The Empty Man (2020) de David Prior

par Selenie  -  17 Juin 2022, 09:45  -  #Critiques de films

Premier long métrage de fiction pour David Prior (à ne pas confondre avec David A. Prior !), connu depuis des années comme producteur et/ou réalisateur de documentaires autour de longs métrages comme sur "Master and Commander" (2004) de Peter Weir, "Mr. and Mrs. Smith" (2004) de Doug Liman, "Transformers" (2007) de Michael Bay, "L'Etrange Histoire de Benjamin Button" (2007) de David Fincher ou "Captain Philipps" (2013) de Paul Greengrass. Ce projet a débuté dès 2015, il s'agit de l'adaptation du comics éponyme (2014) de Vanesa R. Del Rey et Cullen Bunn dont les droits avaient été acquis par la Fox, et offert les commandes à David Prior qui a commencé à tourner en 2017 avant que le tournage soit interrompu avec le départ du vice-président de la Fox et le rachat de la Fox par Disney en 2019. Bien que le tournage ait repris, des projections-test ont lieu sans que le montage soit terminé ce qui est désastreux. Lorsque le film est terminé, Disney ne sait pas comment vendre ce film, la promo est quasi inexistante et finalement il sort discrètement dans quelques salles américaines où il fait logiquement un bide. Au niveau mondial il sort majoritairement en streaming sur la plate-forme Disney+...

Des alpinistes font une rencontre improbable alors qu'ils sont en expédition au Bhoutan. Plus tard, en Amérique, des morts violentes sont découvertes et la police pense parfois à des suicides certaines découvertes poussent plutôt vers des meurtres surtout quand on découvre les inscriptions sanglantes indiquant THE EMPTY MAN. Alors que la police patauge James, ex-policier, enquête de son coté pour soutenir une amie dont la fille a disparu... L'ex-policier est incarné par James Badge Dale vu dans "13 Hours" (2016) de Michael Bay ou "Les Baronnes" (2019) de Andrea Berloff, il retrouve après "La Conspiration" (2011) de Robert Redford et "Lone Ranger : Naissance d'un Héros" (2013) de Gore Verbinski son partenaire Stephen Root vu dernièrement dans "Seberg" (2019) de Benedcit Andrews et "Scandale" (2019) de Jay Roach. L'amie est interprétée par Marin Ireland vue dans "Effets Secondaires" (2013) de Steven Soderbergh, "Comancheria" (2016) de David Mackenzie et "Come as You Are" (2018) de Desiree Akhavan. Citons ensuite Robert Aramayo vu dans "Galveston" (2018) de Mélanie Laurent, "Antebellum" (2020) de Gerard Bush-Christopher Renz et "The King's Man : Première Mission" (2021) de Matthew Vaughn, Joel Courtney révélé dans "Super 8" (2011) de J.J. Abrams et vu dans la trilogie "The Kissing Booth" (2018-2021) de Vince Marcello, Samantha Logan surtout vue dans des séries TV dont "1" Reasons Why" (2018-...) et "All American" (2018-...), en enfin Evan Jonigkeit vu dans "X-Men : Days of Future Past" (2014) de Bryan Singer, "Bone Tomahawk" (2015) de S. Craig Zahler et "La Proie d'une Ombre" (2020) de David Bruckner... Le film commence dans les paysages magique du Bhoutan pour un prologue de 20 mn aussi tragique qu'énigmatique particulièrement efficace. Opération séduction réussie, on veut absolument voir la suite ! Puis on se retrouve dans un modèle plus classique, une petite ville américaine, des jeunes qui meurent mystérieusement de façon violente, un ex-flic qui est poussé à chercher pour une amie... etc...

A partir de là on oscille constamment entre la lassitude d'un classicisme qui pointe son nez et les sublimes séquences icôniques et/ou angoissantes. En fait cela repose sur une singularité qui ne manque pas d'ambition, à savoir mêlé les genres entre malédiction antique, légende urbaine et secte de fin du monde. C'est à la fois donc la grande qualité du fil et son plus grand défaut. On savoure quelques scènes comme la jeune femme dans la sauna ou la danse autour du feu, on aime la musique envoûtante et le climax anxiogène et malaisant qui fonctionne à merveille. Mais dans le même temps relier le mythe maudit à la légende urbaine et à la secte n'est jamais très cohérent. En effet comment expliquer que  des membres ne soient jamais en danger ?! Comment "apprivoiser" le croque-mitaine antique ?! Comment est rentré l'alpiniste ?! Le scénario est un peu fouilli, peu linéaire, et l'intérêt du récit se maintient surtout par son atmosphère intriguant, angoissant et mystérieux jusqu'à ce twist à l'hôpital qui finit par décevoir car soudain on tombe dans le simple fantastique plutôt que de rester dans le mystique croque-mitaine. Néanmoins, l'ambiance glauque et étrange constant, les apparitions icônique d'un croque-mitaine à la fois antique et métaphysique emporte l'adhésion. En conclusion, David Prior signe un thriller horrifique prenant, fascinant et captivant mais maladroit et bancal sur le fond. Dommage au vu du potentiel mais bien après la séance le film aura marqué par quelques passages digne d'un film culte. A voir et à revoir.

 

Note :                

12/20
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