Les Linceuls (2025) de David Cronenberg
Réalisateur de quelques classiques comme "Dead Zone" (1983), "La Mouche" (1986), "Crash" (1996) ou "A History of Violence" (2005) David Cronenberg revient avec un projet dont il a commencé à penser après la mort de sa femme en 2017. Entre temps il a signé "Les Crimes du Futur" (2022) avant de finaliser une histoire qui était pensée comme une exploration technique entre les vivants et les morts et qui est devenu finalement un voyage émotionnel et introspectif sur le deuil et la mémoire. Cronenberg assume les postes de réalisateur-scénariste. Film interdit au moins de 12 ans... Karsh, 50 ans, est un homme d'affaire renommé. Inconsolable depuis la décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leur linceuls. Une nuit, plusieurs tombes dont vandalisées, Karsh enquête...
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Karsh est joué par la star française Vincent Cassel vu récemment dans "Damaged" (2024) de Terry MxDonough et "Banger" (2025) de So Me puis retrouve après "Saint-Ex" (2024) de Pablo Aguero sa partenaire Diane Kruger vue dans "Marlowe" (2022) de Neil Jordan et "Visions" (2023) de Yann Gozlan. Ils rencontrent Guy Pearce vu dernièrement dans "Sans Aucun Remords" (2021) de Stefano Sollima ou "The Brutalist" (2025) de Brady Corbet, Sandrine Holt vue notamment dans "Underworld : Nouvelle Ere" (2012) de Mans Marlind et Bjorn Stein, "Casse-Tête Chnois" (2013) de Cédric Klapisch ou "Terminator Genisys" (2015) de Alan Taylor, Al Sapienza aperçu dans "Margin Call" (2011) de J.C. Chandor, "Godzilla" (2014) de Gareth Edwards ou "Capone" (2020) de Josh Trank, puis enfin Ingvar E. Sigursson vu dans "Godland" (2022) de Hlynur Palmason et dans le dyptique "Rebel Moon" (2023-2024) de Zack Snyder... Le réalisateur a donc choisi le français Vincent Cassel comme alter ego, d'un homme en deuil mais dont la passion pour sa défunte épouse à pousser à créer une nouveau mode de sépulture en mode 2.0. Une sépulture, un cimetière, tout reliés en réseau informatique et connecté pour permettre aux proches de suivre la décomposition des corps (?!) L'idée est déjà aussi malaisante qu'universelle, d'abord parce que la mort est partie intégrante de l'humanité, ensuite parce que le cinéaste insiste pour dire que la technologie fait partie de nous tous comme il l'explique : "La technologie n'est pas une chose venue d'un autre monde et qui va nous détruire, c'est une partie de nous. Ce n'est qu'un miroir de nous-mêmes. Nous sommes anges ou démons, et la technologie, de même, peut donner naissance au beau ou au hideux. Pour moi, examiner la condition humaine a toujours signifié examiner la technologie..."
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Ce qu'on aime c'est qu'on est bel et bien chez Cronenberg, il reprend ses thématiques habituelles avec l'aspect plus ou moins horrifique vis à vis du corps humain et le rapport à la technologie, on peut donc citer dans la même veine ses films "Crash" (1996) ou "eXistenZ" (1999) ou "Les Crimes du Futur" (2022). Encore une fois le cinéaste nous bluffe par sa façon d'écrire ses histoires autour de sujets aussi complexes qu'ambigus mais cette fois il se prend un peu les pieds dans le tapis. D'abord, et c'est très subjectif, il y a un Vincent Cassel pas spécialement à l'aise, ou qui ne semble pas vraiment comprendre le film dans lequel il joue. Ensuite surtout, le scénario est particulièrement compliqué pour ne pas dire confus au point que la question du deuil s'arase au fil du récit pour virer vers un thriller d'espionnage commercial pour terminer dans une thriller méta-physique pas spécialement probant. Cette fois le cinéaste semble s'être perdu lui-même dans un scénario avec trop de thématiques, trop de chemins narratifs possibles pour au final avec des éléments qui ne s'emboîtent pas correctement et sans fluidité. Le rythme monocorde accentue de surcroît un certain ennui. Ce film va sans doute faire partie des grandes déceptions du réalisateur. Dommage.
Note :