L'Homme de l'Ouest (1958) de Anthony Mann

par Selenie  -  1 Juillet 2024, 08:20  -  #Critiques de films

Long métrage de Anthony Mann, et énième western pour celui qui a signé une série de cinq westerns majeurs avec en tête d'affiche James Stewart avec "Winchester 73" (1950), "Les Affameurs" (1952), "L'Appât" (1953), "Je suis un Aventurier" (1954) et "L'Homme de la Plaine" (1955). Le réalisateur porte à l'écran un scénario signé par Reginald Rose, connu comme étant l'auteur d'une pièce de théâtre dont le film est entré à la postérité, "12 Hommes en Colère" (1957) de Sidney Lumet et qui signera plusieurs films de guerres de seconde zone des années plus tard comme le dyptique "Les Oies Sauvages" (1978-1985). L'histoire est adaptée du roman "The Border Jumpers" (1955) de Clarence Scott Boyles Jr. sous le pseudonyme de Will C. Brown... Après l'attaque de leur train par des bandits, Link Jones, une chanteuse de cabaret et un commis voyageur tombent aux mains des voleurs. Mais ils 'avère que Link était membre de la bande quinze ans auparavant et retrouve ainsi son mentor qui est ravi de retrouver son ancien protégé. Link est ainsi obligé de participer à l'attaque d'une banque mais il va devoir faire avec les autres membres du groupe qu'il ne connaît pas tous... 

Link Jones est incarné par le monstre sacré Gary Cooper qui est alors en fin de carrière avec des années 50 qu'il aura aussi marqué par des westerns majeurs avec "Le Train sifflera Trois Fois" (1952) de Fred Zinnemann, "Le Jardin du Diable" (1954) de Henry Hathaway, "Vera Cruz" (1954) de Robert Aldrich ou "La Colline des Potences" (1958) de Delmer Daves. La belle est jouée par Julie London vue dans "La Maison Rouge" (1947) de Delmer Daves, "Libre comme le Vent" (1958) ou plus tard "L'Aventurier du Rio Grande" (1959) tous deux de Robert Parrish. Le commis voyageur est joué par Arthur O'Connell vu dans "Citizen Kane" (1941) de et avec Orson Welles, "ou "Picnic" (1955) et "Bus Stop" (1956) tous deux de Joshua Logan et retrouvera le réalisateur Anthony Mann pour "La Ruée vers l'Ouest" (1960). Le chef de la bande est joué par Lee J. Cobb vu justement dans "12 Hommes en Colère" (1957) et la même année dans "Les frères Karamazov" (1958) de Richard Brooks et "Traquenard" (1958) de Nicholas Ray. Les autres membres du groupe sont composés par Jack Lord aperçu dans "Condamné au Silence" (1955) de Otto Preminger ou "Le Roi des Vagabonds" (1956) de Michael Curtiz mais qui sera surtout connu pour la série TV "Hawaï Police d'Etat" (1968-1980), John Dehner vu dans "Bronco Apache" (1954) de Robert Aldrich ou "Le Gaucher" (1958) de Arthur Penn, Robert J. Wilke qui retrouve Gary Cooper après "Le Train sifflera Trois Fois" (1952) et Anthony Mann après "Je suis un Aventurier" (1954) à l'instar de Royal Dano qui était aussi dans "Les Affameurs" (1952) et qui retrouve aussi après "Johnny Guitar" (1954) de Nicholas Ray son partenaire Frank Ferguson qui retrouve son réalisateur après "La Brigade du Suicide" (1947), "Les Furies" (1950) et "Les Affameurs" (1952), puis retrouve également après "L'Ange des Maudits" (1952) de Fritz Lang l'acteur Dick Elliott aux plus de 250 rôles dont "Monsieur Smith au Sénat" (1939) et "La Vie est Belle" (1946) tous deux de Frank Capra ainsi que "Le Train sifflera Trois Fois" (1952), puis n'oublions pas Chuck Roberson, plus connu comme cascadeur et doublure d'un certain John Wayne de "L'Ange et le Mauvais Garçon" (1947) de James Edward Grant à son ultime film "Le Dernier des Géants" (1976) de Don Siegel... Le film est considéré comme un grand western, bien noté et/ou classé dans la majorité des sites ou journaux spécialisés et pourtant il faut bien avoué qu'il est surestimé ne serait-ce qu'en comparaison des autres westerns du réalisateurs. Dès les premières minutes on reste perplexe tant le héros, Link/Cooper ne semble pas bien malin en donnant plusieurs noms aux différentes personnes qui lui demande comment il se nomme au lieu d'en rester plus discrètement à un pseudo. En fait très vite on remarque plusieurs incohérences plus ou moins grossières qui gâche un film qui avait tout pour lui. 

On tique sur le fait que Link ait été le protégé du chef alors que Gary Cooper accuse alors ses 58 ans alors que Lee J. Cobb en a 48 et ce n'est pas le maquillage de ce dernier qui efface les rides de son partenaire. Comment le chef peut-il être aussi crédule et croire au retour de Link ?! Mais il y a aussi ... ATTENTION SPOILERS !... ce sac contenant une fortune qui disparaît, qui semble importante pour Link puis qui finalement n'est plus du tout évoqué dans l'histoire, une banque à braquer qui n'existe finalement pas (des gangsters du dimanche ?!) et que dire de cette réflexion douteuse ou du moins bien maladroite de la belle qui déclare être heureuse alors qu'elle vient d'être victime d'un viol ?!... FIN SPOILERS !... Mais les paysages sont magnifiques, le technicolor est toujours sublime, Gary Cooper a toujours un charisme qui magnétise l'écran, Julie London est sublime et on peut noter une légère évolution des moeurs avec quelques passages "osés" permis grâce à un Code Hays en perte d'influence, avec entre autre la jolie Julie London en victime des brutes de la bande. En conclusion Anthony Mann signe un western solide mais objectivement qui est en-deça de sa réputation et par là même un cran en-dessous de ceux qu'il a fait avec James Stewart notamment. 

 

Note :                 

14/20
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Je n'avais jamais remarqué les "incohérences" que vous soulevez!<br /> Excellente raison pour le revoir, j' crois qu'il doit faire partie des quelque 150 DVD "western" qui sont classés sur une étagère spéciale chez dasola, oui, tout là-haut, juste sous le plafond, où l'on ne peut accéder qu'avec un escabeau... <br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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