Là où Chantent les Ecrevisses (2022) de Olivia Newman
Après un premier long pour Netflix, "Mon Premier Combat" (2020), la réalisatrice Olivia Newman adapte un le roman éponyme (2019) de Delia Owens, un des plus grands best-sellers 2019 aux Etats-Unis. Le scénario est signé de Lucy Alibar remarquée pour son travail sur le film "Les Bêtes du Sud Sauvage" (2012) de Benh Zeitlin, puis plus récemment avec le film "Troop Zero" (2019) de Bert et Bertie. Notons que le film est co-produit par la star Reese Witherspoon qu'on na pas vu devant une caméra sur grand écran depuis le râté "Un Raccourci dans le Temps" (2018) de Ava DuVernay... Après avoir été abandonnée Kya a grandi seule dans les marécages de Caroline du Nord. Au fil des années, les rumeurs les plus folles et incongrues ont couru sur la "fille des marais" marginalisant de plus plus Kya. Devenue une jeune et belle femme Kya fait la rencontre de deux jeunes hommes de la ville ouvre de nouvelles perspectives pour Kya entre amour et une ouverture au monde forcément effrayante mais lorsqu'un des deux est retrouvé mort la communauté voit en Kya la coupable évidente...
La fille des marais est incarnée par Daisy Edgar-Jones révélée dans les séries TV comme "Cold Feet" (2016-2020) ou "La Guerre des Mondes" (2019-2021), et aperçue dans les films "Pond Life" (2018) de Bill Buckhurst et "Fresh" (2022) de Mimi Cave. Les deux jeunes hommes sont joués par Taylor John Smith vu dans "Hunter Killer" (2018) de Donovan Marsh, "Shadow in the Cloud" (2020) de Roseanne Liang et "Blacklight" (2022) de Mark Williams, puis Harris Dickinson vu dans "Darkest Minds : Rebellion" (2018) de Jennifer Yuh Nelson, "Matthias et Maxime" (2019) de et avec Xavier Dolan et "The King's Man : Première Mission" (2021) de Matthew Vaughn. Aux côtés des jeunes deux acteurs expérimentés, l'excellent David Strathairn vu entre autre dans "La Rivière Sauvage" (1994) et "L.A. Confidential" (1997) tous deux de Curtis Hanson, "Good Night and Good Luck" (2005) de et avec George Clooney, "Lincoln" (2012) de Steven Spielberg ou récemment dans "Nightmare Alley" (2022) de Guillermo Del Toro, puis Garret Dillahunt vu notamment dans "Winter's Bone" (2010) de Debra Granik, "12 Years a Slave" (2013) et "Les Veuves" (2018) tous deux de Steve McQueen et récemment dans "Ambulance" (2022) de Michael Bay. Citons encore Jayson Warner Smith aperçu dans "The Birth of Nation" (2016) de Nate Parker et "Under Pressure" (2016) de Anna Boden et Ryan Fleck, Bill Kelly aperçu dans "No Pain No Gain" (2013) de Michael Bay et "Une Ode Américaine" (2020) de Ron Howard, puis enfin Ahna O'Reilly vue dans "La Couleur des Sentiments" (2011) de Tate Taylor, "Broadway Therapy" (2014) de Peter Bogdanovitch ou encore "Scandale" (2019) de Jay Roach... Dans un premier temps on pense à des films du Sud des Etats-Unis comme "Paperboy" (2012) de Lee Daniels ou "Mud" (2013) de Jeff Nichols, mais très vite la moiteur des marécages et la fille du marais virent vers un récit très romanesque qui frôle l'eau de rose juste à peine parfumé d'un soupçon d'aventure. Idéal pour la ménagère de 50 ans comme on dit.
Via un drame dont on ne doit pas savoir si c'est un accident ou un meurtre, encore moins si la fille des marais est coupable (oh le suspense !), il s'agit surtout d'une chronique familiale dont la ligne directrice est le destin d'une jeune femme dans les années 50-60. Très vite on décèle tout le roman derrière ce film, pour ce qui est avant tout un très beau téléfilm d'après-midi ou de fin de soirée ennuyeuse. Mise en scène académique, grosse ficelle narrative, du romantisme tout beau tout joli et un belâtre bien salopard pour une évidemment jeune femme qui a toute les vertus et aucun vice. De la littérature petit Harlequin sur grand écran en sommes. Pas désagréable mais si lisse et si convenable qu'on frôle l'ennui tant tout manque d'aspérité et de chair. Le système du flash-back est poussif et lourd, et surtout on est déçu par tout un contexte "marécageux" tout aussi propre et gentil, la fille des marais n'a rien d'une sauvageonne et devient aisément une citadine BCBG. Mais c'est beau, bien joué, propret de bout en bout mais sans audace et très scolaire. Nul doute que le roman est d'une densité (espérons !) bien plus passionnante.
Note :