S.O.S. Fantômes : l'Héritage (2021) de Jason Reitman
Voilà un film qu'on attendait pas forcément après l'échec mérité de "S.O.S. Fantômes" (2016) de Paul Feig, reboot féminin et féministe très et trop opportuniste. Pour rappel, ironie du sort, le film sort en 2016 alors qu'on se souvient que Elaine (jouée par Chloe Webb) dans "S.O.S. Fantômes 2" (1989) annonçait dans une émission télé la fin du monde pour le 14 février 2016 ! Mais c'était sans compter sur la Columbia qui rêve de faire un "S.O.S. Fantômes 3" depuis 1989 après les succès des cultissimes "S.O.S. Fantômes" (1984) et "S.O.S. Fantômes 2" (1989) tous deux de Ivan Reitman, écrits par les scénaristes-acteurs Dan Aykroyd et Harold Ramis et tourné avec les mêmes acteurs principaux. Malgré les divers produits dérives, jeux vidéos, séries animés... etc... les tentatives ne furent jamais franchement concluantes jusqu'à cette ultime tentative qui a failli réussir puisque Bill Murray lui-même commença à fléchir vers 2010 mais cette suite ne verra pas le jour après la mort prématurée de Harold Ramis en 2014. L'équipe en deuil laissa ainsi le reboot se faire. Finalement une suite est mis en chantier mais en occultant le reboot de 2016, et en insufflant un souffle version 2.0 nouvelle génération. Si on retrouve Ivan Reitman et Dan Aykroyd à la production les commandes sont confiés comme un passage de témoin à Jason Reitman, fils de qui n'avait que 6 ans quand il est allé sur le tournage du premier opus, qui a déjà fait ses preuves derrière la caméra de "Thank You for Smoking" (2005) à "The Front Runner" (2018) en passant par "Juno" (2007), "Young Adult" (2011) ou "Tully" (2018). Le scénario lui-même se fait sans Aykroyd, le fils Reitman co-écrit l'histoire avec Gil Kenan auquel on doit des films comme "La Cité de l'Ombre" (2008), "Poltergeist" (2015) ou "Un Garçon nommé Noël" (2021)... Endettée et mère célibataire Callie est obligée d'emménager avec sa fille Phoebe et son fils Trevor dans la veille maison perdue au milieu de nulle part héritée de son père. Tandis que Callie tente de s'en sortir, Trevor trouve une vieille voiture dans un hangar et Phoebe découvre de son côté deux étranges machines tandis que la région est sujette à des tremblements de terre mystérieux. Bientôt les enfants vont en apprendre davantage sur leur grand-père...
La maman est jouée par Carrie Coon vue entre autre dans "Gone Girl" (2014) de David Fincher, "Pentagon Papers" (2017) de Steven Spielberg ou "Kin : le Commencement" (2018) des frères Baker. Ses enfants sont interprétés par Mckenna Grace jeune mais déjà habituée des films d'horreur comme "Amityville : the Awakening" (2017) de Franck Khalfoun, "Annabelle : la Maison du Diable" (2019) de Gary Dauberman et "Malignant" (2021) de James Wan, puis Finn Wolfhard remarqué dans le dyptique "Ca" (2017-2019) de Andrès Muschietti. Autour d'eux gravitent Paul Rudd qui joue les chaperons entre "Avengers : Endgame" (2019) des frères Russo et "Ant-Man and the Wasp : Quantumania" (2023) de Peyton Reed, Celeste O'Connor remarquée auparavant dans "Freaky" (2021) de Christopher Landon, J.K. Simmons vu récemment dans "Being the Ricardos" (2022) de Aaron Sorkin, et qui retrouve donc après "Spider-Man : No Way Home" (2021) de Jon Watts un de ses partenaires, Bokeem Woodbine vu aussi dans "Overlord" (2018) de Julius Avery et "Queen and Slim" (2019) de Melina Matsoukas, puis surtout Olivia Wilde, vue dernièrement dans "A Vigilante" (2019) de Sarah Daggar-Nickson et "Le Cas Richard Jewell" (2019) de Clint Eastwood, non créditée qui incarne un certain Gozer de retour après plus de trois décennies... Personnage qui va donc retrouver l'équipe originelle de retour surprise (ou pas !) quasi au complet après être tous apparu en simple caméo en jouant des nouveaux personnages dans l'oubliable "S.O.S. Fantômes : l'Héritage" (2016), cette fois ils sont de retour chacun dans leur rôle officiel dans un final savoureux. Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson sot donc de retour, Sigourney Weaver et Annie Potts aussi en apparaissant plus furtivement, et même Harold Ramis est de retour lui qui était le seul absent du reboot féminin après sa disparition en 2014. Et le tout sans compter la logique des images d'archives tirées des deux films originaux... Le film reprend un canevas qui a fait ses preuves avec notamment les "Jumanji" où un objet symbolique permet un lien avec le passé et permet surtout un lien intergénérationnel.
On ne sera pas surpris par les paramètres intra-familiaux aussi clichés qu'éculés avec maman façon célibattante, des enfants qui sont évidemment deux facettes ados, l'un veut être comme les autres et dragues comme un manche, l'autre est évidemment surdoué et donc à l'écart des autres, bref dans le genre surtout on ne change rien. Idem avec le grand-père pestiféré et incompris mais en vérité quel héros se cachait derrière lui... etc... Mais la sauce prend doucement, et même si on est pas franchement surpris par les premières découvertes des deux ados c'est plutôt bien amené, la dimension nostalgique et la filiation se fait naturellement et de façon assez cohérente pour se convaincre qu'effectivement, avec les années, une isolement façon ermite cinglé n'est pas dénué de bon sens. Les deux ados sont clichés mais jouent leur partition très justement mais la valeur ajoutée reste mine de rien le "maître des clefs" incarné par un Paul Rudd en grande forme sans pour autant cabotiner. Evidemment, l'arrivée "surprise oh ! surprise" des S.O.S. Fantômes fait son effet avec surtout un revenant qui fait un plaisir fou façon réunion des "Spider-Man" tout récemment. Le vrai bonus reste les effets spéciaux, étudiés de telle façon qu'ils soient à la fois digne du 21ème siècle et en même temps raccord avec les films des années 80, un vrai bonheur. Au fur et à mesure l'histoire prend forme et s'inscrit de façon maline à la suite des événements des années 80. Le retour de quelques "monstres" emblématiques sont d'autant d'effet cool et fun, quelques passages sont vraiment réussis comme les ados en course-poursuite dans la cadillac Ecto-1 originale, le combat façon crash-test contre le mange-tout, et forcément l'instant émotion de la fin, si attendu et en même temps un passage si obligatoire. Jason Reitman réussi un joli pari même si le film n'est pas dénué des facilités inhérentes aux productions hollywoodiennes du genre la tambouille reste un vrai plaisir coupable à voir en famille.
Note :