Partir un Jour (2025) de Amélie Bonnin
Premier long métrage de Amélie Bonnin qui adapte en version longue son court métrage éponyme (2023), César du meilleur court métrage de fiction 2023, où un homme revenait dans sa ville natale et se confrontait à son amie d'enfance. Cette fois elle modifie les rôles puisque c'est une femme qui revient aidé ses parents et retrouvent un amour de jeunesse. La réalisatrice-scénariste co-écrits on scénario avec Dimitri Lucas qui a signé jusqu'ici son court métrage "Wesh Rimbaud" (2024). Si il y a des parties chantées la cinéaste insiste : "Partir un jour n'est pas une comédie musicale mais un film musical ! C'était carrément devenu un running gag." Amélie Bonnin précise : "Je suis plutôt partie du constat que la musique est partout dans nos vies, tout le temps. Elle constitue un socle commun, voire un lien entre les gens d'une génération. Même quand ils sont très différents, ils partagent au moins une chanson."...
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Alors que Cécile s'apprête à réaliser son rêve en ouvrant son propre restaurant elle apprend que son père a fait un infarctus. Persuadé par son conjoint elle quitte alors son restaurant parisien encore en préparation pour rentrer dans le relais routier de ses parents. Loin de l'agitation parisienne elle retrouve aussi ses amis d'enfance dont Raphaël son amour de jeunesse... Cécile est incarnée par Juliette Armanet, chanteuse déjà apparue sur grand écran dans "Micmacs à Tire-Larigot" (2009) de Jean-Pierre Jeunet, "Noureev" (2019) de Ralph Fiennes et "Rosalie" (2024) de Stephanie Di Giusto et retrouve surtout elle retrouve sa réalisatrice et son partenaire en rôle inversé Bastien Bouillon après el court "Partir un Jour" (2023), ce dernier vu entre temps dans "Le Comte de Monte Cristo" (2024) de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière et "Monsieur Aznavour" (2024) de Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Les parents de Cécile sont joués par François Rollin vu dernièrement dans "Sur la Branche" (2023) de Marie Garel-Weiss et "Les Pistolets en Plastique" (2024) de Jean-Christophe Meurisse, puis Dominique Blanc qu'on n'avait pas vu depuis "L'Origine du Mal" (2022) de Sébastien Marnier mais qu'on a entendu dans le film d'animation "La Plus Précieuse des Marchandises" (2024) de Michel Hazanavicius. Puis enfin citons Tewfik Jallab vu dans "Comme un Prince" (2023) de Ali Marhyar et "Bastion 36" (2025) de Olivier Marchal et qui retrouve après "L'Outsider" (2016) de Christophe Barratier son partenaire Mhamed Arezki aperçu dans "Cheba Louisa" (2013) de Françoise Charpiat ou "La Passion de Dodin Bouffant" (2023) de Tran Anh Hung... Une lauréate de l'émission TV "Top Chef !" qui a le numéro du Chef Etchebest et qui semble avoir oublié ses origines se retrouve dans l'obligation de renouer avec les siens. En résumé en gros une bobo parisienne se rappelle qu'elle est une provinciale d'un niveau social bien moindre, et en musique s'il vous plaît ce qui pourrait donner une équation "La Ch'tite Famille" (2018) de et avec Dany Boon + "Joli Joli" (2024) de Diastème. Mais on est quelque peu surpris du manque total de luminosité et d'un minimum de fantaisie.
Dès le départ on trouve une Cécile certe sous stress compréhensible mais qui fait déjà la gueule sans savoir pourquoi, puis on remarque le manque de finesse totale sur ce retour en province où il n'y a que des beaufs plus ou moins loosers, et s'ils ne le sont pas on nous le fait ressentir via une Cécile condescendante (ex garagiste mon dieu, papa cuistot ouvrier dont le carnet est effectivement parlant...). D'ailleurs tout est fait pour bien nous plonger dans le milieu ouvrier-routier triste et pauvre, avec un relais routier resté dans son jus des années 80, avec un parking boueux, des routiers bien gras, une pluie digne des corons... Visuellement on se croirait dans une évocation de "Germinal" chez les routiers alors même que la partie musicale, la joie des retrouvailles d'un amour de jeunesse, le retour aux sources, etc... aurait pu et dû offrir un minimum de lumière et couleur. Heureusement il y a un chouette casting avec un excellent Bastien Bouillon et une épatante Dominique Blanc, quelques passages drôles (la soirée de retrouvailles essentiellement), quelques instants de grâce (la patinoire) et des parties musicales bien choisies et bien intégrées. Un petit moment ciné sympa sans plus qui aurait gagné à être plus lumineux en assumant un optimisme sous-jacent.
Note :