The Son (2023) de Florian Zeller

par Selenie  -  2 Mars 2023, 12:46  -  #Critiques de films

L'auteur Florian Zeller prend goût au cinéma, après sa propre adaptation de sa pièce "Le Père" (2012) avec le film "The Father" (2020) lauréat de l'Oscar du meilleur scénario adapté et de l'Oscar du meilleur acteur pour Anthony Hopkins, il poursuit donc et revient avec une seconde adaptation d'une de ses pièces, cette fois "Le Fils" (2018)... À croire qu'il va poursuivre pour clore sa trilogie puisqu'il y a encore son autre pièce "La Mère" (2010). Pour ce second et nouveau film Florian Zeller collabore à nouveau avec Christopher Hampton connu surtout pour avoir écrit pour Stephen Frears avec "Les Liaisons Dangereuses" (1988), "Mary Reilly" (1996) et "Chéri" (2009)...

Nicholas 17 ans semble à la dérive, il ne vas plus en cours et sa mère ne reconnaît plus son enfant toujours souriant. Dépassée par la situation, sa mère accepte qu'il aille vivre chez son père qui s'est remarié à une femme plus jeune et avec qui il vient d'avoir un bébé. Le père va tenter de redonner à son fils le goût à la vie... Le jeune ado est interprété par Zen McGrath surtout aperçu dans des séries TV après avoir été remarqué dans "L'Attrape-Rêve" (2016) de Claudia Llosa. La mère est jouée par Laura Dern vue dernièrement dans "Les Filles du Docteur March" (2020) de Greta Gerwig et "Jurassic World : le Monde d'Après" (2022) de Colin Trevorrow, le père est joué par Hugh Jackman vu dans "Reminiscence" (2021) de Lisa Foy et un caméo dans "Free Guy" (2021) de Shawn Levy, sa nouvelle conjointe est incarnée par Vanessa Kirby vue dans "Piece of a Woman" (2020) de Kornel Mundruczo et "The World to Come" (2020) de Mona Fastvold. Citons ensuite William Hope vu dans "Aliens" (1986) de James Cameron, "Une Lueur dans la Nuit" (1992) de David Seltzer, "Sherlock Holmes" (2009) de Guy Ritchie ou "Dark Shadows" (2012) de Tim Burton, Akie Kotabe vu surtout dans des séries TV, aperçu aussi dans quelques films dont "The Ryan Initiative" (2014) de Kenneth Branagh ou "Jason Bourne" (2016) de Paul Greengrass, puis enfin le retour de Anthony Hopkins vu entre temps dans "Le Virtuose" (2021) de Nick Stagliano et "Armageddon Time" (2022) de James Gray... Le film débute avec une énième facette de l'American Way of Life, des parents qui ont divorcé mais dont le statut social est très élevé, papa qui est parti pour une femme plus jolie et plus jeune, forcément. Puis évidemment l'ado en perte de repère, en dépression sans que personne ne sache vraiment pourquoi, même pas lui. Où plutôt dans la pièce de théâtre l'ado était en dépression, et surtout n'avait pas la capacité d'expliquer et/ou de communiquer sur son mal être.

Et pourtant, étonnamment et de façon incompréhensible le film prend l'exact contre-pied. En effet, le film est très bavard, et surtout l'ado devient plutôt volubile et a même la capacité pertinente et mature de communiquer et d'expliquer le pourquoi du comment. Ainsi les silences logiques et attendus laissent place à des palabres très explicatifs qui accumulent tous les poncifs du genre, reprenant le cahier des charges du bon psychiatre en herbe (ou de comptoir !). Rappelons que la moitié de la planète divorce, que c'est aussi commun que le mariage. Sur le fond ce n'est donc pas très passionnant, trop académique, trop scolaire ce qui déçoit d'autant plus que la mise en scène est tout aussi ennuyeuse. Contrairement à "The Father", Florian Zeller n'a pas trouvé le truc qui lui permettrait de donner de la densité et/ou de l'ampleur à ce drame un peu trop figé. Le cinéaste se repose sur le pire du genre, à savoir des flash-backs convenus pour symboliser un bonheur perdu, forcément ensoleillé, tendresse et rire en prime. Sur le même sujet on préférera très largement "Virgin Suicides" (1999) de Sofia Coppola ou "Mommy" (2014) de Xavier Dolan. Les acteurs sont très bons, on apprécie aussi que les parents ne soient ni hystériques ni en guerre ouverte, idem la nouvelle femme n'est pas la belle-mère exécrable habituelle. Au final le film est aussi un peu long, la dimension bavarde accentuant sans doute l'effet, jusqu'à ce dernier quart d'heure qui prend au tripes et sauve le film in extremis. 

 

Note :                 

12/20
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