Tu ne mentiras Point (2025) de Tim Mielants

Le projet est avant tout celui de l'acteur irlandais Cillian Murphy : "Je pense que cela s'est fait parce que je suis tombé amoureux du livre. J'avais vraiment envie d'incarner ce personnage. A ce moment-là, je me suis dit que la meilleure chose à faire était de voir si Claire accepterait de nous donner les droits, et si nous pouvions constituer une équipe." Il s'agit donc d'adapter le roman "Ce genre de petites choses" (2020) de Claire Keegan, livre parmi les plus primés de la littérature irlandaise de ces dernières années d'une autrice déjà portée à l'écran avec le film "The Quiet Girl" (2022) de Colm Bairéad nommé à l'Oscar du meilleur film étranger. Cillian Murphy, acteur et co-producteur joint alors Alan Moloney producteur entre autre des films "Albert Nobbs" (2011) de Rodrigo Garcia, "Byzantium" (2014) de Neil Jordan, "Brooklyn" (2016) de John Crowley ou "Mary Shelley" (2018) de Haifaa Al Mansour, et sont notamment rejoint par les stars Matt Damon et Ben Affleck via leur société Pearl Street Productions. Particulièrement impliqué Cillian Murphy demande à Enda Walsh d'écrire le scénario, le dramaturge a déjà écrit les films "Hunger" (2008) de Steve McQueen et "Chatroom" (2010) de Hideo Nakata mais il est surtout celui qui a lancé la carrière de l'acteur-producteur avec sa pièce de théâtre "Disco Pigs" (1996-1997) avant de le transposer sur grand écran en 2001. La réalisation est confiée au belge Tim Mielants qui a co-réalisé le film "L'Ombre d'un Mensonge" (2021) avec Bouli Lanners, et qui retrouve Cillian Murphy après avoir signé l'essentiel de la saison 3 de la série TV "Peaky Blinders" (2016). Le film aborde le thème difficile et encore brûlant des couvents de la Madeleine (Tout savoir ICI !), un thème rarement traité mais qui a tout de même son chef d'oeuvre avec le magnifique et tragique "The Magdelene Sisters" (2002) de et avec Peter Mullan... 1985 en Irlande. Bill Furlong, modeste entrepreneur de charbon tente de maintenir son entreprise à flot et de subvenir aux besoins de sa famille. Un jour, alors qu'il livre un couvent de la ville il fait une découverte qui le bouleverse. Ce secret longtemps dissimulé le bouleverse et le confronte à son passé et au silence complice de toute une communauté... 

L'entrepreneur est incarné logiquement par la star Cillian Murphy, populaire avec la série TV "Peaky Blinders" (2013-2022) mais surtout acteur fétiche de Christopher Nolan depuis la trilogie "The Dark Knight" (2005-2012) avec aussi "Inception" (2010), "Dunkerque" (2017) et surtout "Oppenheimer" (2023) pour lequel il reçoit plusieurs prix dont l'Oscar du meilleur acteur. Son épouse est interprétée par Eileen Walsh qui jouait déjà dans "The Magdelene Sisters" (2002) de Peter Mullan et vue depuis dans "Eyes of War" (2010) de Danis Tanovic, "My Lady" (2018) de Richard Eyre ou "Les Evadés de Maze" (2018) de Stephen Burke. La mère supérieure est jouée par Emily Watson merveilleuse actrice de "Breaking the Waves" (1996) de Lars Von Trier, "The Boxer" (1997) de Jim Sheridan ou "Gosford Park" (2001) de Robert Altman et plus récemment dans "La Légende d'Ochi" (2025) de Isaiah Saxon. Citons ensuite Michelle Fairley vue justement dans "Chatroom" (2010) et "L'Ombre d'un Mensonge" (2021) et surtout remarquée dans la série TV "Game of Thrones" (2011-2013), Mark McKenna vu dans "Sing Street" (2016) de John Carney ou "Overlord" (2018) de Julius Avery, Amy De Bhrun apparus dans plusieurs séries TV dont récemment "Sanctuary : a Witch's Tale" (2024), Abby Fitz aperçue entre autre dans le film "The Cellar" (2022) de Brendan Muldowney, Ian O'Reilly remarqué dans la série TV "Moone Boy" (2012-2015), puis Ella Cannon aperçue dans "Les Arbres de la Paix" (2022) de Alanna Brown et  "L'Amour en 10 Etapes" (2024) de Elizabeth Snoderly... Précisons une chose importante, le film a été tourné sur les lieux réels des faits, ainsi comme dans le roman l'histoire se déroule bel et bien dans le comté de Wexford en Irlande, la maison de famille des Furlongs existe bien et le couvent du Bon Pasteur est bien authentique... Dès les premières minutes on nous inflige les poncifs visuels des malheurs irlandais, la pluie, l'univers grisâtre omniprésent à tous les plans, l'absence total de bonheur ou même d'un sourire, le poids de la tragédie à tous les instants. C'est lourd et pesant voir poussif. Stephen Frears, Ken Loach ou Jim Sheridan ont signé des drames bien plus fin et sans le forceps émotionnel.

On adore Cillian Murphy, et on ne doute jamais de son implication et de son investissement, mais il aura été rarement aussi peu subtil, il surjoue le gars taciturne et mutique. Il marmonne ou se tait et ne dit absolument jamais rien d'intéressant. Il va finir par agir, au moins... ATTENTION SPOILERS !... il passe chaque jour comme un mort-vivant puis soudain agit, mais pour le plus grand drame de sa propre famille, car la fin reste ouverte mais on se doute bien que la drame va détruire sa famille. Le bon samaritain va plaire mais est-ce dabs un réalisme qui sied au genre fu film ?!... FIN SPOILERS !... Mais le pire n'est pas cette fin, mais le fait que le personnage de Bill/Murphy monopolise le récit, son introspection personnel et psychologique sur son passé via de sempiternels flash-backs pas très utiles parasitent le sujet principal : le drame caché des couvents de la Madeleine (Tout savoir ICI !). En effet, 3/4 du film se focalise sur Bill/Murphy, ce qui se passe dans le couvent et/ou les pensionnaires et/ou les religieuses restent en retrait, résumés à quelques plans quand Bill entre et repart du couvent. Le sujet n'est qu'effleuré avec quelques plans ou passages marquants et qui font l'illusion que la thématique est réellement abordé. Mais c'est une illusion, le film est en hors-sujet, ce n'est pas le drame des couvents irlandais dont il est question, mais un homme en dépression, qui n'arrive plus à effacer les drames de sa jeunesse et qui tente une rédemption par une transversale émotionnelle qui ne convainc qu'à moitié. Un drame qui ne fait rien dans la dentelle, assez pour qu'on soit a minima touché mais qui ne serait pas touché par de tels destins ?! Une grande déception mais note très indulgente. 

Note :