Challengers (2024) de Luca Guadagnino

Nouveau film de l'italien Luca Guadagnino après quelques jolis films comme "Amore" (2009), "Call me by Your Name" (2017), "Suspiria" (2018) et son récent "Bones & All" (2022). Le scénario est signé de l'inconnu Justin Kuritzke pour son premier scénario ce qui semble déjà prometteur puisque le réalisateur et son scénariste collabore déjà à un prochain film d'ores et déjà intitulé "Queer" (2025). Un film sur fond de tennis, un sport sous-représenté au cinéma mais dont on peut citer le précurseur "Jeu, Set et Match" (1951) de Ida Lupino suivi de "Mademoiselle Gagne-Tout" (1953) de George Cukor, puis un petit retour avec "La Plus Belle Victoire" (2004) de Richard Loncraine, la comédie "Balls Out : Gary the Tennis Coach" (2007) de Danny Leiner, "Battle of the Sexes" (2017) de Valerie Faris et Jonathan Dayton, "Bjorg/McEnroe" (2017) de Janus Metz Pedersen, "La Méthode Williams" (2021) de Reinaldo Marcus Green sans oublier la France avec "5ème Set" (2021) de Quentin Reynaud et "Mica" (2021) de Ismaël Ferroukhi... 

Durant leurs jeunes années Patrick et Art, de jeune tennismen tombent amoureux de Tashi Duncan elle-même jeune espoir de leur sport. A la fois amants, amis et rivaux leurs chemins vont se séparer. Des années plus tard, Art et Tashi sont mariés, elle a dû dire adieu à sa carrière de joueuse pro suite à une blessure et se consacre désormais à la carrière de son époux. Suite à une série de défaites, elle inscrit Art à un tournoi "Challenger" pour tenter de le relancer, mais il a devoir recroiser Patrick, ancien meilleur ami et ancien amant de Tashi... Tashi Duncan est incarnée par la star Zendaya qui a finalement peu tourné hors des franchises "Spider-Man" (2017-2021) et "Dune" (2021-2024) outre "The Greatest Showman" (2017) de Michael Gracey et "Malcolm & Marie" (2021) de Sam Levinson. Ses deux jeunes coqs sont joués par Josh O'Connor révélé dans "The Riot Club" (2014) de Lone Scherfig et vu depuis dans "Emma." (2020) de Autumn De Wilde, "Mothering Sunday" (2021) de Eva Husson ou "Romeo & Juliette" (2021) de Simon Godwin, puis Mike Faist aperçu dans "Les Secrets des Autres" (2015) de Patrick Wang, "Wilding" (2018) de Fritz Böhm et surtout remarqué dans "West Side Story" (2021) de Steven Spielberg. Citons ensuite Darnell Appling  qui est en fait dans la vie l'assistant de Zendaya depuis "The Greatest Showman" (2021), Shane T. Harris aperçu dans "L'Etrangleur de Boston" (2023) de Matt Ruskin, Nada Despotovich apparue notamment dans "Eclair de Lune" (1987) de Norman Jewison, "Jerry Maguire" (1996) de Cameron Crowe ou "Nos Souvenirs" (2015) de Gus Van Sant, la jeune A.J. Lister vue dans "Birth/Rebirth" (2023) de Laura Moss puis enfin citons Jake Jensen qui a déjà abordé ce sport dans "La Méthode Williams" (2021)... Le film se déroule sur plus de quinze années, sur plusieurs époques vie flash-backs et flash-forwards dans un montage qui joue avec la chronologie, ce qui crée un peu d'effervescence à défaut d'être complètement utile. On suit donc deux amis futurs pros alors qu'ils ont 16 ans, tombent amoureux de l'espoir féminine déjà star Tashi Duncan/Zendaya. Le trio amoureux se met en place mais va falloir attendre pour reconstituer le puzzle chronologique pour tout comprendre dans l'évolution des sentiments et aussi dans l'évolution des niveaux sportifs.

Le film met en parallèle l'aspect sportif qui repose sur l'incroyable résilience chez les sportifs, puis l'aspect amoureux évidemment, entre le joueur mignon et gentil mais qui manque de mental, son ami avec plus de culot, séducteur et sportivement un peu trop dilettante, puis la belle Tashi star avant l'heure malheureusement à l'élan brisé trop jeune mais qui garde des dents longues au point d'être peut-être la plus manipulatrice du trio. Les deux acteurs ne sont pas des exemples de statues grecques ni spécialement beaux ni vraiment crédibles en tennismen de haut niveau mais compensent avec une véritable osmose entre eux, on sent l'amitié et le lien entre eux, d'ailleurs plus qu'avec Zendaya, ce qui accentue l'effet mante religieuse de la belle, l'actrice joue à plein de son côté sexy sur quoi repose la tension érotique. Malgré tout, aucun des trois n'amène à l'empathie, c'est juste un triangle amoureux plus ou moins malsain tant on n'arrive pas à déceler la véracité des sentiments des uns ou des autres. Mais le pire, reste la façon de filmer le tennis qui pêche, et surtout dans sa dernière partie, mettant la caméra en lieu et place de la balle ce qui fait qu'on ne voit rien et qu'on est en quelque sorte "cogner" ce qui fait des séquences complètement floues et/ou illisibles jusqu'à cette toute fin, particulièrement décevante car facile et si peu courageuse. En conclusion, le réalisateur italien signe un soap classe, élégant avec un soupçon d'érotisme bien sous tous rapports qui se laisse regarder, auquel il manque surtout des passages sportifs bien plus convaincants.

Note :