Don't Worry Darling (2022) de Olivia Wilde
Voici un film dont le scénario était listé sur la fameuse Black List (meilleur projet en attente) depuis 2019, et dont les droits ont été acquis par New Line Cinema après une enchère entre pas moins de 18 studios ! Le scénario est signé des frères Carey et Shane Van Dyke (petit-fils de l'acteur Dick Van Dyke) qui ont signé auparavant les films "Chroniques de Tchernobyl" (2012) de Bradley Parker, "Street Racer" (2021) de Teo Konuralp ou "The Silence" (2021) de John R. Leonetti. Le studio choisit comme réalisateur la réalisatrice Olivia Wilde, actrice connue récemment vue dans "A Vigilante" (2019) de Sarah Daggar-Nickson, "Le Cas Richard Jewell" (2019) de Clint Eastwood ou "S.O.S. Fantômes : l'Héritage" (2021) de Jason Reitman, qui est passée derrière la caméra avec son long métrage "The Booksmart" (2019). Cette dernière a alors choisi comme co-scénariste Katie Silberman qu'elle retrouve donc après son premier film et qui à laquelle on doit aussi le plus décevant "Isn't It Romantic" (2020) de Todd Strauss-Schulson. La realisatrice-actrice (elle se réserve un petit rôle) précise : "Ce thriller psychologique est ma déclaration d'amour aux films qui repoussetnt les frontières de notre imagination. Imaginez une vie où vous pourriez obtenir tout ce dont vous avez toujours rêvé. Et pas seulement les choses matérielles, comme une belle maison, une voiture de luxe, des mets succulents, des fêtes à n'en plus finir... Mais des éléments qui comptent le plus. À l'image du grand amour avec un homme parfait, de vraies amies, et un bat dans la vie qui semble avoir du sens. Que faudrait-il pour renoncer à tout cela ? Que seriez-vous prêts à sacrifier pour faire triompher la justice ? Seriez-vous prêts à renverser le système censé vous servir ? Et si vous étiez acculés au point de ne plus avoir de choix ? C'est l'univers - et les questionnements - de Don't Worry Darlin." Si la réalisatrice a fait sien cette histoire, le tournage a connu des événements peu réjouissant, d'abord le renvoi de l'acteur Shia LeBeouf pour son "comportement inapproprié" bien que l'acteur est démenti et donne une autre version, puis surtout les tabloïds ont révélé la liaison entre la réalisatrice et son acteur Harry Styles a une période où une autre révélation plus gênante sort, à savoir que l'acteur a touché un cachet de 2,5 millions de dollars soit beaucoup plus que les 700000 dollars de la star du film Florence Pugh ! Est-ce à cause de cela que l'actrice et Olivia Wilde ont une relation plutôt houleuse ?!... Alice est l'épouse comblée de Jack. Pour suivre le travail aprticulièrement enrichissant de Jack le couple a emménagé dans une communauté idéalisée où le gourou des lieux n'est autre que le patron de Jack. Les hommes travaillent tous pour lui dans cette communauté qui vit presque en autarcie dans un confort haut de gamme pour lequel le patron ne demande que le secret professionnel et la loyauté à l'entreprise. Mais bientôt Alice découvre un secret troublant de son mari ce qui fissure la confiance qu'elle avait en lui, en en la société Victory pour laquelle ils ont tout...
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Le couple Chambers est incarné par Harry Styles, rock star leader du groupe One Direction révélé par "Dunkerque" (2017) de Christopher Nolan, puis Florence Pugh révélée par le beau et tragique "The Young Lady" (2016) de William Oldroyd et vue depuis notamment dans "Midsommar" (2019) de Ari Aster, "Les Filles du Docteur March" (2019) de Greta Gerwig ou "Black Widow" (2021) de Cate Shortland, et après "Outlaw King" (2018) de David Mackenzie son partenaire Chris Pine surtout vu aux côtés de "Wonder Woman" (2017-2020) de Patty Jenkins et plus récemment dans "Le Couteau par la Lame" (2022) de Janus Metz Pedersen, et trouve de son côté après "The Ryan initiative" (2014) de Kenneth Branagh l'actrice Gemma Chan vue chez les Super-héros de "Captain Marvel" (2019) de Anna Boden et Ryan Fleck puis chez "Les Eternels" (2021) de Chloé Zhao après lequel elle retrouve aussi Harry Styles. Citons encore Kiki Layne vue dans "Captive State" (2019) de Rupert Wyatt et "The Old Guard" (2020) de Gina Prince-Bythewood, Nick Kroll acteur surtout connu pour sa voix notamment dans "Sausage Party" (2016) et "La Famille Addams" (2019) tous deux de Conrad Vernon et Greg Tiernan, Douglas Smith vu entre autre dans "Ouija" (2014) de Stiles White, "Terminator Genisys" (2015) de Eric Thompson ou "Miss Sloane" (2017) de John Madden, Timothy Simons vu entre autre dans "Gold" (2016) de Stephen Gaghan, "Le Coup du Siècle" (2019) de Chris Addison et ""Home Qweet Home" (2021) de Dan Mazer, puis enfin n'oublions l'apparition de la pin-up Dita Von Teese dans son propre rôle... Etant dans un univers où tout est "luxe calme et volupté", où tout est bonheur, où tout est beau, où tout symbolise à merveille le cxélèbre adage "The American way of life" la réalisatrice a particulièrement soigné les décors, les costumes et la photographie car tout devait clairement avoir l'air d'une carte postale tout en oubliant pas le côté anxiogène qui devait être pêt à s'éveiller. Par exemple, le Directeur photo dit s'être inspiré des films "Sueurs Froides" (1958) de Alfred Hitchcock, "Rosemary's Baby" (1968) de Roman Polanski et "Black Swan" (2013) de Darren Aronofsky pour leur côté "viscéral et subjectif", mais aussi et surtout il a travaillé avec la Chef décoratrice sur le travail du photographe Slims Aarons, ancien reporter de guerre reconverti photographe de "gens séduisants se livrant à des activités séduisantes dans des lieux séduisants" selon ses propres termes.
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Et en effet, dans un premier temps on se croirait dans la série TV "Desperate Housewives" (2004-2012), avec ses épouses idéales et serviables, bonne maîtresse de maison à l'image de la femme selon l"American Way of Life" des années 50. Puis, petit à petit on comprend que rien ne tourne rond en réalité, une réalité fantoche entre "The Truman Show" (1998) de Peter Weir et "Get Out" (2017) de Jordan Peele. La première partie du film est une image d'épinal, sorte de paradis selon l'homme américain des années 50 et même si on sent ce poids de ce gourou/patron tout est fait pour respirer le bonheur, et ce, même si également on sent un côté malsain dont on ne sait pas encore la portée. Le scénario ne joue pas la carte du suspens à fond, très vite on nous donne assez d'indices pour comprendre le fond du problème, le style de piège qui façonne cet univers. Le suspens repose sur comment va s'en sortir (ou pas !) l'héroïne. Mais plus que l'intrigue elle-même, cette histoire met en place une dénonciation maline du pouvoir des hommes sur les femmes, voir même dénonce simplement les fantasmes primaires des hommes. Le patriarcat est ainsi montré comme le venin issu de l'orgueil mâle, viril et primitif. Par contre, la partie fantastique est trop anachronique et retire même un peu de pertinence car trop surréaliste alors que le propos s'inscrit justement dans notre actualité avec le féminisme. Bon point pour les acteurs inspirés et au diapason (ce qui est presque un miracle vu les tensions sur le tournage). En conclusion le film est prenant, voir fascinant avec une thématique abordée de façon créative entre thriller psychologique et drame romantique. Olivia Wilde signe un excellent film, efficace sur le fond et maîtrisé sur la forme avec. Un très bon moment cinéma.
Note :