Un Coup de Maître (2023) de Rémi Bezançon

par Selenie  -  10 Août 2023, 08:01  -  #Critiques de films

Nouveau long métrage du réalisateur Rémi Bezançon après "Le Mystère Henri Pick" (2019), et pour ce projet il retrouve Vanessa Portal sa co-scénariste depuis "Un Heureux Evénement" (2011) avec "Nos Futurs" (2015) et à l'exception du film d'animation "Zarafa" (2012). Le cinéaste signe en fait un remake du film argentin éponyme en V.O. "Mi Obra Maestra" (2017) de Andrès et Gaston Duprat, des cinéastes qui ont déjà été adapté en France avec le remake "Citoyen d'Honneur" (2022) de Mohamed Hamidi et qui ont réalisé aussi le film "Compétition Officielle" (2021) avec Penelope Cruz. Ce film est un remake libre du film argentin "Mi Obra Maestra" (2019) de Gaston Duprat, et si le réalisateur-scénariste a déjà abordé l'amitié avec ce film il y voit une variation : "Je trouvais amusant d'aborder cette histoire d'amitié quasiment comme une comédie romantique. Oui, ce qui relie ces deux êtres relève l'amour : ils ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre, même s'ils ont du mal à se supporter, comme on peut le voir lors de la séquence inaugurale du film. (...) C'est l'histoire d'un homme qui, en sauvant son meilleur ami, va se sauver lui-même." Rémi Bezançon remercie Jean-Pierre Bacri au générique, grand amirateur avec qui il a un peu travaillé sur son scénario avant sa mort prématurée : "C'était que quelques mois avant sa mort. Mais j'ai conservé quelques-uns de ses dialogues."... Propriétaire d'une galerie d'art, Arthur Forestier représente son ami de toujours Renzo Nervi qui en en pleine crise existentielle et en panne d'inspiration. Renzo sombre peu à peu dans une radicalité ingérable. Pour booster les ventes et recréer le buzz Arthur élabore un plan audacieux qui fonctionne à merveille avant que cela ne se complique... 

Le marchant d'art est joué par Vincent Macaigne vu dernièrement dans "En Même Temps" (2022) du duo Kervern-Delépine, "Chronique d'une Liaison Passagère" (2022) de Emmanuel Mouret et "Quand tu seras Grand" (2023) de Andréa Bescond et Eric Métayer, tandis que le peintre est incarné par Bouli Lanners vu dans "Cette musique ne joue pour Personne" (2021) de Samuel Benchetrit, "L'Ombre d'un Mensonge" (2021) de lui-même et l'excellent "La Nuit du 12" (2022) de Dominik Moll. Citons ensiite Bastien Ughetto vu dans "Habib la Grande Aventure" (2022) de Benoît Mariage ou "Un Homme Heureux" (2023) de Tristan Séguéla, Anaïde Rozam vue dans "Les Olympiades" (2020) de Jacques Audiard, "Les Miens" (2022) de Roschdy Zem (son oncle) et "Magnificat" (2023) de Virginie Sauveur, Aure Atika vue dernièrement dans "La Maison" (2022) de Anissa Bonnefont ou "10 Jours encore sans Maman" (2023) de Ludovic Bernard, Michel Nabokoff qui retrouve son réalisateur de "Un Heureux Evénement" (2011), vu récemment dans "Rebelles" (2019) de Allan Mauduit et "Sentinelle" (2021) de Julien Leclercq, Philippe Résimont vu dans "Goliath" (2022) de Frédéric Tellier et "Aka" (2023) de Morgan S. Dalibert, puis Ophélie Koering actrice fétiche depuis "Ma Vie en l'Air" (2005), "Le Premier Jour du Reste de ta Vie" (2008) et "Un Heureux Evénement" (2011)... Le film débute comme un buddy movie, deux amis collaborateurs, un artiste et son agent/galeriste qui se connaissent depuis des années avec un bémol : l'artiste ne vend plus et pire, n'a plus d'inspiration. L'artiste est une caricature de ce dont rêve sans doute tout artiste, rester intègre, libre, rebelle et anti-conformiste, tandis que son ami pragmatique lui rappelle qu'on vit en 2023 dans un monde qui n'a jamais été aussi capitaliste.

Le duo de personnages à un rapport logique et évolue tout aussi logiquement, Le duo d'acteurs au diapason qui fonctionne à merveille. Le film se lie sur deux niveaux, la classique comédie sur l'amitié, puis la satire tragi-comique sur le mercantilisme de l'art. Les dialogues sonnent justes, sont souvent savoureux avec même quelques envolées oniriques, certaines situations sont drôles ou amusantes mais manquent aussi souvent de piquant. C'est symptomatique du film qui manque un peu de férocité sur sa critique du monde de l'art. Cette partie est trop sage, avec une morale facile, alors qu'un peu plus de poil à gratter aurait donner plus de consistance à l'intrigue. Finalement l'art devient un simple prétexte à une énième comédie sur l'amitié qui tient la route surtout grâce à un duo complice et touchant et 2-3 scènes particulièrement réussies (les coups de feu, l'"empoisonnement...). Une comédie qui manque d'audace, dommage...

 

Note :

 

13/20
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