Spy Game (2001) de Tony Scott

par Selenie  -  12 Octobre 2021, 08:43  -  #Critiques de films

Ce projet part d'une histoire de Michael Frost Beckner, scénariste des films "sniper, tireur d'élite" 1998 Luis Llosa et "Prince Valiant" (1997) de Anthony Hickox, qui devait à l'origine revenir au réalisateur néerlandais Mike Van Diem qui venait de se faire remarquer avec "Karacter" (1997). Néanmoins, les nababs de Universal Picture ont préféré parier sur une valeur sûre en imposant le réalisateur Tony Scott, grand réalisateur capable du meilleur comme "Les Prédateurs" (1983), "True Romance" (1993) ou "Ennemi d'Etat" (1998) comme du pire avec "Le Fan" (1996) ou ses derniers films qu'il signera plus tard comme "L'Attaque du Metro 123" (2009) et "Unstoppable" (2010). Le scénario sera retravaillé en collaboration avec David Arataj futur auteur de "Le Fils de l'Homme" (2006) de Alfonso Cuaron et plus récemment "L'Ange du Mossad" (2018) de Ariel Vromen. Le film connaîtra encore des modifications suite aux attentats du 11 septembre 2001. Tony Scott dédie son film à sa mère, à l'instar de son prestigieux frère Ridley Scott qui le fera avec son film "La Chute du Faucon Noir" (2001)... Alors qu'il s'apprête à partir en retraite, Nathan Muir, vétéran de la CIA est convoqué par les membres de la direction pour qu'il les renseignent sur Tom Bishop, agent qu'il avait recruté dans les années 70. Ce dernier vient d'être fait prisonnier en Chine alors qu'il tentait de faire évader un prisonnier étranger sans l'aval de ses supérieurs. Accusé d'espionnage, Bishop sera exécuté dans 24h, tandis que la direction hésite à l'aider craignant une crise diplomatique. Nathan Muir raconte sa rencontre, le recrutement, les missions où Bishop à fait montre d'un professionnalisme et d'un talent sans faille. Mais devant les tergiversations de la CIA Nathan Muir va en parallèle tenter de sauver son agent...

Le futur retraité est interprété par le monstre sacré Robert Redford qui renoue avec l'espionnage genre qu'il a abordé notamment dans deux chefs d'oeuvres avec "Les Trois Jours du Condor" (1975) de Sydney Pollack et "Les Hommes du Président" (1976) de Alan J. Pakula, tandis qu'il retrouve après son film "Et au Milieu coule une Rivière" (1992) celui qu'on peut considérer comme son digne successeur, à savoir Brad Pitt qui est devenu entre temps l'une des plus grandes stars de sa génération avec des films comme "Seven" (1996) de David Fincher ou "Snatch" (2000) de Guy Ritchie en retrouvant également Tony Scott après "True Romance". Le rôle féminin principal est tenu par Catherine McCormack révélée dans "Braveheart" (1995) de et avec Mel Gibson et qui venait d'effleurer le monde de l'espionnage dans le très bon "Le Tailleur de Panama" (2001) de John Boorman. Citons ensuite Stephen Dillane vu dans "Hamlet" (1990) de Franco Zeffirelli et "Firelight" (1997) de William Nicholson, Marianne Jean-Baptiste révélée dans "Secrets et Mensonges" (1996) de Mike Leigh et vue dans "The Cell" (2000) de Tarsem Singh, puis Charlotte Rampling star depuis "Portier de Nuit" (1974) de Liliana Cavani mais qui n'aura sans doute jamais été aussi prolifique que ces dernières années notamment avec les tous récents "Benedetta" (2021) de Paul Verhoeven, "Tout s'est Bien Passé (2021) de François Ozon et "Dune" (2021) de Denis Villeneuve. Puis enfin, citons de petits rôles joués par Benedict Wong dans son premier film et qui va devenir le populaire Wong chez Marvel de "Doctor Strange" (2016) de Scott Derrickson jusqu'au tout récent "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Desrin Daniel Cretton, puis surtout David Hemmings qui connût son heure de gloire à la fin des années 60 avec entre autre "Blow-Up" (1966) de Michelangelo Antonioni et "La Charge de la Brigade Légère" (1968) de Tony Richardson...

Le récit est intéressant, voir assez passionnant, outre l'amitié ou plutôt le respect mutuel entre le mentor et son protégé, on apprécie les différentes missions qui font toutes références à des événements réels s'étant déroulés entre les années 70 et la fin des années 90. Si'l y a parfois un semblant de fouilli le scénario s'avère en fait certe alambiqué mais parfaitement lisible et avec un bon rythme dopé par une mise en scène ample, usant des flash-backs, et parfois en offrant une séquence superbe là où on ne l'attend pas comme cette vue aérienne sur un "simple" entretien entre le mentor et son agent. Un passage et des moyens souvent mis en avant lors de scènes d'action. Mais, les initiés surtout, pourront relevé pas mal d'anachronismes, d'une chanson de 94 qui passe lors d'une scène se déroulant en 84, aux antennes de téléphonie mobile sur les toits de Berlin à une époque trop lointaine pour connaître le smartphone, en passant à des miliciens kataëb qui n'étaient pas kamikazes (au contraire des Palestiniens), mais le plus gênant reste que les deux acteurs ne changent pas d'un iota entre le début des années 70 et 2001 ?!?! Néanmoins il faut avouer que le charisme des deux acteurs compensent, même si Brad Pitt est un peu sous-exploité. Mais il reste bien loti si on compare à la pauvre Catherine McCormack complètement occultée dans ce récit où elle est la grande oubliée de l'histoire. Le film sort son épingle du jeu grâce à une jolie montée en tension et une fin particulièrement efficace. Pourtant le film sera un échec au box-office amassant un peu plus de 140 millions de dollars au niveau mondial pour tout de même 115 millions de budget. Le film oscille donc entre le très bon et le médiocre, d'où la sensation mitigée parfois mais ça reste un divertissement solide et reste un bon moment à défaut d'être un must du genre.

 

Note :            

 

13/20
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