Les Indomptés (2025) de Daniel Minahan
Premier long métrage de Daniel Minahan qui a jusque là essentiellement réalisé des épisodes divers et variés à la télévision. Son choix s'est porté sur l'adaptation du roman "Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents" (2019) de Shannon Pufahl, compositrice freelance et barmaid qui écrivait pour des revues et devenue plus tard professeure de littérature à l'Université de Stanford. Le cinéaste précise : "Je n'avais encore pas vu ce genre d'histoire d'amour à l'écran - un amour qui n'est pas physique, mais purement romantique. Il m'a rappelé une histoire d'amour platonique que j'avais vécue, quand j'étais jeune, avec une femme lesbienne : cette relation avait déstabilisé nos amis homosexuels qui étaient un peu mal à l'aise. C'est ce qui m'a poussé à raconter cette histoire et à faire ce film. (...) A mes yeux, Les Indomptés est une relecture du rêve américan. On raconte une histoire qui parle de la famille, du foyer, du désir, des ambitions et de l'identité sexuelle, en la situant à la marge de l'Amérique profonde - dans les casinos, les circuits hippiques, les lieux de drague et les bars gays." Le scénario est signé par Bryce Kass, scénariste du film "Lizzie" 2020) de Craig Macneill...
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Après le retour de la guerre de Coréé de son mari, Muriel et son mari Lee arrivent en Californie pour démarrer une nouvelle vie. Rapidement, l'équilibre du couple vacille avec l'arrivée de Julius, frère charismatique de Lee et flambeur au passé secret. Un triangle amoureux se dessine mais Julius part finalement pour suivre Henry un jeune joueur de carte dont il est tombé amoureux. Ebranlée par ce départ soudain, Muriel est désormais éprise de liberté et d'indépendance, elle trouve alors un exutoire dans les courses de chevaux et l'exploration d'un amour qui lui ouvre d'autres horizons... Le casting principal est composé de stars en devenir de la nouvelle génération avec Daisy Edgar-Jones révélée dans "Là où chantent les Ecrevisses" (2022) de Olivia Newman et vue dans "Twisters" (2024) de Lee Isaac Chung, Will Poulter vu entre autre dans "The Revenant" (2015) de Alejandro Gonzales Inarritu, "Detroit" (2017) de Kathryn Bigelow ou "Les Gardiens de la Galaxie vol.3" (2023) de James Gunn, Jacob Elordi remarqué dans "Priscilla" (2023) de Sofia Coppola, "Saltburn" (2023) de Emerald Fennell et "Oh, Canada" (2024) de Paul Schrader, Diego Calva remarqué dans "Babylon" (2022) de Damien Chazelle et ensuite dans "Bird Box : Barcelona" (2023) des frères Pastor, Sasha Calle vue dans "The Flash" (2023) de Andrès Muschietti et "In the Summers" (2024) de Alessandra Lacorazza Samudio, et enfin Don Swayze (fils de Patrick Swayze) qui écume surtout depuis des années divers épisodes de séries TV exception faite peut-être du film "Points de Rupture" (2008) de Timothy Linh Bui... Au départ, on pense un peu au film "Brothers" (2004) de Susanne Bier et son remake éponyme (2009) de Jim Sheridan, mais c'est un leurre, en fait on vire rapidement vers un mélo à la Douglas Sirk du 21ème siècle. On a donc officiellement une triangle amoureux qui se perd dans les méandres des convenances des années 50, et où l'American Way of Life n'est pas forcément le même pour tout le monde. À chacun ses moeurs, mais dans le même temps jamais ce triangle amoureux n'assume les sentiments et les émotions au sein du trio, étonnamment les convenances prennent le pas sur le courage.
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Il y a un frère qui ne rêve pas d'une vie de famille classique, et encore moins quand il doit fuir ses sentiments pour la femme de son frère, qui lui rêve de tout l'inverse, tandis que sa femme a un coup de foudre pour le frère au moment même de dire oui à son fiancé. Les méandres des sentiments sont finalement limpides, on s'attend à la fin, puis on comprend que l'intérêt du film réside dans le cheminement de Muriel/Edgar-Jones qui, à l'insu de son plein gré, choisit une vie secrète qui la rapproche du mode de vie de son amant platonique. Malheureusement, la qualité photo, et une reconstitution d'époque joliment mis en place offre un visuel d'un grande élégance qui occulte une histoire mélo qui manque cruellement de chair et de passion. C'est beau mais l'émotion est rarement au rendez-vous. Pour reprendre une expression d'un camarade cinéphile, on pense effectivement à "un long clip de Calvin Klin ou de Levi's", long et sensuel mais finalement très sage, dans un faux rythme qui nous fait sentir les 120 minutes. En conclucion, un film qui avait tout du grand mélo aussi aventureux que déchirant, mais qui s'engonce dans un drame qui reste en surface dans un joli drame conventionnel.
Note :