Red Notice (2021) de Rawson Marshall Thurber
Film siglé Netflix qui a la particularité d'être le film le plus cher de la plateforme avec un budget de 200 millions de dollars ! Un budget plombé, faut bien le dire, par les cachets des trois stars du film, 20 millions chacun ! Outre la somme notons tout de même que la star féminine touche autant que ses partenaires masculins, chose assez rare pour le préciser. 7ème long métrage pour Rawson Marshall Thurber qui a su nous ravir avec des comédies plutôt audacieuses avec "Dodgeball ! Même pas mal !" (2004) ou "Les Miller, une Famille en Herbe" (2013), puis s'essaiera aux films d'action avec réussite pour "Agents Presque Secrets" (2016) et avec une grosse baisse de régime pour le médiocre "Skyscraper" (2018). Pour ce nouveau projet, Rawson Marshall Thurber assume les casquettes de producteur-réalisateur-scénariste, avec son acteur Dwayne Johnson à la co-production... Interpol déclenche une "Alerte Rouge", un protocole destiné à traquer et capturer les plus grands criminels. La mission est confiée à l'agent John Hartley mais il se retrouve embarqué malgré lui dans un braquage spectaculaire après lequel il est contraint de s'associer au plus grand voleur d'art du monde Nolan Booth pour arrêter une concurrente, une voleuse d'art la plus recherchée du monde surnommée "Le Fou"...
L'agent du FBI est incarné par Dwayne Johnson donc qui retrouve pour l'occasion son réalisateur de "Agents Presque Secrets" et "Skyscraper", mais il retrouve aussi ses deux partenaires : après "Fast and Furious 5" (2011) et "Fast and Furious 6" (2013) tous deux de Justin Lin il retrouve donc Gal Gadot qui est devenue entre temps une certaine "Wonder Woman" encore récemment dans "Zack Snyder's Justice League" (2021), puis après "Fast and Furious : Hobbs and Shaw" (2019) de David Leitch et un caméo dans "Free Guy" (2021) de Shawn Levy il retrouve Ryan Reynolds qui forme donc un nouveau duo après son dyptique "Hitman and Bodyguard" (2017-2021) de Patrick Hugues. À leurs côtés un casting plutôt méconnu mais citons l'actrice britannique Ritu Arya aperçue de loin dans "Daphné" (2018) de Peter Mackie Burns et "Last Christmas" (2019) de Paul Feig, Chris Diamantopoulos surtout aperçu dans des séries TV dont "Blood of Zeus" (2020), et surtout Vicenzo Amato acteur italien vu dans "Respiro" (2002) et "Golden Door" (2007) tous deux de Emanuele Crialese et dans "Invincible" (2014) de Angelina Jolie. Puis enfin citons deux caméos, celui de Daniel Bernhardt expert en arts martiaux vu entre autre dans "Matrix Reloaded" (2003) de Wachowski, puis dans "John Wick" (2014) et "Atomic Blonde" (2017) tous deux de David Leitch, puis un caméo plus inattendu du chanteur Ed Sheeran... D'emblée, le gros, très gros soucis du film est qu'il n'est qu'un melting-pot de scènes pompées sur d'autres films, d'autres franchises, parfois même copiées-collées. Logiquement (pourrait-on dire !) on retrouve une ambiance à la "Fast and Furious" bien connue des trois acteurs principaux, avec en prime trois acteurs qui jouent leurs cartes habituelles : Dwayne Johnson est le gros bras comme un nounours dur mais au coeur tendre, Ryan Reynolds est le bon copain rigolo mais très fort quand même, tandis que Gal Gadot apporte le fantasme de la femme fatale trop forte sur tout les domaines car on est en période féministe et qu'il fait savoir caresser tout le monde dans le sens du poil.
En prime notons tout de même un quatrième personnage, une policière (Ritu Arya) qui sent bon le rajout démago-féministe mais comme elle n'est pas connue son personnage reste sous-exploitée ce qui accentue l'effet "optionnel". Sinon le film lorgne donc très fortement sur des films ou franchises aussi divers que "Ocean's Eleven" (2001-2007) de Steven Soderbergh, "Indiana Jones" (1981-2008 en attendant 2022 ?!) de Steven Spielberg, "Kill Bill" (2003) de Quentin Tarantino... Sans compter les propres films des trois stars tant ils sont dans leur zone de confort !... On a donc la sensation d'avoir déjà vu la plupart des scènes, souvent sans une once d'effort pour réinventer un temps soit peu les passages, ne serait-ce que pour trouver l'excuse d'un hommage ou d'un clin d'oeil. Mais il y a presque pire avec les effets spéciaux, un comble pour un budget de 200 millions de dollars, mais est-ce la faute des 60 millions de cachets des trois stars ?! Les effets spéciaux sont indignes d'une telle superproduction, les écrans verts sont si visibles que ce film aurait sa place sans tiquer dans une vidéothèque des années 90. La mise en scène est aussi souvent peu créative, voir même avance avec de gros sabots notamment dans les scènes d'action comme le duel entre la belle et les deux "bêtes", une séquence très mal filmée, trop découpée, sans plan d'ensemble, sans fluidité à tel point qu'on se dit que la Wonder Woman n'a pas fait grand chose (doublure !) pour mériter ses 20 millions. Au final, il reste un humour certe facile mais plaisant, dans la veine des spéciales Johnson/Reynolds, et surtout on ne peut qu'apprécier l'osmose entre les trois acteurs qui fonctionnent à merveille, trois acteurs au diapason qui font tout le charme du film. Sans eux ce film serait à mettre dans la case nanard. Néanmoins, c'est mince, très mince, malgré un gros abattage le déjà vu incessant devient ennuyeux, et quand votre enfant cite les films référencé pendant la séance c'est qu'effectivement le réalisateur-scénariste n'a pas fait dans la dentelle...
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :