Ambulance (2022) de Michael Bay
Ce projet qui date de 2015 est passé dans les mains de Phillip Noyce, réalisateur de "Salt" (2010) entre autre, puis par le duo réalisateurs de l'efficace "Big Bad Wolves" (2014) avant que cela revienne dans les mains du Michael Bay, spécialiste des films d'action avec la franchise "Transformers" (2007-2017) et son dernier film en date "Six Undergrounds" (2019). Ce film est en fait le remake du film danois "Ambulancen" (2005) de Laurist Munch-Petersen, un remake que le réalisateur américain décrit comme un "projet axé sur les personnages à mi-chemin entre Speed (1994) et son Bad Boys (1995)." Donc d'après l'histoire de Laurist Munch-Petersen Le scénario est signé d'un inconnu, Chris Fedak, qui a travaillé surtout à la télévision notamment pour les séries TV "Chuck" (2007-2011) ou encore "DC's Legends of Tomorrow" (2016)... Will est un homme sans histoire mais qui est désespéré car sa femme est très malade et il lui faut trouver 231 000 dollars pour pouvoir la soigner. Au bout, il demande l'aide d'un ami criminel, Danny, qui lui propose de participer à un braquage hors norme avec à la clef 32 millions de dollars ! N'ayant pas de solution il accepte mais le plan de se déroule pas comme prévu, un policier est blessé et ils doivent fuir dans une ambulance dans lequel se retrouve une infirmière et le policier gravement blessé tandis que tous les policiers de la ville les pourchassent...
Will est incarné par Yahya Abdul-Mateen II nouvelle coqueluche de Hollywood que certains voient comme le successeur de Chadwick Boseman, vu récemment dans "Les Sept de Chicago" (2020) de Aaron Sorkin, "Candyman" (2021) de Nia DaCosta et "Matrix Resurrections" (2021) de Lana Wachowski. Son ami braqueur est joué par Jake Gyllenhaal qui n'avait pas jouer dans un polar aussi musclé depuis l'excellent "End of Watch" (2012) de David Ayer et qui vient juste de faire un autre remake scandinave avec "The Guilty" (2021) de Antoine Fuqua. Dans l'ambulance on trouve aussi la sublime Eiza Gonzales vue récemment dans "Godzilla vs Kong" (2021) de Adam Wingard et "I Care a Lot" (2021) de J Blakeson, Garret Dillahunt vu entre autre dans "Twelve Years a Slave" (2013) et "les Veuves" (2018) tous deux de Steve McQueen. Citons encore A Martinez, surtout connu pour la série TV "Santa Barbara" (1984-1993) et seulement aperçu sur grand écran dans "She-Devil, la Diable" (1989) de Susan Seidelman et "La Malédiction de Chucky" (2013) de Don Mancini, Keir O'Donnell vu notamment dans "La Planète des singes : l'Affrontement" (2014) de Matt Reeves et "American Sniper" (2014) de Clint Eastwood, puis Colin Woodell vu surtout à la télévision dans "The Originals" (2014-2018) ou "The Purge" (2018) et au cinéma dans "Unsane" (2018) de Steven Soderbergh et "L'Appel de la Forêt" (2020) de Chris Sanders... Michael Bay, cinéaste bourrin spécialiste de l'action hollywoodienne à l'instar d'un Roland Emmerich plus penché sur le film catastrophe, revient à ses premières amours en reprenant un cahier des charges très scolaires et convenus même si c'est aussi logiques et même divertissants. Le canevas ne surprend donc guère avec les frères plus ou moins ennemis qui font un coup forcément ultime et évidemment avec un sacrifice familial pour forcer l'émotion empathique.
Un canevas qui a fait ses preuves, ajoutez-y courses poursuites, ultimatum et fusillades à la sauce "Bayienne" et on a l'action movie pop corn de base, efficace et décomplexé et surtout décérébré. Ce qui frappe surtout est que Michael Bay semble s'être obligé à deux choses : copier des recettes mixer le tout et recracher le tout à 100 à l'heure car il sait que le rythme aveugle et endort la plupart des spectateurs, puis il semble que le cinéaste s'est beaucoup amusé avec un nouveau joujou qu'est le drône. Le réalisateur oscille constamment entre des séquences très réussies à l'efficacité certaine comme la fusillades du début, l'alternance flics d'élite et tension dans l'ambulance, et la sous-intrigue avec le gang qui ajoute du sel et du poivre, puis des scènes lourdingues, balourdes voir complètement débiles comme les flash-backs trop mélo très inutiles, l'opération express en visio internet hallucinant de bêtises, sans compter des erreurs grossières comme un bras de technicien cynophile (on vous laisse chercher) qui maintient le chien. Idem pour la mise en scène, Bay s'amuse comme un fou avec ses drônes mais de façon complètement gratuite, virevoltant entre les tours sans queue ni tête, juste pour dire "regarder comme on fait des mouvements inédits". Le scénario est dense, on ne s'ennuie pas une seconde c'est certain, dans le genre on en a pour ses mirettes mais les émotions font trop factices, sans surprises tant on devine le final si logique et attendu. Michael Bay a encore frappé sans créativité, sans originalité mais les fans du genre seront ravi de mettre leurs oeillères.
Note :