Super Mario Bros : le Film (2023) de Aaron Horvath et Michael Jelenic

​Nouvelle adaptation du plus célèbre des jeux vidéos créé en 1985 par Nintendo, et qu'on n'espérait sans doute plus depuis les échecs précédents avec le film d'animation "Super Mario Bros : Peach-Hime Kyushutsu Dai Sakusen !" (1986) de Masami Hata et le film en live "Super Mario Bros" (1993) de Rocky Morton et Annabel jankel. Il aura fallu en 2014 une rencontre entre Shigeru Miyamoto responsable créatif de Nintendo et Chris Meledandri fondateur du studio d'animation Illumination auquel on doit les succès comme les franchises "Moi Moche et Méchant" (2010-2017) et "Les Minions" (2015-2022). L'artiste japonais apprécie le studio d'animation, et après discussion se sent proche du processus créatif. Dès 2016 les discussions s'amplifient et en 2017 le président de Nintendo Tatsumi Kimishima confirme la collaboration. Les deux entités ont travaillé main dans la main pour ce projet et ont notamment choisi ensemble les réalisateurs, le duo Aaron Horvath et Michael Jelenic, créateurs de la série TV d'animation "Teen Titans Go !" (2013-...), également producteurs-réalisateurs-scénaristes de leur adaptation cinéma "Teen Titans Go ! To the Movies" (2018), tandis que le second est aussi scénariste de la série TV d'animation "Wonder Woman" (2009) ou des films d'animation en direct-video "Batman" (2016-2017) de Rick Morales. Le film cartonne aussitôt dès sa sortie en salles obscures, engrangeant près de 377 millions de dollars dès le premier week-end battant ainsi le record jusque là détenu par "La Reine des Neiges 2" (2019) de Jennifer Lee et Chris Buck, et à ce jour le film a dépassé les 680 millions de dollars ce qui promet le milliard très rapidement... 

Alors qu'ils tentent de réparer une canalisation Mario et son frère Luigi se retrouvent transportés dans un univers féérique inconnu. Très vite ils se retrouvent au sein d'une guerre menée par le royaume effrayant de Bowser qui veut régner sur les autres royaumes en épousant la Princesse Peach. Les deux plombiers vont devenir les héros improbables et sauver ce monde aux couleurs vives où tout semble être fait pour le bonheur... En V.O., Illuminations et Nintendo ont réunis des pros du doublage. Mario est incarné par Chris Pratt qui reprend bientôt son rôle phare dans "Les Gardiens de la Galaxie 3" (2023) de James Gunn, il a prêté sa voix pour les films "La Grande Aventure Lego" (2014-2019) après lesquels il retrouve ses partenaires Charlie Day alias Luigi, ainsi que Keegan-Michael Key très habitué de ce jeu puisqu'il a aussi prêté sa voix pour "Le Roi Lion" (2019) de Jon Favreau ou "Tic et Tac, les Rangers du Risque" (2022) de Akiva Schaffer après lesquels il retrouve également l'acteur Seth Rogen qui est lui-même un habitué et retrouve de son côté son ami Jack Black après la saga "Kung-Fu Panda" (2008-2022), ce dernier n'était plus apparu sur grand écran depuis "Jumanji : Next Level" (2019) de Jake Kasdan. Et enfin n'oublions pas Anya Taylor-Joy alias Princesse Peach dont l'unique expérience animée au cinéma est avec "Playmobil : le Film" (2019) de Lino DiSalvo, vue ces derniers mois dans "The Northman" (2022) de Robert Eggers, "Amsterdam" (2022) de David O. Russell et "Le Menu" (2022) de Mark Mylod... Le film débute avec une scène déjà vue dans la bande-annonce dont acte, même si elle est amusante. Le scénario reprend le fait que Mario et Luigi sont bel et bien de simples plombiers qui se retrouvent là où ils ne devraient pas avec le truc galvaudé du transport accidentel dans un monde inconnu. On passer sur ces sous-sols new-yorkais qui paraissent tout à fait normaux et dont on se demande bien pourquoi il y a un passage mystérieux.La première partie "ouvrière" est assez classique, cela permet surtout de présenter les deux héros malgré eux.

L'histoire débute vraiment avec leur arrivée dans l'univers du Royaume Champignon et consorts. Un déluge de couleurs, de féérie, où il ne se passe pas 30 secondes sans qu'on s'émerveille de la ressemblance et surtout de la cohérence avec l'imaginaire du jeu vidéo. Le rythme est soutenu à tel point qu'on ne peut tout voir ou percevoir dans les références et autres clins d'oeil. Ce qui impressionne vraiment c'est que tout est fait pour rester fidèle à ce qu'on extraire des jeux vidéos tout en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'un film de cinéma et donc de soigner le scénario pour une intrigue fluide, puis tenter d'être un minimum inventif dans la mise en scène. On est comblé, on retrouve les tortues, les plateformes, les plantes carnivores, les engins motorisés et aussi très logiquement les personnages (ou presque !) emblématiques. Tous les éléments sont magnifiquement et judicieusement intégrés au récit avec des parties très "gamers" reprenant par exemple le cadrage du jeu video, ou des parties musicales inattendues mais assumées et assurées de façon assez géniales qui ont tout pour devenir cultissime avec un air entêtant certains. Pour une fois un film d'animation ne nous bassine pas vraiment avec une énième et convenue quête initiatique de l'enfant qui grandit, cette fois le message s'adresse à tous de 7 à 77 ans, à savoir la persévérance, ne jamais baisser les bras, comme l'explique très bien les réalisateurs : "Le film nous dit qu'il ne faut jamais renoncer. La seule manière de perdre quand on joue à Super Mario, c'est en baissant les bras - et si on persiste, on s'améliore et on finit par vaincre Bowser." En conclusion un film d'aventure qui va à 100 à l'heure, avec des idées toutes les secondes, qui ravira les fans mais aussi les néophytes, pour les petits comme pour les grands. Et surtout resté jusqu'à la fin du générique ! Un très bon moment.

Note :                 

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :