Esther 2 : les Origines (2022) de William Brent Bell
Des années après le remarqué "Esther" (2009) de Jaume Collet-Serra voici un assez inattendu projet de suite, plutôt de prequel puisque l'ambition est de revenir aux origines de la "jeune fille" maléfique. Le réalisateur en charge du film est un spécialiste du film d'horreur avec à son actif "The Devil Inside" (2012) et le dyptique "The Boy" (2016-2020). Tandis que le scénario de ce prequel, d'après les personnages créés à l'origine par l'auteur Alex Mace, est signé de David Coggeshall auquel on doit "Prey" (2019) de Franck Khalfoun. Mais ce qui intrigue fortement avec ce prequel qui se déroule donc bien avant les événements du premier opus est que la volonté est d'offrir le rôle à la même actrice qu'en 2009, soit une actrice qui a aujourd'hui 24 ans pour reprendre un personnage qui doit faire logiquement 12 ans (?!). Même si les technologies ont évolué on peut rester dubitatif. Néanmoins, l'actrice Isabelle Fuhrman en profite aussi pour s'investir en tant que productrice du film... Après l'incendie de la demeure familiale, Leena Klammer est internée dans un internat estonien mais la jeune femme atteinte de panhypopituitarisme réussit à s'évader. Plus tard elle réussit à usurper l'identité de petite fille riche disparue, Esther Albright. Ainsi elle entre comme la fille retrouvée dans la famille de ses nouveaux parents Tricia et Allen Albright mais très vite Esther tente de commettre son premier meurtre...
Esther/Leena est donc incarnée une nouvelle fois, 12 ans après, par Isabelle Furhman vue depuis dans "Hunger Games" (2012) de Gary Ross, "After Earth" (2013) de M. Night Shyamalan, "Cell Phone" (2016) de Tod Williams et "Blackwood, le Pensionnat" (2018) de Rodrigo Cortès. Les parents Albright sont interprétés par Julia Stiles remarquée surtout dans la franchise Jason Bourne (2002-2016) et vue récemment dans "Queens" (2019) de Lorene Scafaria, puis Rossif Sutherland fils de Donald et demi-frère de Kiefer, aperçu entre autre dans "Prisonniers du Temps" (2003) de Richard Donner, "Rider" (2015) de Jamie M. Dagg ou "Possessor" (2019) de Brandon Cronenberg. L'enquêteur est joué par l'acteur japonais Hiro Kanagawa vu notamment dans "Crying Freeman" (1995) de Christophe Gans, "Elektra" (2005) de Rob Bowman, "Sous Surveillance" (2012) de Robert Redford et "Godzilla" (2014) de Gareth Edwards. Dans des rôles plus secondaires citons Erik Athavale vu dans "La Fracture" (2019) de Brad Anderson, "Nobody" (2020) Ilya Naishuller et "Hunter Hunter" (2021) de Shawn Linden retrouvant donc ses partenaires Stephanie Sy vue dans les deux premiers, Sharon Bajer vue dans le second, Lorraine Cochtane vue dans le premier et le troisième ainsi que dans "Ice Road" (2021) de Jonathan Hensleigh dans lequel jouait également Bradley Sawatsky... La musique de film est signée de Brett Detar qui collabore à nouveau avec le réalisateur après "The Devil Inside" (2012), "Wet" (2014) et "The Boy : la Malédiction de Brahms" (2020)... D'emblée, le soucis réside dans l'attente fébrile d'une actrice qui a vieilli de 12 années mais qui doit faire aussi jeune qu'en 2009. Le réalisateur et le superviseur des effets spéciaux rappellent que les effets numériques ont fait des progrès énormes mais qu'il y a eu également des techniques plus traditionnelles comme le simple maquillage, la perspective forcée et les jeux de lumières.
Le plus gênant est que la qualité des effets n'est jamais la même, parfois on est bluffé, la second d'après on ne peut qu'être gêné par les traits adultes de Esther/Furhman. Au fil du récit, cette gêne est parfois presque un avantage, ce choix crée un trouble, une bizarrerie qui impose un certain malaise qui peut-être bienvenue au vu du sujet mais malgré tout on reste un peu désarçonné par ce décalage constant. Ensuite, la trame reste basique, l'orpheline s'échappe et s'incruste dans une famille en quasi deuil qui retrouve la joie de vivre avec le retour de leur fille perdue. Le twist du film est presque géniale si elle n'était pas si capillotractée, trop c'est trop. Dommage mais d'autres idées restent logiques et immuables comme le désir sexuelle, tandis que la violence psychopathe fait toujours sont petit effet. Ce prequel reste un petit film d'horreur pop corn plutôt efficace bien que sans coup de génie qui aurait créer la surprise.
Note :