Dune 2 (2024) de Denis Villeneuve

Suite très attendue de "Dune" (2021) et donc suite de la saga adaptée de l'oeuvre littéraire éponyme (1965-...) de Frank Hebert, et donc la suite littéraire est aujourd'hui assuré par son fils Brian Herbert et Kevin J. Anderson qui sont également consultant sur le tournage. Toujours dirigé par le réalisateur Denis Villeneuve auquel on doit déjà deux films de SF de grandes qualités avec  "Premier Contact" (2016) et surtout "Blade Runner 2049" (2017), le cinéaste retrouve le scénariste Jon Spaights spécialiste de la SF avec entre autre ses scénarios pour "Prometheus" (2012) de Ridley Scott et "Passengers" (2016) de Morten Tyldum, en collaboration avec Craig Mazin ayant travaillé sur la trilogie "Very bad Trip" (2011-2013) de Todd Phillips ou "Le Chasseur et la Reine des Glaces" (2016) de Cédric Nicolas-Troyan, par contre on notera que Eric Roth n'est donc pas scénariste de ce second opus. Après les 165 millions de dollars de budget du premier film, cette suite plafonne à 122 millions ce qui s'explique puisque ce second film profite logiquement des investissements du premier... Paul Atréides s'est rallieé aux Fremen soutenu par Chani. Il prépare ainsi sa revanche contre ceux qui ont détruit sa famille et mène la révolte toujours hanté par ses sombres prémonitions. Pourtant, tout semble le mener vers un choix fatidique entre l'amour de sa vie et le destin de l'univers... 

Au casting on retrouve donc une bonne partie des acteurs du premier film. Avant tout on retrouve évidemment le héros incarné par Timothée Chalamet vu entre temps dans "Bones and All" (2022) de Luco Guadagnino et "Wonka" (2023) de Paul King. Chani est toujours jouée par Zendaya pas vue depuis outre "Spider-Man : No Way Home" (2021) de Jon Watts et "Malcolm & Marie" (2021) de Sam Levinson. Nous retrouvons aussi Rebecca Ferguson vue depuis le premier film dans "Mission Impossible : Dead Reckoning 1" (2023) de Christopher McQuarrie, Josh Brolin vu dans "Flag Day" (2021) de Sean Penn et "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" (2022) de Sam Raimi, Javier Bardem vu dans "Being the Ricardos" (2021) de Aaron Sorkin, "El Buen Patron" (2021) de Fernando Leon de Aranoa ou "La Petite Sirène" (2023) de Rob Marshall, Stellan Skarsgard qui retrouve après "Thor : Love and Thunder" (2022) de Taika Waititi son partenaire Dave Bautista vu dans "Glass Onion" (2022) de Rian Johnson, "Knock at the Cabin" (2023) de M. Night Shyamalan et "Les Gardiens de la Galaxie Vol.3" (2023) de James Gunn, Stephen McKinley Henderson vu dans "Causeway" (2022) de Lila Neugebaue et "Beau is Afraid" (2023) de Ari Aster et Charlotte Rampling vue dans "Benedetta" (2021) de Paul Verhoeven et "Tout s'est Bien Passé" (2021) de François Ozon. Parmi les nouveaux arrivés on savoure par avance le choix de Florence Pugh vue dernièrement dans "Don't Worry Darling" (2022) de et avec Olivia Wilde, "A Good Person" (2023) de Zach Braff et "Oppenheimer" (2023) de Christopher Nolan, Austin Butler révélé dans "Elvis" (2022) de Baz Luhrmann, Christopher Walken qu'on n'avait pas vu depuis "Amours Irlandaises" (2020) de John Patrick Shanley, Tim Blake Nelson vu dans "Nightmare Alley" (2022) de Guillermo Del Toro et "Ghosted" (2023) de Dexter Fletcher, Anya Taylor-Joy vue dans "The Northman" (2022) de Robert Eggers, "Amsterdam" (2022) de David O. Russell et "Le Menu" (2022) de Mark Mylod, puis deux francophone avec Souheila Yacoub vue dans "En Corps" (2022) de Cédric Klapisch ou "Making Of" (2023) de Cédric Khan et Léa Seydoux vue dans "Les Crimes du Futur" (2022) de David Cronenberg, "Un Beau Matin" (2022) de Mia Hansen-Love et "La Bête" (2024) de Bertrand Bonello... Le premier film est une belle réussite comparée au film de Lynch, mais il reste surestimé. D'emblée on peut confirmer un défaut qui demeure forcément, celui du choix de Timothée Chalamet, excellent acteur au demeurant mais assurément et toujours pas convaincant ni crédible en guerrier. Par contre on savoure une nouvelle fois la qualité visuelle, la photographie est perfection au service d'une fresque épique assez fascinante bien qu'elle manque un peu de souffle.

Malheureusement, le récit est encore parasité par de nombreuses incohérences, maladresses ou choix hasardeux. Parfois ce sont des détails plus ou moins importants, comme cette "sieste" du premier plan, une femme enceinte qui n'aurait pas le droit de vomir (?!) ou un Harkonnen qui connaît le nom de Muad Dib alors même que ça vient de se a faire... Ou est-ce surtout une conséquence d'une énième ellipse brutale symptomatique d'un montage découpé à la serpe. Plus problématique, l'idylle entre Paul et Chani résumé en un seul baiser déjà vu dans la bande-annonce, quelques regards sans étincelles pour combler une passion dont on ne ressent pas grand chose. On perçoit plus la peur ou le doute voir même la haine que de l'amour inconditionnel. On s'interroge aussi sur une guerre ou des luttes avec si peu de sang ?! Plus grave encore... ATTENTION SPOILERS !... la Main de Dieu et la Première Lune du premier film sont ici occultées alors même qu'il était mis en évidence leur importance vitale, tandis que le personnage de Alia Atréide est pratiquement accessoire alors même qu'elle aurait dû être une naissance essentielle... FIN SPOILERS !... Pourtant le film est plutôt hypnotique, le rythme reste lancinant, le tout repose sur un climax singulier et un esthétique magnifique. Le réalisateur vante cette suite comme étant un "film d'action", certainement pas, le film est complètement raccord avec le premier. Le plus intéressant reste le personnage de Paul Atréide dit Muad Dib dit Usul qui est un héros aussi complexe qu'ambigu, ça nous change des super-héros super-vertueux des franchises Marvel ou DC. Denis Villeneuve signe un superbe film de SF, mais qui reste encore surestimé, il manque d'ampleur et de souffle, plus de chair pour convaincre pleinement. A voir néanmoins.

Note :