Assassinats en Tous Genres (1969) de Basil Dearden
Un des derniers films de Basil Dearden, réalisateur trop peu connu malgré une carrière prolifique et renommé de "L'Ineffable Professeur Davis" (1942) à "Mission Mote Carlo" (1974) en passant par quelques bijoux comme "Sous le plus Petit Chapiteau du Monde" (1957) ou "La Femme de Paille" (1964). Cette fois il s'agit d'une comédie policière So British adapté du roman inachevé "Le Bureau des Assassinats" (1963) de Jack London mais complété par l'auteur Robert L. Fish. Pour ce projet le réalisateur collabore une énième fois avec Michael Relph, son producteur depuis "J'étais un Prisonnier" (1946) et son scénariste occasionnel de plusieurs films dont "Le Bateau qui mourut de Honte" (1955) et "Passeport pour la Lune" (1960)... Au début du siècle à Londres, Sonya Winter désire devenir journaliste, ambitieuse elle propose au directeur d'un grand quotidien de signer un reportage sur une organisation secrète de tueurs à gage. Intéressé il finance l'opération alors que la jeune journaliste rencontre Ivan Dragomiloff le patron de l'organisation à qui elle commande l'assassinat de... Ivan Dragomiloff qui accepte la mission contre toute attente...
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La jeune journaliste est interprétée par Diana Rigg devenue une star grâce à la série TV culte "Chapeau Melon et Botte de Cuir" (1965-1968) qui l'a menée sur grand écran avec "Le Sonde d'une Nuit d'Été" (1968) de Peter Hall, récemment on a peu encore la voir dans la série TV "Game of Thrones" (2013-2017) et le film "Last Night in Soho" (2021) de Edgar Wright, tandis que cette même année érotique elle a été James Bond Girl dans "Au Service Secret de sa Majesté" (1969) de Peter Hunt après lequel elle retrouve son partenaire Telly Savalas surtout connu alors pour les films de guerre "La Bataille des Ardennes" (1965) de Ken Annakin et "Les Douze Salopards" (1967) de Robert Aldrich mais qui sera surtout l'éternel "Kojak" (1973-1978). Le patron de l'organisation Dragomiloff est incarné par l'acteur Oliver Reed qui retrouve le réalisateur après "Hold-Up à Londres" (1960) avant de percer avec les succès "Les Damnés" (1963) de Joseph Losey et "Oliver !" (1968) de Carol Reed, son ultime film sera "Gladiator" (2000) de Ridley Scott. Citons ensuite l'acteur allemand Curd Jürgens vu entre autre dans "Et Dieu... créa la Femme" (1956) de Roger Vadim, "Les Espions" (1957) de Henri-Georges Clouzot ou encore "La Bataille d'Angleterre" (1969) de Guy Hamilton, il retrouvera dans "Nicolas et Alexandra" (1971) de Franklin J. Schaffner son partenaire Vernon Dobtcheff qui retrouvera aussi George Coulouris dans "Le Crime de l'Orient-Express" (1974) de Sidney Lumet, ce dernier retrouve après "Les Sept Tonnerres" (1957) de Hugo Fregonese l'actrice et danseuse Katherine Kath vue aussi dans "Moulin Rouge" (1952) de John Huston et "Anastasia" (1956) de Anatole Litvak, puis citons évidemment le français Philippe Noiret vu déjà dans des films internationaux avec "La Nuit des Généraux" (1967) de Anatole Litvak, "L'Étau" (1969) de Alfred Hitchcock puis "Lady L" (1965) de Peter Ustinov après lequel il retrouve donc son partenaire Eugene Deckers vu dans "Madeleine" (1950) de David Lean et "De l'Or en Barre" (1951) de Charles Crichton. N'oublions pas Annabella Incontrera vue notamment dans "Maciste contre le Fantôme" (1961) de Giacomo Gentilomo et Sergio Corbucci, "Les Rendez-Vous de Satan" (1972) de Giuliano Carnimeo ou "Le Voyage" (1974) de Vittorio De Sica, et enfin Clive Revill vu plus tard dans "La Vie Privée de Sherlock Holmes" (1970) et "Avanti !" (1972) tous deux de Billy Wilder et qui sera surtout la voix d'un certain Empereur dans "L'Empire Contre-Attaque" (1980) de Irvin Kershner... Une idée originale où une organisation planifie des assassinats comme on commande n'importe quel produit et qui se fait plus ou moins infiltrée par une journaliste en herbe. L'histoire est dès le départ légèrement invraisemblable mais ça passe tant on savoure d'emblée la fantaisie ambiante. On ne sait pas franchement comment la journaliste apprend qui de quoi sur cette organisation qui ne semble finalement pas très secrète !
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Mais on savoure le premier face à face entre la journaliste et le chef de gang et ce moment singulier où elle commande le propre assassinat de son interlocuteur qui accepte cela comme un jeu et sans aucun doute par orgueil. La mission devient de fait lui contre ses propres membres tueurs, un panel d'assassins chevronnés dont la particularité est à l'image d'épinal de leur pays d'origine. Ainsi le poison rappelle l'Italie de la Renaissance, en France il y a le côté nuits parisiennes, tandis qu'on a droit à la logique de l'attentat en Autriche l'année 1914 oblige ! Le tour d'Europe des meurtriers s'avère un brin jubilatoire surtout grâce à des acteurs investis et aussi amusés qu'amusants surtout Telly Savalas en contre-emploi total et un Curd Jürgens qui remporte le morceau. En prime évidemment le charme de Diana Rigg. Loin d'être une comédie noire, le film reste une fantaisie gourmande d'un cynisme jovial et surréalisme. Certe, le côté duel chacun à son tour est un peu redondant et chaque duel n'a pas la même qualité, mais ça reste assez drôle et divertissant pour passer un excellent moment.
Note :