Beast (2022) de Baltasar Kormakur
Nouveau long métrage de Baltasar Kormakur après "A la Dérive" (2018) et un détour vers la télévision. Pour ce nouveau film le cinéaste retourne à ce qu'il sait le mieux faire, l'action et le survival. On se souvient notamment de deux histoires vraies avec les luttes pour la survie d'un marin islandais dans le très évocateur "Survivre" (2012) et de huit alpinistes dans "Everest" (2015). Le film est à l'origine une idée de Jaime Primak Sullivan, producteur entre autre de "Breaking In" (2018) de James McTeigue, mais le scénario est écrit par Ryan Engle auquel on doit les scénarios de film comme "Non-Stop" (2014) de Jaume Collet-Serra et "Rampage - Hors de Contrôle" (2018) de Brad Peyton. Le film est donc un survival avec des animaux tueurs, un sous-genre très présent au cinéma, mais il l'est moins lorsque cela concerne les fauves et encore moins les félins. Jusqu'ici les félins tueurs ne se résumaient qu'à trois films seulement, et qui ne resteront pas dans les mémoires avec le plutôt réussi "L'Ombre et la Proie" (1996) de Stephen Hopkins, puis les oubliables et oubliés "Terreur dans la Savane" (2007) de Darrell James Roodt et "Prédateur" (2016) de Dick Haas...
Docteur Nate Daniels revient en Afrique de Sud après des années pour passer des vacances avec ses deux filles et se ressourcer dans le pays où est née leur mère aujourd'hui décédée. Ils sont accueillis par un vieil ami responsable de la réserve naturelle où ils vont pouvoir effectuer un safari. Mais durant leur première excursion ils apprennent qu'il y a un lion tueur qui sévit dans les parages... Le père est incarné par Idris Elba célèbre depuis son rôle de Heimdall chez Marvel depuis "Thor" (2011) de Kenneth Branagh, vu récemment dans "The Suicide Squad" (2021) de James Gunn et qui retrouve le survival après la neige et les loups dans "La Montagne entre Nous" (2017) de Hany Abu-Assad. Ses filles sont interprétées par Leah Jeffries surtout aperçue dans des séries TV comme "Empire" (2015-2016) et "Rel" (2018-2019), puis Lyana Halley vue dans plusieurs séries TV également et surtout au cinéma dans "The Hate U Give" (2018) de George Tillman Jr. et "Skin in the Game" (2019) de Adisa et "Licorice Pizza" (2021) de Paul Thomas Anderson. Leur ami est joué par Sharlto Copley vu ces dernières années dans "Free Fire" (2016) de Ben Wheatley et "Gringo" (2018) de Nash Edgerton, et retrouve après l'excellent "District 9" (2009) de Neill Blomkamp deux des cascadeurs du film ici dans de petits rôles, Daniel Hadebe et Mduduzi Mavimbela, puis enfin citons Mel Jarnson aperçu dans "Mortal Kombat" (2021) de Simon McQuoid... Le film débute comme une comédie dramatique et familiale archi classique et surtout écrit avec les pieds nous gavant avec tous les poncifs du genre : évidemment un drame récent, un papa dépassé empli de culpabilité, deux ados dont évidemment le rebelle intelligente mais pas assez pour oublier la rancoeur habituelle et éculée envers son père, et forcément un drame qui de toute façon va les rapprocher... etc...
Bref on se dit alors vivement que le lion sanguinaire arrive ! Mais on constate que la volonté d'ajouter des instants intimes et sentimentaux se matérialise par des sortes de flash-backs et/ou de rêves (plus ou moins on ne saura jamais vraiment) qui ne servent pas à grand chose tant ça reste flou et surtout hors sujet vis à vis du genre de film qu'on vient voir, soit un survival sous tension. Mais si il y a quelques séquences plutôt efficaces, un bon climax et des effets spéciaux très réussis le récit est parsemés de trop de trous béants et d'incohérences pour convaincre pleinement. Par exemple on s'étonne que ce lion vengeur ne semble pas avoir d'odorat, ce conseil aussi inepte et risible "cherche une ombre qui bouge" ou cette propension stupide des protagonistes a toujours laissé portes et fenêtres ouvertes qui laisse perplexe. Les attaques quasi toutes hors champs et le lion presque toujours invisible à l'écran fini d'araser tout frisson jusqu'à ce duel final qui est légèrement pompé sur une certaine attaque culte de "The Revenant" (2016) de Alejandro Gonzales Inarritu. En conclusion, un divertissement pop corn faineant qui ne fait pas mieux que les films cités plus haut, les félins tueurs attendent toujours leur film référence.
Note :