Le Comte de Monte Cristo (2024) de Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière

par Selenie  -  28 Juin 2024, 16:21  -  #Critiques de films

Après le succès du dyptique "Les Trois Mousquetaires" (2023) de Martin Bourboulon une partie de l'équipe a voulu poursuivre l'aventure, à savoir le producteur Dimitri Rassam et les co-scénaristes Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière qui sont aussi réalisateurs avec les succès "Le Prénom" (2012) et "Le Meilleur reste à Venir" (2019). Le public ayant été séduit par le retour du grand film d'aventure populaire l'idée d'adapter à nouveau une oeuvre de Alexandre Dumas Père a été aussi logique que rapide. Après D'Artagnan et ses amis mousquetaires le choix s'est donc porté sur le roman "Le Comte de Monte Cristo" (1844) qui a connu déjà une trentaine d'adaptations de "The Count of Monte Cristo" (1908) de Francis Boggs à "La Vengeance de Monte Cristo" (2002) de Kevin Reynolds en passant par les versions les plus connues (1943) et (1954) toutes deux de Robert Vernay ou la version (1961) de Claude Autant-Lara. La confiance est telle que le budget du film est de 43 millions d'euros soit 7 de plus qu'un opus de  "Les Trois Mousquetaires" (2023)... Edmond Dantès, jeune marin de 19 ans débarque à Marseille pour épouser Mercédès, la femme qu'il aime. Mais le jour de son mariage il est arrêté pour un crime qu'il n'a pas commis, trahi par des amis jaloux de son succès. Il est emprisonné et passe ainsi 14 années au Château d'If. Durant sa détention il rencontre un homme mystérieux qui lui dévoile un secret, le lieu où serait caché un trésor gigantesque. Dès lors, Edmond imagine sa vengeance. Il réussit à s'évader, trouve le trésor caché et revient en France organise sa vengeance...

Edmond Dantès est incarné par Pierre Niney vu entre autre dans "Mascarade" (2022) de Nicolas Bedos ou "Le Livre des Solutions" (2023) de Michel Gondry et retrouve après "Sauver ou Périr" (2018) de Frédéric Tellier sa partenaire Anaïs Demoustier vue récemment dans "Le Temps d'Aimer" (2023) de Katell Quillévéré ou "Daaaaaali !" (2023) de Quentin Dupieux puis retrouve aussi après "Marguerite et Julien" (2015) de Valérie Donzelli l'acteur Bastien Bouillon vu dans "La Nuit du 12" (2022) de Dominik Moll ou "Umami" (2022) de Slony Sow. Citons ensuite Patrick Mille qui retrouve ses réalisateurs-scénaristes après "La Jungle" (2006) et les deux films "Les Trois Mousquetaires" (2023), Laurent Lafitte qui retrouve aussi le duo Delaporte-La Patellière après le dyptique "Papa ou Maman" (2015) de Martin Bourboulon et retrouve après "Guermantes" (2021) de Christophe Honoré son partenaire Stephane Varupenne aperçu dans "Petite Maman" (2021) de Céline Sciamma, Anamaria Vartolomei vue tout récemment dans le navrant "L'Empire" (2024) de Bruno Dumont et "Maria" (2024) de Jessica Palud, n'oublions pas le personnage de l'Abbé Faria incarné par l'italien Pierfrancesco Favino vu récemment dans l'excellent "Dernière Nuit à Milan" (2023) de Andrea Di Stefano et qui retrouve Alexandre Dumas après avoir été D'Artagnan dans "Moschettieri Del Re : la Penultima Missione" (2018) de Giovanni Veronesi. Citons encore Vassili Schneider vu dans "Les Amandiers" (2022) de Valerie Bruni-Tedeschi ou "Le Vourdalak" (2023) de Adrien Beau, Julie de Bona surtout vue au théâtre et à la télévision après son dernier long métrage "Made in China" (2019) de Julien Abraham, Adèle Simphal aperçue dans "Rock'n Roll" (2016) de et avec Guillaume Canet et "La Deuxième Etoile" (2017) de et avec Lucien Jean-Baptiste et retrouve les réalisateurs après "Le Meilleur reste à Venir" (2019) ainsi que l'actrice Marie Narbonne vue dans "la Nuée" (2021) de Just Philippot et "Mandibules" (2021) de Quentin Dupieux, Bruno Raffaelli  qui retrouve Pierre Niney après "Mascarade" (2022) puis enfin Adbé Maziane ex-basketteur pro devenu mannequin et acteur atteint d'une maladie génétique rare déjà aperçu dans "Valerian et la Cité des Mille Planètes" (2017) de Luc Besson et "Persona non Grata" (2019) de Roschdy Zem... D'emblée on remarque deux choses, la beauté de l'ensemble, une photographie lumineuse pour des décors grandioses et des costumes vraiment sublimes ce qui n'est pas anodin, ce sont des paramètres essentiels pour le genre et surtout pour rester cohérent avec le luxe et le faste de ce que représente le comte de Monte Cristo, puis ensuite on est un peu déçu par la présence des effets numériques, souvent une facilité tant le réel et le matériel aurait pu aisément être utilisé, par exemple les papillons virtuels ou même la chasse d'une vue aérienne factice : pourquoi ?! Même si dans l'ensemble les effets visuels restent d'une belle qualité certains choix déçoivent. Par là même, si on constate que Pierre Niney reste un choix excellent, notamment pour pouvoir évoluer sur vingt ans, il est dommage que le maquillage et/ou les métamorphoses de Dantès/Monte Cristo soit si peu crédible, en effet en quoi et comment les autres protagonistes ne le reconnaissent-ils pas ?!

On est agacé par quelques maladresses comme le retour au manoir qui est défraîchi depuis des années mais retrouve un voilier resté bizarrement magnifique ou le lieu du trésor qui paraît franchement inaccessible, certe les ellipses sont alors obligatoires pour faire passer l'effet "mais si c'est plausible avec le temps". D'ailleurs ces ellipses permettent aussi de passer rapidement sur l'apprentissage de Dantès qui peut se nourrir de l'érudition de l'abbé Faria. Il y a plusieurs modifications vis à vis du roman originel, comme le fait que Dantès était capitaine avant Danglars, que le traître bonapartiste de Villefort ne soit pas son père mais sa soeur ou la fin notamment en ce qui concerne Haydée, mais finalement ça reste des changements moindres que dans la plupart des versions précédentes et restent nécessaires pour un long métrage qui se doit de rester cohérent en moins de 3h. On est heureux de constater que l'ensemble reste très fidèle (en tous cas vis à vis des précédents films) au roman. La mise en scène allie assez judicieusement classicisme et modernité, la caméra est fluide et les réalisateurs n'hésitent pas à jouer la fresque romanesque avec tout le souffle de l'aventure qui va de soit. Les acteurs sont tous impeccables avec une mention toute spéciale aux deux magnifiques femmes Anaïs Demoustier et Anamaria Vartolomei. En conclusion, après "Les Trois Mousquetaires" ce nouveau Dumas est une nouvelle réussite, malgré ses petits défauts il s'agit bien d'un beau et grand film d'aventure.

 

Note :                 

15/20
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D
Bonjour Selenie, le film de l'été. Les trois "méchants" principaux sont réussis. Anaïs et Anamaria sont lumineuses. Bonne journée.
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