L'Exorciste du Vatican (2023) de Julius Avery

par Selenie  -  10 Mai 2023, 14:24  -  #Critiques de films

Ce projet s'inspire librement de l'existence réelle d'un exorciste, et pas des moindres puisqu'il s'agit de celui qu'on considère comme le doyen des exorcistes, une légende de sa catégorie, à savoir le Père Gabriele Amorth (Tout savoir ICI !) qui est d'ailleurs mort durant le tournage du documentaire "The Devil and Father Amorth" (2016) de William Friedkin. C'est le producteur Michael Patrick Kaczmarek qui a réussi à obtenirles droits sur deux livres de l'exorciste, "Un Exorciste raconte" (1992) et "Nouveaux Récits d'un Excorciste" (1993) qui lance le projet. Un premier scénario est rédigé et passe par plusieurs mains jusqu'à une dernière réécriture par Michael Petroni qui s'est fait connaître grâce à son travail sur deux film d'horreur "Possession" (2011) de Joel Bergvall et Simon Sandquist et "Le Rite" (2011) de Mikael Hafstrom, puis par Evan Spiliotopoulos auquel on doit les scénarios de "Charlie's Angels" (2019) de et avec Elizabeth Banks, "Snake Eyes" (2021) de Robert Schwentke et son propre film "La Chapelle du Diable" (2021). Après plusieurs changements, c'est finalement Julius Avery qui est choisi pour la réalisation après "Son of a Gun" (2014), "Overlord" (2018) et "Le Samaritain" (2022). Le film est interdit au moins de 12 ans...

Exorciste en chef du Vatican, le père Gabriele Amorth est appelé pour un garçon possédé. Durant son travail et du processus pour sauver l'enfant, l'exorciste va découvrir une conspiration séculaire... L'exorciste est incarné par Russell Crowe vu entre autre dans "Enragé" (2020) de Derrick Borte, "Thor : Love and Thunder" (2022) de Taika Waititi et "Poker Face" (2022) son second film en tant que réalisateur. Citons ensuite l'actrice Alex Essoe aperçue dans "Red Island" (2018) de Lux, "Doctor Sleep" (2019) de Mike Flanagan et "Death of Me" (2020) de Darren Lynn Bousman, Daniel Zovatto vue dans "It Follows" (2015) de David Robert Mitchell, "Don't Breathe" (2016) de Fede Alvarez, "Lady Bird" (2018) de Greta Gerwig et "Flinch" (2020) de Cameron Van Hoy, puis le Pape incarné par Franco Nero cultissime "Django" (1966) de Sergio Corbucci vu ces dernières années dans "The Lost City of Z" (2017) de James Gray ou "John Wick 2" (2017) de Chad Stahelski, puis le démon dont la voix est celle de Ralph Ineson vu dans "The Witch" (2016) et "The Northman" (2021) tous deux de Robert Eggers et dernièrement dans "Misanthrope" (2023) de Damian Szifron... Alors précisons d'emblée une chose importante, ce film est et reste une fiction. Certe, c'est inspiré de l'exorciste en chef du Vatican des années 80-90 mais ça s'arrête là. On peut acquiescer sur le prologue qui pourrait être directement inspiré d'une de ses expériences et où ensuite le prêtre précise que 98% des exorcismes concernent avant tout de cas psychiatriques et n'ont donc rien à voir avec le Diable et Cie. mais l'intrigue principale reste complètement fictionnelle, c'est une histoire originale inspirée d'autant de cas plus ou moins vécus par le prêtre que d'autres films du genre.

C'est le premier bémol du film, pourquoi se baser sur les oeuvres dun réel exorciste si ce n'est pas pour être plus impliquer dans sa vie et une ou des affaires particulières ?! On pense ainsi à la saga "Conjuring" (2013-2021) dont les films reposaient sur des cas précis et vécus par les héros. Ici la vie du prêtre est anecdotique et les encarts finaux ne sont que des hommages vite fait bien fait. Sans l'existence de cet exorciste officiel le film serait le même. Dommage... Et donc on se retrouve avec un film qui reprend un cahier des charges plus proches du genre et du style hollywoodien classique que d'un biopic d'épouvante profond et passionnant. Ainsi on a droit à de l'Inquisition espagnole, à un manoir qui a tout du chateau hanté à l'architecture très britannique, à une très forte inspiration du monument "L'Exorciste" (1973) de William Friedkin sans l'audace (d'ailleurs film préféré du prêtre Gabriele Amorth lui-même !)... On a surtout l'impression qu'il fallait faire un film d'horreur tout public tant les effets sont archi classiques et que le réalisateur évite tout effets trop gore ou même trop choquant. Résultat niveau frisson on est proche du néant même si on apprécie les décors gothiques et le cabotinage de Russell Crowe. On reste donc sur notre faim avec ce petit film d'horreur gentillet.

 

Note :                 

09/20
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D
Bonjour Selenie, dans ce film, Russell Crowe m'a fait penser à Perry Mason, pardon Raymond Burr dans ses dernières prestations. Et sinon, j'ai constaté que Satan était beaucoup incarné par des femmes couvertes de sang. Bonne journée.
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