Amour (2012) de Michael Haneke
Peu de temps après la sortie du magnifique "Quelques heures de printemps" de Stéphane Brizé le lien presque filial entre les deux film s'avère évident (la fin de vie). Haneke surprend son monde en quittant le cynisme et la violence abrupte pour un huis clos épuré et porté par un couple d'acteurs absolument magnifiques. Néanmoins Haneke offre un film qui a les défauts de ses qualités.
Là où, par exemple, Stéphane Brizé évitait de décortiquer le cheminement vers la fin le réalisateur autrichien choisit de tout nous montrer, de décortiquer chaque instant comme autant d'actes (bonne utilisation des ellipses) aussi nécessaires qu'évidents (du repas assisté à la toilette la plus intime...). Cette description minutieuse donne un constat assez incroyable : s'il évite l'écueil du sentimentalisme facile Haneke n'évite pas pour autant une certaine dose de pathos que la succession de ces scènes du quotidien finit par rendre obligatoire. Un film assez majesteux mais dont le scénario place trop facilement le spectateur en simple voyeur sans laisser à ce dernier la moindre imagination ni le moindre échapattoire. Pourtant l'interprétation des acteurs qui touche au sublime, l'empathie obligatoire avec un sujet aussi difficile que pour le film de Brizé (bizarrement avec moins de polémique ?!) et une mise en scène toujours aussi millimétrée touchent à la perfection. Malgré quelques réserves ça reste un film sensible et d'une réelle finesse qu'on ne peut que conseiller.
Note :