Mystery Road (2013) de Ivan Sen

par Selenie  -  5 Novembre 2024, 09:36  -  #Critiques de films

Après quelques films comme "Dreamland" (2009) ou "Toomelah" (2011) l'australien Ivan Sen (métis aborigène) revient avec un polar désenchanté pour lequel le cinéaste assume les casquettes de Réalisateur-scénariste-Directeur Photo-Monteur-compositeur. Le film est un succès, essentiellement dans son propre pays où il est multiprimé. L'accueil est si enthousiaste qu'il sera suivi d'un suite avec "Goldstone" (2016) avec la même équipe, puis plus tard d'une série TV "Mystery Road" (2018-2020) qui se déroule entre les deux films... Après une longue absence où il était parti en ville pour devenir officier de police, Jay Swan revient dans sa ville natale isolée dans le fin fond de l'Australie. À arriver qu'il doit enquêter sur le meurtre d'une adolescente aborigène issue de sa communauté. Il va se heurter aux membres même de sa communauté mais aussi de ses propres collègues... 

L'acteur principal est Aaron Pedersen, également producteur, apparu dans des séries TV comme "City Homicide" (2007-2011) et dans le film "Angels of Chaos" (2017) de Stephen McCallum, mais surtout il reprendra son rôle dans les suites au cinéma avec "Goldstone" (2016) et la série TV "Mystery Road" (2018-2020) dans laquelle il retrouvera l'actrice Tasma Walton vue auparavant dans la série TV "Blue Heelers" (1996-1998). Citons ensuite Ryan Kwanten vu dans "Red Hill" (2010) de Patrick Hugues ou "Hurricane" (2018) de Rob Cohen et retrouvera dans "Loveland" (2020) Ivan Sen et son partenaire Hugo Weaving remarqué dans "Priscilla, Folle du Désert" (1994) de Stephan Elliott et surtout star depuis la trilogie "Matrix" (1999-2003) des Wachowski retrouvant ainsi Robert Mammone aperçu dans "Street Fighter" (1994) de Steven E. De Souza ou "Vertical Limit" (2000) de Martin Campbell, Bruce Spence qui était aussi dans "Matrix Revolutions" (2003), surtout connu pour la saga "Mad Max" (1981-1985) de George Miller et qui retrouve après "Mad Dog Morgan" (1976) de Philippe Mora et "Australia" (2008) de Baz Luhrmann l'acteur Jack Thompson vu dans "Héros ou Salopards" (1980) de Bruce Beresford ou "Gatsby le Magnifique" (2013) de Baz Luhrmann, et retrouve trois de ses partenaires, David Field après "Oyster Farmer" (2004) de Anna Reeves et vu dans "Chopper" (2000) de Andrew Dominik ou plus récemment "High Ground" (2022) de Stephen Johnson, Damian Walshe-Howling après "Around the Block" (2013) de Sarah Spillane et vu auparavant "The Reef" (2010) de Andrew Traucki, puis Jack Charles après "Le Chant de Jimmy Blacksmith" (1978) de Fred Schepisi vu ensuite dans "Pan" (2015) de Joe Wright ou "Back to the Black" (2021) de Harry Cripps et Clare Knight... Retour d'un enfant prodigue, qu'on devine prisonnier d'un passé douloureux, et qui revient avec l'obligation de renouer avec les siens, mais étant métis aborigène et flic il est dans la position aussi désagréable que malaisant du cul entre deux chaises. L'inspecteur Jay Swan est un flic calme, taciturne et maître de soi comme si il devait faire attention à tout ce qu'il fait et à tout ce qu'il dit sans aucun doute pour compenser sa couleur de peau qui s'avère un frein que ce soit dans sa communauté qui ne fait pas confiance aux autorités, ou que ce soit dans sa propre institution où le racisme est endémique.

L'immersion dans l'outback australien est parfaitement maîtrisé, entre la beauté du paysage désertique et la misère et la déprime ambiante de la communauté aborigène il y a une sorte d'une vie morne et lancinante dans ce secteur qui est complètement assumée par la mise en scène de Ivan Sen. Un choix cohérent sans doute mais qui donne un rythme plat et monocorde qui frôle l'ennui, symptomatique aussi de l'enquête elle-même qui avance à tâtons. On constate alors que l'absence de musique manque cruellement. Néanmoins, cette enquête est pourtant prenante, le mystère est omniprésent et donc crée un suspense solide. On apprécie le visuel avec une photographie est magnifique. En conclusion un très bon polar dans une sorte de "cité du vice" dans l'outback australien, dommage qu'il n'y ait pas plus de punch sur l'ensemble.

 

Note :  

14/20
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