Hot Shots ! 2 (1993) de Jim Abrahams
Après le gros succès mondial de "Hot Shots !" (1991) l'équipe s'est relancée aussitôt et logiquement pour une suite dans la même veine. Ainsi le réalisateur-scénariste Jim Abrahams, ex-membre du ZAZ, retrouve son scénariste Pat Proft, auteur prolifique de la franchise "Police Academy" (1984-1994) et collaborateur des ZAZ. Si la référence n°1 du premier opus était "Top Gun" (1986) de Tony Scott, cette fois la devient les, cette suite prenant son inspiration n°1 avec les "Rambo" (1982-1985-1988) avec Sylvester Stallone. L'esprit du film reste la parodie à outrance en retrouvant la plupart des interprètes principaux du film précédent... Topper Harley s'est isolé du reste du monde en Thaïlande et tente d'oublier Ramada, tandis que l'amiral Benson est devenu le Président des Etats-Unis. Mais alors qu'une mission pour libérer des otages américains en Irak à lamentablement échoué, le colonel Walters décide de faire appel à Harley pour une nouvelle mission sauvetage au pays de Saddam Hussein...
Topper Harley est une nouvelle fois incarné par Charlie Sheen vu entre les deux films dans "Deadfall" (1993) de Christopher Coppola et un caméo dans "Alarme Fatale" (1993) de Gene Quintano. Il croise de nouvelle l'amiral devenu Président toujours interprété par Lloyd Bridges, acteur aux plus de 200 rôles depuis 1935 dont "La Justice des Hommes" (1942) de Georges Stevens et "Les Conquérants d'un Nouveau Monde" (1947) de Cecil B. De Mille, habitué de l'univers ZAZ avec également "Y-a-il un Pilote dans l'Avion ?" (1980) et "Y-a-t-il Enfin un Pilote dans l'Avion ?" (1982) de Ken Finkleman, et vu entre temps dans "Chérie, j'ai Agrandi le Bébé" (1992) de Randal Kleiser. Ramada est aussi de retour, jouée par Valeria Golino vue entre les deux films dans "The Indian Runner" (1991) de Sean Penn et "L'Année de Plomb" (1991) de John Frankenheimer. Saddam est logiquement de retour toujours incarné par Jerry Haleva dont c'est quasiment le seul rôle remarqué aussi dans "The Big Lebowski" (1998) des frères Coen, puis citons l'acteur Ryan Stiles déjà dans le précédent qui retrouvera surtout Charlie Sheen dans la future série TV culte "Mon Oncle Charlie" (2003-2015). Parmi les nouveaux venus, le plus important est évidemment Richard Crenna, acteur vu dans "La Cannonière du Yang-Tsé" (1966) de Robert Wise, "Un Flic" (1972) de Jean-Pierre Melville ou "Le Solitaire de Fort Humboldt" (1976) de Tom Gries mais surtout il reprend quasi son rôle du colonel dans la trilogie "Rambo". Citons ensuite Brenda Bakke essentiellement aperçue dans des séries TV, à l'exception notable de deux films "Piège à Grande Vitesse" (1995) de Geoff Murphy et "L.A. Confidential" (1997) de Curtis Hanson où elle incarne la star Lana Turner, Miguel Ferrer vu dans "Robocop" (1987) de Peul Verhoeven et "Twin Peaks" (1992) de David Lynch, Rowan Atkinson vu dans "Jamais plus Jamais" (1983) de Irvin Kershner et "Les Sorcières" (1990) de Nicolas Roeg et surtout anti-héros de la série TV culte "Mr Bean" (1990-1995), Mitch Ryan vu dans "L'Homme des Hautes Plaines" (1973) de et avec Clint Eastwood, "La Bataille de Midway" (1976) de Jack Smight et "L'Arme Fatale" (1987) de Richard Donner. Puis enfin, n'oublions pas un certain Martin Sheen, père de Charlie, héros de "Apocalypse Now" (1979) de F.F. Coppola et qui retrouve son fils après "Wall Street" (1987) de Oliver Stone... Evidemment, le papa est là pour un caméo savoureux en clins d'oeil sur ces deux films majeurs, parmi un longue liste encore plus impressionnante que dans le premier opus. Trouver les références et autres clins d'oeil est un usage digne d'une chasse au trésor. Outre les "Rambo" et ces deux films avec Martin Sheen on peut donc se rappeler au bons souvenirs des films aussi divers que "Le Magicien d'Oz" (1939) de Victor Fleming, "Casablanca" (1942) de Michael Curtiz, "La Belle et le Clochard" (1955) de Disney, "Les Canons de Navarone" (1961) de jack Lee Thompson, "Le Parrain" (1972) de F.F. Coppola, "Star Wars", "Portés Disparus" (1984) de Joseph Zito, "Commando" (1985) de Mark L. Lester, "Platoon" (1986) de Oliver Stone, "Predator" (1987) de John McTiernan, "Sens Unique" (1987) de Roger Donaldson, "Kickboxer" (1989) de Mark DiSalle et David Worth, "Terminator II" (1991) de James Cameron, "Total Recall" (1990) et "Basic Instinct" (1992) tous deux de Paul Verhoeven, "Chasse à l'Homme" (1993) de John Woo...
Dans cette suite les clins d'oeil cinéphiles sont plus nombreux, et offrent des passages parfois grossiers parfois plus subtils mais le film offrent aussi plus de références hors 7ème Art, plus politiques avec des trouvailles franchement drôles par exemple le président qui vomit sur le premier ministre japonais (George H.W. Bush avait fait de même !), l'opération sauvetage est directement inspiré de l'opération Eagle Claw (Tout savoir ICI !), Saddam Hussein porte un maillot des Yankees de New-York mais surtout il possède une boîte à gâteaux dont l'illustration ressemble à Yasser Arafat, lors de la cérémonie avec les anciens présidents seuls Ford chute seul renvoyant ainsi à sa chute en descendant de Air Force One en 1976... Sans compter d'autres clins d'oeil à Duracell, à l'acteur Ben Gazzara, au recaord du nombre de morts dans les films... etc... Une multitudes de références si nombreuses qu'il ne se passe pas 2mn sans qu'un détail renvoie à autre chose. L'ennui est donc impossible tant il se passe toujours quelque chose. Comme sur le premier film on remarque aussi plusieurs erreurs ou maladresses, mais il est parfois difficile de savoir si cela est fait exprès et assumé comme tel ou si c'est bel et bien une incohérence ou un faux raccord. On pense par exemple au retour de Saddam censé être explosé à la fin du 1er film, au bateau sauver d'une voie d'eau par le pied de Topper mais qui ne semble plus couler malgré le départ du héros, le grattoir à allumette sur la cuisse... etc... Néanmoins, pour une fois, une suite surpasse l'original. Le rythme est plus soutenu, les références et autres clins d'oeil sont beaucoup plus nombreux et efficaces, il ne faut pas nier non plus que les décors plus diversifiés permettent un voyage et une aventure plus dépaysant que l'omniprésent porte-avion du film précédent. Sans oublier les acteurs, au diapason dont un Lloyd Bridges une fois de plus hilarant. Plus dense, plus d'idées, plus drôles, cette suite permet de retrouver les personnages avec un vrai plaisir coupable à défaut de mettre toujours dans le mille. Un bon moment.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :