High Ground (2022) de Stephen Johnson
Ce film diffusé essentiellement sur la plateforme SVOD Filmo est un long métrage de Stephen Johnson qui a surtout oeuvré à la télévision australienne notamment sur les séries TV "Crash Zone" (1999), "Legacy of the Silver Shadow" (2002) ou "Dead Gorgeous" (2010). Ce projet est seulement son second long métrage après "Yolngu Boy" (2001), et dont il retrouve le scénariste Chris Anastassiades. Il s'agit d'un western australien comme il y en a régulièrement mais qui n'arrive pas toujours jusqu'à chez nous, un sous-genre qui se démarque aussi par la présence ou non des aborigènes. Dans ce domaine on peut citer "The Proposition" (2005) de John Hillcoat ou "Sweet Country" (2017) de Warwick Thornton... 1919, ancien sniper durant la Première Guerre Mondiale, Travis est devenu policier dans le nord de l'Australie. Un jour il participe à une opération dans un camp d'aborigènes mais il en perd le contrôle et l'intervention aboutit à un massacre dont il ne peut sauver qu'un enfant. 12 ans plus tard, devenu déserteur depuis ce drame, il est réengagé pour trouver un renégat aborigène qui s'avère être un survivant et l'oncle de l'enfant qu'il a sauvé. Une nouvelle opération se met alors en place...
Travis est incarné par Simon Baker surtout populaire grâce à la série TV "Mentalist" (2008-2015) maus vu aussi au cinéma entre autre dans "Chevauchée avec le Diable" (1999) de Ang Lee, "The Killer Inside Me" (2010) de Michael Winterbottom ou "Margin Call" (2011) de J.C. Chandor, il retrouve aussi après la série TV culte "Hartley, Coeurs à Vif" (1995-1997) son partenaire Callan Mulvey (lui de 1996-1999) devenu un action man vu entre autre dans "Zero Dark Thirty" (2012) de Kathryn Bigelow, "Captain America, le Soldat de l'Hiver" (2014) et "Avengers : Endgame" (2019) tous deux des frères Russo, ou "Shadow in the Cloud" (2020) de Roseanne Liang. Citons ensuite Caren Pistorius vue dans "Mortal Engines" (2018) de Christian Rivers, "Gloria Bell" (2019) de Sebastian Lelio, "Enragé" (2020) de Derrick Borte et qui retrouve après "Une Vie entre Deux Océans" (2016) de Derek Cianfrance son partenaire Jack Thompson vu dans "Mad Dog Morgan" (1976) de Philippe Mora, "Héros ou Salopards" (1980) de Bruce Beresford, ou plus récemment "Australia" (2008) et "Gatsby le Magnifique" (2013) tous deux de Baz Luhrmann et retrouve après "Mystery Road" (2013) de Ivan Sen l'acteur David Field vu dans "Chopper" (2001) de Andrew Dominik, dans lequel jouait , "The Rover" (2014) de David Michôd ou "Le Traducteur" (2021) de Rana Kazkaz et Anas Khalaf, John Brumpton vu dans "Insane" (2007) de Jamie Blanks et "Long Weekend" (2008) tous deux de Jamie Blanks, "Red Hill" (2011) de Patrick Hugues et "Charlie's Country" (2014) de Rolf de Heer, Ryan Corr vu dans "La Promesse d'une Vie" (2015) de et avec Russell Crowe, "Tu ne tueras Point" (2016) de Mel Gibson et "Marie Madeleine" (2081) de Garth Davis, puis enfin citons les acteurs aborigènes Magnolia Maymuru, Magnolia Maymuru et Wakarra Gondarra qui se retrouvent tous après "The Nightingale" (2021) de Jennifer Kent... Ce qui frappe d'emblée c'est d'abord la beauté absolument inouïe de l'Australie, des paysages sublimes à perte de vue qui semble vierge de toute civilisation humaine... ou presque puisque les hommes blancs sont bel et bien présents et imposent depuis longtemps déjà leurs lois et leurs modes de vie. Des aborigènes insouciants et heureux sont bientôt massacrés, par accident, par bêtise surtout, par panique ou paranoïa, par peur de l'autre. Ainsi l'horreur succède à la beauté.
Puis vient une ellipse d'une douzaine d'années sur lesquelles on ne va pas apprendre grand chose, sauf que le renégat est un survivant et qu'avec son père la guerilla contre l'occupant britannique sent le souffre de la vengeance mais alors pourquoi avoir attendu 12 années pour faire appel à nouveau au policier Travis/Baker ?! Pourquoi les britanniques semblent vouloir en finir après autant de temps ?! Mais en quelques minutes pourtant le réalisateur concentre une multitude de sujets avec le colonialisme et l'assimilation culturelle. Le film reprend une trame bien connu des westerns américains, les britanniques sont les "cowboys", les aborigènes sont les "indiens" avec cette complexité sociale qui fait que le chasseur et la proie ne sont pas toujours les mêmes. Les personnages sont bien écrits mais pas toujours à bon escient, on apprécie par exemple la femme aborigène devenue guerrière alors que la soeur du pasteur est sous-exploitée. Le scénario reste intéressant, suivant le fil conducteur du jeune rescapé devenu jeune homme prit entre son éducation blanche et les retrouvailles aborigènes. Le plus gros défaut réside dans l'ineptie de la musique qui ne permet aucune puissance émotionnelle ou si peu. Le dernier quart d'heure part un peu dans tous les sens, comme si le réalisateur avait eu des difficultés à trouver comment finir son histoire. On aime ce récit entrecoupé régulièrement par des paysages magnifiques et fascinants, un drame comme un fait divers dans l'Histoire sans être trop moralisateur, très bien joué pour un bon moment cinoche à défaut d'avoir pu ou su donner plus de panache et d'ampleur.
Note :