Air (2023) de Ben Affleck
Un film original dont le scénario signé de l'inconnu Alex Convery était sur la Black List des meilleurs scénarios 2021 sous le titre "Air Jordan". Une histoire qui revient donc sur le genèse de l'association fructueuse en 1984 entre la marque qui monte Nike et la star montante de la NBA Michael Jordan (Tout savoir ICI !) qui n'est pas encore l'un des plus grands basketteur de tous les temps. Précisons que jamais le sportif n'avait été joué au cinéma par un acteur alors que lui-même est apparu dans son propre rôle dans quelques films de fiction avec évidemment "Space Jam" (1996) de Joe Pytka, puis "He Got Game" (1998) de Spike Lee et "Les Looney Tunes passent à l'Action" (2003) de Joe Dante. Les droits du film sont finalement acquis par Amazone Prime Video qui propose le projet à un duo d'amis, Ben Affleck et Matt Damon. Le premier est le producteur-réalisateur-acteur et le second producteur-acteur pour ce qui est alors leur 12ème collaboration ensemble, devant ou derrière la caméra, depuis "Jusqu'au Bout du Rêve" (1989) de Phil Alden Robinson jusqu'à l'excellent "Le Dernier Duel" (2021) de Ridley Scott. Ben Affleck, dont c'est la 5ème réalisation, demande l'accord de principe à Michael Jordan qui accepte mais à une condition, que ce soit l'actrice Viola Davis qui interprète sa maman. Logiquement le film est diffusé en priorité sur la plateforme Prime Video mais il est tout de même sortit en salles dans 59 pays où il a déjà engrangé près de 90 millions de dollars remboursant ainsi son budget... Sonny Vacccaro, directeur marketing chez Nike cherche un nouveau jeune basketeur pour conclure un partenariat qui permettrait à Nike de concurrencer réellement les grands concurrents Puma et Adidas. Finalement, il a un coup de génie en choisissant un certain Michael Jordan alors dans sa première année pro mais ce dernier est d'emblée d'abord séduit par Adidas. Sonny Vaccaro doit d'abord convaincre son équipe et surtout son patron Phil Knight que son instinct est le bon et que ce joueur va tout révolutionner. Ensuite, il va devoir convaincre une autre personne, la mère du joueur...
Le patron de Nike est incarné par Ben Affleck lui-même et retrouve ainsi après 11 films son ami et partenaire Matt Damon vu en caméo dans "Thor : Love and Thunder" (2022) de Taika Waititi. Parmi Nike citons Matthew Maher qui retrouve Affleck après ses films "Gone Baby Gone" (2007) et "Live by Night" (2017), vu aussi entre autre dans "While We're Young" (2014) et "Marriage Story" (2020) tous deux de Noah Baumbach, Chris Tucker révélé en une année avec "Jackie Brown" (1997) de Quentin tarantino et "Le Cinquième Elément" (1997) de Luc Besson, avant de confirmer avec la franchise "Rush Hour" (2001-2007) de Brett Ratner et qu'on n'avait plus vu dans un long métrage depuis "Un Jour dans la Vie de Billy Lynn" (2016) de Ang Lee, puis Jason Bateman devenu rare aussi avec ces derniers films "Game Night" (2018) de John Francis Daley et Jonathan Goldstein et "Thunder Force" (2021) de Ben Falcone. Les parents Jordan sont incarnés par un couple officiel à la ville, Julius Tennon qui retrouve Ben Affleck après "Batman v Superman : l'Aube de la Justice" (2016) de Zack Snyder, avec son épouse Viola Davis le couple se retrouvant pour la quatrième fois devant la caméra après les films "Get on Up" (2014) de Tate Taylor, "Lila et Eve" (2015) de Charles Stone III et "The Woman king" (2022) de Gina Prince-Bythewood, sans oublier Michael Jordan lui-même qui n'apparaît qu'en silhouette ou de dos incarné par l'inconnu Damian Delano Young, tandis que son agent est joué par Chris Messina ami du duo Affleck-Damon retrouvant entre autre le premier après "Argo" (2012) et "Live by Night" (2016), puis retrouvant le second après "Les Joueurs" (1998) de John Dahl, et vu plus récemment dans "Birds of Prey" (2020) de Cathy Yan ou "I Care a Lot" (2020) de J Blakeson. Parmi les autres protagonistes citons Marlon Wayans star de ses comédies familiales comme "Scary Movie" (2000) et Cie souvent réalisées par son frère aîné Keenen Ivory Wayans et vu dernièrement dans "On the Rocks" (2020) de Sofia Coppola et "Respect" (2021) de Liesl Tommy, Joel Gretsch vu notamment dans "Minority Report" (2002) de Steven Spielberg ou "Push" (2009) de Paul McGuigan et qui retrouve Matt Damon après "La Légende de Bagger Vance" (2000) de Robert Redford à l'instar de l'acteur Michael O'Neil vu aussi avec le même dans "Green Zone" (2010) de Paul Greengrass, et enfin n'oublions pas les deux patrons concurrents de Adidas incarnés par Gustaf Skarsgard (fils de Stellan et frère de Bill et Alexander) vu dans "Arn, Chevalier du Temple" (2007) de Peter Flinth ou "Les Chemins de la Liberté" (2010) de Peter Weir, puis Barbara Sukowa vue dans "Hannah Arendt" (2012) de Margarethe Von Trotta, "Atomic Blonde" (2017) de David Leitch ou "Gloria Bell" (2019) de Sebastian Lelio... Une histoire vraie du sport business qui paraît assez incroyable pour en faire un film, on en douterait presque. Sur les grandes lignes on se moque un peu de cette histoire dont on ne perçoit pas forcément l'extraordinaire. L'atout n°1 reste évidemment Michael Jordan lui-même, mais pas de chance il est ici complètement secondaire pour ne pas dire accessoire.
C'est à la fois une petite frustration et la bonne idée du film, car en effet le jeune joueur est encore sous influence parentale, il a un agent qu'on sait particulièrement puissant outre-Atlantique, et qui pour incarner une telle légende ?! Et de surcroît cela permet de rester focaliser sur les génies du marketing de Nike pour comprendre le processus. On apprécie le petite nervosité et la petite fébrilité chez Nike au début qui va petit à petit devenir une effervescence de plus en plus palpable. Pourtant la narration reste un peu plan plan, trop tranquille, on aurait aimé un peu plus de rythme que quelques séquences de match auraient pu étoffer. Sur l'intrigue elle-même ça tient la route, le scénario est assez prenant pour nous maintenir dans l'intérêt même si on reste perplexe sur quelques détails ; par exemple pas crédible le père qui est aussi absent qu'invisible, l'importance capitale du personnage de Vaccaro/Damon arase d'autant les actions des autres membres de Nike ce qui est également peu vraisemblable. Dans le genre Affleck signe une comédie financière et sportive très bien écrite avec une dose de nostalgie et une pincée de fantaisie avec en prime une B.O. fun avec notamment Dire Straits, Bruce Springsteen, The Clash ou encore Cundy Lauper. C'est intéressant et bien foutu mais il manque un petit truc en plus pour réellement marquer les esprits.
Note :