent par les images de synthèse très et trop envahissantes. Très visibles, mal intégrées parfois car trop grossières on regrette le bon vieux temps des séquences en décors réels avec des animaux en chair et en os, bref ça manque de réalisme et de réalité. Un peu plus on se croirait dans un film d'animation en CGI. C'est le gros défaut du film. Le duo Blunt/Johnson fonctionne très bien même si la crédibilité de l'histoire d'amour est un paramètre non négligeable. Le trublion qui doit apporter la dose humour via un frangin genre aristo snob est un personnage bien écrit mais joué par un acteur sans charisme qui frôle l'invisibilité, dommage. Il y a plusieurs incohérences ou invraisemblances ATTENTION SPOILERS !... comment croire qu'on puisse cacher un jaguar domestiqué dans un tel contexte ?! Avoir peu de l'eau et ne pas savoir nager mais être un vrai poisson en quelques secondes !? Quand on sait ce qu'un piranha peut faire... FIN SPOILERS !... Néanmoins Jaume Collet-Serra signe un film d'aventure dans la grande tradition Disney, une machine bien huilée et bien calibré qui offre ce qu'on lui demande, soit un divertissement joyeux avec son lot de rebondissements. Rien d'extraordinaire donc mais ça fait le job haut la main.
Note :