Challenger (2024) de Varante Soudjian
À ne pas confondre avec le récent homonyme "Challengers" (2024) de Luca Guadagnino sur un autre sport. Après "La Traversée" (2022) le réalisateur Varante Soudjian retrouve son ami Thomas Pone (soit disant en passant homme peu recommandable entre lien avec extrême droite, diffamation, escroquerie, association de malfaiteurs devenu entre temps scénariste...) qui a co-écrit "Walter" (2019) et "Inséparables" (2019). L'idée est venue naturellement de la passion commune entre les deux auteurs pour la saga "Rocky" : "Nous écrivons des films que nous avons envie de voir, et l'idée de réaliser une comédie sur la boxe nous a toujours fascinés. Ainsi, l'idée de Challenger a germé : proposer Rocky à la française."... Luka rêve d'être un grand boxeur. Malheureusement, pour l'instant, il n'est qu'amateur et doit se contenter de petits combats foireux. Mais un jour, le destin frappe à sa porte et propulse notre héros au sommet !...
Luka star de la boxe en devenir est incarné par le comique Alban Ivanov qui retrouve son réalisateur pour qui il a joué dans tous ses films depuis le début, il retrouve ainsi après "Walter" (2019) et "Inséparables" (2019) mais aussi "Une Belle Equipe" (2020) de Mohamed Hamidi son partenaire David Salles, et tous deux retrouvent Alexandre Antonio après "Walter" (2019), puis Jonas Dinal après "Inséparables" (2019) et vu depuis dans "La Troisième Guerre" (2021) de Giovanni Aloi ou "Sous la Seine" (2024) de Xavier Gens. Citons encore Moussa Maaskri qi retrouve Ivanov après "Les Folies Fermières" (2022) de Jean-Pierre Améris et "Les SEGPA" (2022) de Hakim Bougheraba, Soso Maness rappeur dans son premier rôle au cinéma, Audrey Pirault qui retrouve son réalisateur et Alban Ivanov après "La Traversée" (2022) et vue dans "Le Visiteur du Futur" (2022) de François Descraques, puis enfin Pierre-François Martin-Laval acteur vu aussi et surtout dans ses propres films depuis "Essaye-Moi" (2006) jusqu'au récent "Jeff Panacloc : A la Poursuite de Jean-Marc" (2023)... Le film débute avec une scène aussi amusante que pathétique, qui montre aussi bien le parcours du combattant d'un sportif qui doit d'abord se batttre contre les éléments avant de se battre sur son terrain propice. En effet nous ne sommes pas tous des stars dans notre domaine mais il est permis de rêver ! En tant que looser magnifique Luka/Ivanov y croit à fond, forcément.
Le scénario n'a rien d'exceptionnel, mais repose sur des personnages qui bien croqués dont deux duos et des échanges verbaux plutôt savoureux qui ne manquent pas de piquant. Et évidemment le parallèle en clin d'oeil à "Rocky" (1976) de John G. Alvidsen sert de fil conducteur de façon efficace à la différence près que l'un est un boxeur pro l'autre un amateur. En premier lieu, le duo Luka/Ivanov et Stephanie/Picault fonctionne à merveille, et si on connaît la suite leur jeu du je t'aime moi non plus est bien mené avec un duo qui reste au diapason. L'autre duo reste les managers Soso Maness et David Salles qui forment un tandem aussi roublard que foireux, dont le fun reste communicatif même si leur poulain est joué par un Alexandre Antonio trop en surjeu et en roue libre. L'autre excellent atout reste Moussa Maaskri est vieux briscard. Le plus gros soucis reste le rythme, un peu trop montagne russe avec des gags drôles mais trop peu nombreux (disons 1 efficace toutes les 10 minutes). Sans être exceptionnel, cette comédie fonctionne bien avec une fin légèrement capillotractée (mais qui offre une issue inattendue !), avec un fond à la morale gentillette mais non martelée, mais un ensemble qui tente de faire travailler nos zygomatiques sans tomber dans l'écueil de la séquence émotion et ça, c'est déjà énorme. Un très bon moment.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 15 ans :