Better Man (2025) de Michael Gracey
Après la comédie musicale "The Greatest Showman" (2018) le réalisateur Michael Gracey aurait dû signer le biopic sur Elton John mais en raison de désaccord avec la pop star il quittera le projet qui deviendra "Rocketman" (2019) de Dexter Fletcher. Finalement il rebondit avec un autre biopic musical avec une autre pop star britannique avec néanmoins une petite différence, Robbie Williams est encore jeune et en activité mais surtout bien qu'il soit une méga star dans le Royaume-Uni et quelques autres contrées anglophone il reste une vedette plus modeste aux Etats-Unis où il n'a jamais réellement réussi à percer. Ainsi la co-production réuni aussi l'Australie, France et le Royaume-Uni et même la Chine. Le titre du film renvoie évidemment à son chanson éponyme issu de l'album "Sing when you're Winning" (2001), tandis que l'idée que la star soit incarné par un chimpanzé est expliqué par sa chanson "Me & my Monkey" issu de l'album "Escapology" (2002). Vu l'ambition du projet on peut être surpris par le fait que le scénario soit signé par des débutants, Oliver Cole et Simon Gleeson, qui étaient jusqu'ici acteurs de second plan surtout aperçu dans diverses séries TV. Le film est classé R aux Etats-Unis soit interdit au moins de 17 ans non accompagné, et seulement avec un avertissement envers el jeune public pour sa sortie en France... Le jeune Robbie Williams intègre le groupe de boys band Take That à ses 17 ans, mais l'entente au sein du groupe n'est pas au beau fixe malgré le succès et il est exclu du groupe. Il connaît alors une descente aux enfers entre drogue et alcool avant une lente résurrection alors qu'il a 23 ans avec un succès qui porte bien son nom "Angels"...
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La star Robbie Williams assume sa propre voix, après être déjà apparu sur grand écran dans "De-Lovely" (2004) de Irwin Winkler, ou en prêtant sa voix au héros de "Pollux, le Manège Enchanté" (2005) de Jean Duval, Dave Borthwick et Frank Passingham. Par contre, étant incarné par un chimpanzé na doublure en image de synthèse est incarnée par l'acteur Jonno Davies apparu dans "Kinsman : Services Secrets" (2015) de Matthew Vaughn ou dans la série TV "Hunters" (2020). Il rencontre Steve Pemberton vu entre autre dans "H2G2 : le Guide du Voyageur Galactique" (2005) de Garth Jennings ou "Les Vacances de Mr Bean" (2007) de Steve Bendelack et plus récemment dans des séries TV comme "Whitechapel" (2009-2013) ou "Happy Valley" (2014-...), Alison Steadman vue dans "Secrets et Mensonges" (1996) et "Topsy-Turvy" (1999) tous deux de Mike Leigh ou "The King's Man : Première Mission" (2021) de Matthew Vaughn, Damon Herriman vu dans "The Nightingale" (2018) de Jennifer Kent ou "The Bikeriders" (2023) de Jeff Nichols mais surtout connu pour avoir incarner le tueur en série Charles Manson à deux reprises dans "Once upon a Time in Hollywood" (2019) de Quentin Tarantino et dans la série TV "Mindhunter" (2019), Raechelle Banno apparue dans la série TV "Les Malheurs de Ruby" (2020-2021), Anthony Hayes vu notamment dans "Animal Kingdom" (2011), "The Rover" (2014) et "War Machine" (2020) tous trois de David Michôd, Kate Mulvany aperçue dans "Gatsby le Magnifique" (2013) et "Elvis" (2022) tous deux de Baz Luhrmann, Jake Simmance aperçu dans la série Tv "Anatomie d'un Scandale" (2022), Jesse Hyde apparu dans "Les Petites Robes Noires" (2019) de Bruce Beresford, puis Tom Budge aperçu dans "The Proposition" (2005) de John Hillcoat, "Kokoda, le 39ème Bataillon" (2006) de Alister Grierson ou "Son of a Gun" (2014) de Julius Avery... Evidemment la grande originalité du film est ce chimpanzé qui symbolise toutes les facettes et les failles qui habitent la star. C'est une représentation de son état d'esprit et surtout de la perception que le chanteur a de lui-même. D'un point de vue technique c'est une réussite, en Motion Capture système déjà maintes utilisés notamment dans les versions Live de Disney. Le film a le premier mérite de ne pas jouer sur la chronologie en optant sur une narration linéaire de son enfance jusqu'aux années 2009-2010. Pour les fans inconditionnels le film ne nous apprend pas grand chose de nouveau, par contre on remarque surtout quelques omissions plus ou moins notables comme le fait que Elton John soit absent alors qu'il est celui qui l'a inscrit en cure de désintoxication, ou que, surtout, le fait qu'il y ait eu un temps entre son éviction de Take That et sa carrière solo soit dû à une clause du contrat qui le liait encore au groupe.
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Par contre, si le scénario évolue dans le sens logique de la chronologie on constate au fur et à mesure que les tubes qui parsèment le film sont en fait assez peu nombreux, pas tous présents dont des omissions assez peu compréhensibles (surtout où est "Me and my Monkey" ?!). C'est d'ailleurs le constat du film, alors que Robbie Williams nous promet un grand spectacle mais finalement on attend toujours ce feu d'artifice musical, ce show tant attendu mais on comprend que le film reste un biopic qui se focalise essentiellement sur la partie intime du chanteur, ses addictions, et son amour pour Nicole Appelton, et ses relations avec ses parents et sa grand-mère. Logique et normal, mais il est dommage que les concerts, les chansons soient moins traités et moins exploités. Le plus gênant reste les sons/apparitions de ses doubles à la fois trop forts, peu inspirés, devenant même redondants ou envahissants. Dans la dernière partie on perçoit que la pop star est derrière le film, et qu'il s'en sert aussi pour d'une catharsis. Cette envie/besoin de purifier une partie lui et/ou de son passé crée un film qui n'atteint pas la folie et le spectacle musical promis. Un peu frustré sur ce point donc, mais le film reste un biopic bien ficelé, qu'on sent sincère et qui trace un sillon vers une rédemption qui fait de toute façon plaisir. Un très bon moment.
Note :