La Bulle (2022) de Judd Apatow

Nouveau film, nouvelle comédie après "The King of Staten Island" (2020) du roi de la comédie US Judd Apatow qui signe cette fois un film pour la plate-forme Netflix. La pandémie et le confinement a donc été une source d'inspiration évidente, et notamment comment concilier un tournage avec les mesures drastiques inhérentes aux conditions sanitaires. Pour ce nouveau projet, Apatow assume comme souvent plusieurs casquettes, producteur-réalisateur-scénariste en collaboration avec Pam Brady, créatrice-scénariste de la série TV culte "South Park" (1997-1999), puis de l'adaptation "South Park, le film" (1999) ainsi que de l'excellent film d'animation "Team America, Police du Monde" (2005) de Trey Parker. Comme souvent également Judd Apatow fait appel à des acteurs fidèles dont sa propre famille, sa conjointe Leslie Mann et sa fille Iris Apatow, sa seconde fille Maude étant cette fois absente... En pleine pandémie de Covid, une équipe de tournage se retrouve pour le tournage du blocbbuster "Cliff Beasts 6 : the Battle for Everest", mais les restrictions sanitaires mettent d'entrée une grande pression et une grande angoisse. Le plateau de tournage est en quarantaine mais le film doit se faire coûte que coûte tout en suivant à la lettre les règles sanitaires...

Le réalisateur du film est joué par Fred Armisten, issu de l'écurie TV "Saturday Night Live" il est apparu dans plusieurs comédies dont "Présentateur Vedette : la Légende de Ron Burgundy" (2004) de Adam McKay une production Apatow, le producteur est joué par Peter Serafinowicz vu le plus souvent dans des comédies dont "Shau of the Dead" (2004) et "Le Dernier Pub avant la Fin du Monde" (2013) tous deux de Edgar Wright, et il retrouve après "Les Gardiens de la Galaxie" (2014) de James Gunn sa "vedette" incarnée par sa partenaire Karen Gillan vue aussi dans le dyptique "Jumanji" (2017-2019) de Jake Kasdan et dernièrement dans "Bloody Milkshake" (2021) de Navot Papushado. Le reste du casting du film dans l'histoire est composé de Leslie Mann et Iris Apatow, soit la compagne et la fille du réalisateur, la première ayant jouée dans la plupart des films de son conjoint et notamment avec sa fille sur "En Cloque, Mode d'Emploi" (2007), "Funny People" (2009) et "40 ans : Mode d'Emploi" (2012). Leslie Man retrouve après "Vive les Vacances" (2015) de John Francis Daley et Jonathan Goldstein son partenaire Keegan-Michael Key vu notamment dans "Date Limite" (2010) de Todd Phillips, "Get Out" (2017) de Jordan Peele ou "Jingle Jangle" (2020) de David E. Talbert, puis citons encore David Duchovny star de la série TV culte "The X Files" (1993-2018), de son adaptation ciné (1998) de Rob Bowman, qui renoue avec la comédie au cinéma après "Evolution" (2001) de Ivan Reitman et "Zoolander" (2001) de et avec Ben Stiller, sans compter son dernier film avec la suite "The Craft : les Nouvelles Sorcières" (2020) de Zoe Lister-Jones, et Pedro Pascal révélation sanglante de la série TV "Game of Thrones" (2014) et vu récemment sur grand écran dans "Wonder Woman 1984" (2020) de Petty Jenkins et "Un Talent en Or Massif" (2022) de Tom Gornican. Citons encore les seconds rôles Kate McKinnonvue dans "S.O.S. Fantômes" (2016) de Paul Feig, "L'Espion qui m'a Larguée" (2018) de Susanna Fogel et "Scandale" (2019) de Jay Roach, Maria Bakalova révélation de "Borat 2" (2020) de Jason Woliner, les comiques Guz Khan, Samson Kayo et Harry Trevaldwyn dans leur premier rôle au cinéma et qui sortent leur épingle du jeu. puis enfin n'oublions pas quelques caméos de luxe avec Daisy Ridley, James McAvoy, John Litghgow ou John Cena... Un film dans un film, on pense évidemment au tout récent "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius, mais dans les thématiques on pense avant tout à l'excellentissime "Tonnerre sous les Tropiques" (2008) de et avec Ben Stiller.

Malheureusement Judd Apatow se complaît encore et toujours dans des gags pipi caca indignes surtout quand il en sème plusieurs. Peut-être est-ce sans doute dû à des sujets multiples abordés dans un metling-pot plutôt indigeste ce qui donne surtout un potentiel un peu gâché. Ainsi le réalisateur-scénariste se moque des blockbusters à écrans verts, se moque des stars capricieuses, des guéguerres d'égos entre acteurs, l'omniprésence néfaste des réseaux sociaux, les règles stupides spéciales Covid... etc... dans une histoire forcément opportuniste mais si ancré dans le présent, notre présent, que le film nous parle forcément. Le délire est séduisant, voir prometteur mais il pêche par un manque cruel de rythme d'abord, ensuite par des gags qui vont dans tous les sens mais surtout dont les effets sygomatiques sont très très disparates. Trop de scatos ou de mauvais goûts qui ne font plus rire, trop de running gags peu inventifs, restent à la louche 5-10% des gags plus ou moins efficaces qui vont arracher 2-4 petits rires. Bon point sur quelques seconds rôles qui se retrouvent à voler la vedette aux "stars" du film, on pense surtout à l'humoriste Harry Trevaldwyn et aux caméos de luxe. Les "stars" sont peu intéressants, trop interchangeables ce qui est sans doute un râté grossier si on compare à la réussite de "Tonnerre sous les Tropiques". Etonnament, on peut saluer les effets spéciaux du "tournage" loin d'être ridicule pour une simple comédie. En conclusion, Judd Apatow confirme qu'il reste un cinéaste de comédies US peu créatif, surestimé, mais si on veut rire pourquoi pas c'est mieux que rien.

Note :      

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :