Du Sang dans le Désert (1957) de Anthony Mann

par Selenie  -  24 Juin 2025, 08:09  -  #Critiques de films

Enième western du réalisateur Anthony Mann qui sort alors d'une série de cinq westerns majeurs avec la star James Stewart, "Winchester 73" (1950), "Les Affameurs" (1952), L'Appât" (1953), "Je suis un Aventurier" (1954) et "L'Homme de la Plaine" (1955), mais cette fois il signe un western qui reste bizarrement un peu en retrait. Le réalisateur  le réalisateur signe également un film de guerre de grand qualité avec "Cote 465" (1957), mais ce western demeure un titre qui reste moins connu malgré entre autre son casting et malgré une histoire de Barney Slater qui venait d'écrire les histoires de "Panique sur la Ville" (1954) de Harmon Jones et "Terre sans Pardon" (1956) de Rudolph Maté pour un scénario écrit par Joel Kane et surtout par Dudley Nichols, un des meilleurs de sa génération qui avait déjà signé quelques classiques du genre comme "La Chevauchée Fantastique" (1939) de John Ford, "L'Attaque de la Malle Poste" (1951) de Henry Hathaway ou "La Captive aux Yeux Clairs" (1952) de Howard Hawks... Le chasseur de primes Morg Hickman débarque dans une petite ville où il vient livré le corps d'un fugitif pour obtenir la prime. Il s'aperçoit que la ville est partagé entre un puritanisme avec une politique anti-violence forte et une certaine soumission à un gros bras du coin. Il constate surtout que le nouveau shérif Ben Owens est aussi jeune qu'inexpérimenté. Apprenant que Morg est un ex-shérif, Ben Owens lui demande de lui apprendre les bases du métier...

Le jeune shérif est interprété par Anthony Perkins remarqué dans "La Loi du Seigneur" (1956) de William Wyler ou "Prisonnier de la Peur" (1957) de Robert Mulligan mais qui n'est pas encore la star du futur chef d'oeuvre "Psychose" (1960) de Alfred Hitchcock. Le chasseur de prime est incarné par le monstre sacré Henry Fonda qui tourne dans un autre chef d'oeuvre la même année avec "Douze Hommes en Colère" (1957) de Sidney Lumet, et retrouve après les classiques de John Ford "Vers sa Destinée" (1939), "Sur la Piste des Mohawks" (1939), "Les Raisins de la Colère" (1940) et "La Poursuite Infernale" (1946) son partenaire et également fidèle du réalisateur Russell Simpson qui avait débuté dans "The Virginian" (1914) de Cecil B. De Mille et retrouve après "Au-Delà du Missouri" (1951) de William A. Wellman l'acteur Frank McGrath abonné au western notamment plusieurs avec le maître John Ford et/ou John Wayne, puis retrouve aussi après "Convoi de Femmes" (1952) de William A. Wellman son autre partenaire John McIntire qui retrouve son réalisateur après "Winchester 73" (1950) et "Je suis un Aventurier" (1954). Citons ensuite Betsy Palmer remarquée dans "Permission jusqu'à l'Aube" (1955) de John Ford, Mervyn LeRoy et Joshua Logan mais qui restera surtotu connue plus tard pour "Vendredi 13" (1980) de Sean S. Cunnigham, Michel Ray apparu entre  "les Hommes ne comprendront Jamais" (1956) de Charles Crichton et "Les Rumeurs se sont tues" (1958) de Irving Rapper, Frank Cady qui rerouve son réalsiateur Anthony mann après "Il Marchait dans la Nuit" (1948) et retrouve après "Mort à l'Arrivée" (1950) de Rudolph Maté l'acteur Neville Brand qui lui-même retrouve après "Stalag 17" (1953) de Billy Wilder son partenaire Peter Baldwyn aperçu dans "Les Dix Commandements" (1956) de Cecil B. De Mille, Lee Van Cleef encore dans les seconds rôles avant son sacre chez Sergio Leone il retrouve après "La Loi de la Prairie" (1956) de Robert Wise l'acteur James Bell retrouvant Anthony mann après "Romance Inachevée" (1954), puis enfin Howard Petrie qui retrouve aussi le réalisateur après "Les Affameurs" (1952)... Le début du film ne paraît pas très convaincant, où comment un chasseur de primes est accueilli comme un être dangereux ou malsain, alors même que cette profession est d'une utilité et banalité connue et reconnue à cette époque dans l'Ouest américain. Insisté sur les badauds qui restent figés d'effroi à son arrivée est aussi poussif que peu vraisemblable. Mais Henry Fonda en impose d'emblée et crée un décalage idéal avec le pied tendre Anthony Perkins qui manque de crédibilité même, malheureusement, à la fin.

Malgré les quelques relents racistes primaires habituels et "logiques" pour l'époque, ce qui est intéressant c'est qu'on nous fait croire à un antagoniste très méchant qui va s'avérer sans charisme ou pas assez pour un tel rôle surtout quand juste après on croise un certain Lee Van Cleef dans un personnage bien plus intéressant mais lui aussi sous-exploité alors même que le propos de tolérance et d'humanisme va devenir la véritable ligne directrice. Ce dernier point repose en fait sur une mère d'un enfant métis avec une idylle et une question filiale tout à fait récurrente dans le western. Ce film reste bien fait et reste assez singulier dans ses maladresses qu'on peut aussi justifier ou excuser par l'association forcément bancal (surtout en 1957) entre un scénariste plutôt conservateur et un réalisateur plus progressiste. En tous cas un western trop souvent oublié et qui mérite un petit détour. Un bon moment.

 

Note :                  

14/20
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :