Jurassic World : le Monde d'Après (2022) de Colin Trevorrow
Suite et (normalement ?!) fin de la saga initié par "Jurassic Park" (1993) de Steven Spielberg, suivi de "Jurassic Park : le Monde Perdu" (1997) de Steven Spielberg et "Jurassic Park III" (2001) de Joe Johnston, puis enfin relancé avec "Jurassic World" (2015) de Colin Trevorrow pour une seconde trilogie annoncé avant la sortie de "Jurassic World : Fallen Kingdom" (2018) de Juan Antonio Bayona. Une franchise qui a reçu le soutien de certains spécialistes dont Stephen Brusatte, professeur de paléontologie et consultant sur le tournage qui estime que "Jurassic Park" a été "la chose la plus importante qui soit arrivée à la paléontologie depuis le début de ce siècle. (...) Il a eu un effet boule de neige et les budgets pour la recherche se sont élargis, ainsi que le nombre de cours à l'université, d'expositions dans les musées, et bien d'autres effets mélioratifs dont nous continuons à bénéficier jour après jour." Puis il y a cette volonté de terminer la saga en avouant très rapidement vouloir réunir les protagonistes des deux trilogies depuis les débuts pour conclure en beauté cette longue et belle aventure. Un projet toujours produit par le duo Frank Marshall et Steven Spielberg. Ce dernier opus voit le retour de Colin Trevorrow à la réalisation, même si il était toujours à l'écriture. Il retrouve au scénario son acolyte Derek Connolly, fidèle depuis le téléfilm "Gary : Under Crisis" (2005) jusqu'à leur participation au "Star Wars IX : l'Ascension de Skywalker" (2019) de J.J. Abrams, puis en co-scénariste Emily Carmichael avec laquelle le cinéaste a signé le court métrage "Battle et Big Rock" (2019), un court faisant partie intégrante de la franchise et qui crée le lien entre "Jurassic World : Fallen Kingdom" et "Jurassic World : le Monde d'Après"... 4 ans après la destruction de Isla Nublar les dinosaures font désormais partie du quotidien de l'humanité dans un équilibre fragile. Mais les dinosaures créent des fractures écologiques inédites et plusieurs entreprises malveillantes braconnent et captures des bébés dinosaures. Quand le bébé de Blue est enlevé, Owen et Claire vont à son secours et se retrouvent dans une réserve gérée par une société aux intentions forcément sinistres. Lors de leur mission ils vont rencontrer les professeurs Alan Grant et Ellie Sattler, vétéran du Jurassic Park originel...
Au casting on retrouve tous les protagonistes principaux de la trilogie originel (1993-2001) et de la seconde (2015-2022). Ainsi logiquement on retrouve Chris Pratt et Bryce Dallas Howard présents depuis "Jurassic Park" (2015) et retrouve également le frenchy Omar Sy et Jake Johnson, mais ces derniers n'étaient pas dans "Jurassic World : Fallen Kingdom" (2018), à contrario de B.D. Wong qui fait ainsi le lien avec la première trilogie puisqu'il était dans "Jurassic Park" (1993) et qui fait le lien avec Jeff Goldblum présent, comme l'acteur Joseph Mazello également de retour ici, dans les deux premiers "Jurassic Park" (1993-1997) ainsi que dans "Jurassic World : Fallen Kingdom", et il retrouve donc le duo Laura Dern et Sam Neill qui était dans "Jurassic Park" (1993) puis après une légère absence de retour dans "Jurassic Park III" (2001). Notons que les partenaires Sam Neill et Jeff Goldblum ont en commun d'être apparus dans "Thor Ragnarok" (2017) de Taika Waititi, Goldblum ayant auparavant fait un caméo auprès de Chris Pratt dans "Les Gardiens de la Galaxie vol.2" (2017) de James Gunn. Dans des rôles plus secondaires, citons Daniella Pineda, Justice Smith et Isabella Sermon qui était dans "Jurassic World : Fallen Kingdom", puis n'oublions pas deux nouveaux venus avec Scott Haze acteur fétiche de James Franco dans pas moins de 6 films, puis vu récemment dans "Minari" (2020) de Lee Isaac Chung et "Affamés" (2021) de Scott Cooper, puis enfin Mamoudou Athie vu dans "Front Runner" (2018) de Jason Reitman, "Black Box" (2020) de Emmanuel Osei-Kuffour et "Underwater" (2020) de William Eubank... Précisons que la musique est toujours signée par Michael Giacchino, compositeur de la saga depuis 2015... Après un prologue explicatif mais bien foutu on se dit que ça commence mal avec des idées plutôt saugrenues comme cette chevauchée façon far-west avec des dinos incrustés de façon médiocre qui rappelle un certain Jar Jar Binks dans "La Menace Fantôme" (1999) de George Lucas. Des effets spéciaux qui n'ont pas la qualité à laquelle on peut s'attendre d'un tel blockbuster, une première impression qui va s'atténuer ensuite un peu mais il est clair qu'on n'est pas impressionner. A contrario on salue le choix de favoriser les décors naturels avec un voyage digne des 007 du Texas à Malte en passant par les Dolomites en Italie et le Nord-Ouest Pacifique où d'ailleurs les scènes ont été tournées en hiver afin d'avoir de la vraie glace et de la vraie neige.
Au niveau bestiaire on est servi dont 27 créatures en animatronique dont 10 jamais vus encore comme l'Oviraptor, le Microceratus ou l'Iguanodon. L'animatronique reste la meilleure option quant on constate la qualité médiocre des images de synthèse comme dans la course-poursuite en moto. Par contre, si le bestiaire est toujours fascinant c'est aussi la première fois qu'il est aussi peu convaincant, aussi peu utilisé et aussi accessoire vis à vis de l'intrigue. C'est le gros défaut du film. En effet, le scénario reprend un canevas usé jusqu'à la corde, du sauvetage à la corporation maléfique avec en filigrane la manipulation génétique en passant par le duel monstrueux ou le vilain méchant qui fuit seul avant d'être puni, RIEN ne nous est épargné dans ce thriller politico-financier de pacotille ! C'est si convenu que rien ne surprend, pas une once de suspense ou de tension, peu d'émotion à l'exception notable de quelques secondes du prologue. Le pire ce sont ces sempiternels discours pseudo-philosophiques sur la génétique, clonage... etc... dont les questions-réponses-réflexions ont déjà été exploité et usé dans les films précédents. Ici le film n'a strictement rien à dire, le seul atout étant de jouer la carte nostalgique et de réunir les deux générations Jurassic. Cette carte est évidemment émouvante mais sans être transcendante non plus, le récit n'ayant pas trouver le truc qui fait mouche. Au final trop de séquences renvoient à des scènes déjà vues dans les opus précédents, ça sent le recyclé et/ou le manque d'imagination tandis que les passages ridicules et/ou incohérents s'accumulent comme le héros qui capte en quelques instants au simple lasso un dino de plusieurs tonnes, cette idée prodigieuse du dressage laser des dinos qui retire toute personnalité à nos bestioles préférées, ou cette propension à survivre sans un bobo à des accidents dantesques. En conclusion, Colin Trevorrow signe malheureusement un film terriblement ennuyeux, aux enjeux éculés, aux écrans verts trop voyant, avec comme résultat réussir à terminer la saga avec le pire film de la franchise. Grande déception...
Note :