Sous le Tapis (2023) de Camille Japy
Premier long métrage de Camille Japy après son court métrage "Petites Filles" (2017), et surtout après déjà une belle carrière en tant qu'actrice vue notamment ces dernières années dans "Corporate" (2017) de Nicolas Silhol, "Rendez-vous chez les Malawas" (2019) de James Huth, "Comment je suis devenu Super-Héros" (2020) de Douglas Attal et "Les Fantasmes" (2021) des frères Foenkinos. Ce premier long est dans la lignée thématique de "Petites Filles" où une femme refusait d'enterrer sa mère contre la volonté de sa famille. Cette fois les liens sont un peu différents mais toujours pour approfondir les thèmes du deuil au sein d'une famille : "de la force réparatrice de l'amour et du "dire". Soudain le drame d'une mort se transforme en une chance à saisir pour se réparer, vivre mieux, dans un nouvel équilibre, autrement."... Odile se prépare à fêter son anniversaire avec toute sa famille. Alors que ses enfants et petits-enfants sont en route son mari décède brutalement. Incapable de faire face à cette réalité inattendue alors que ses proches arrivent, elle décide de cacher la mort de son mari à la famille et le cache sous son lit. Les proches ne comprennent pas pourquoi le père et grand-père est absent mais le week-end d'anniversaire s'organise malgré tout...
Odile est incarnée par Ariane Ascaride, épouse et muse du réalisateur Robert Guédiguian qu'on a peu vu depuis la pandémie Covid avec "Les Héroïques" (2021) de Maxime Roy et "Le Processus de Paix" (2023) de Ilan Klipper. Ses enfants sont joués par Bérénice Bejo vue dernièrement dans "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius, "Le Colibri" (2022) de Francesca Archibugi et "Hawai" (2023) de Mélissa Drigeard après lequel elle retrouve son partenaire alias son frère joué par Thomas Scimeca vu dans "Azuro" (2021) de Matthieu Rozé et "Tout fout le Camp" (2022) de Sébastien Betbeder. Leurs conjoints respectifs sont interprétés par Stephane Brel vu entre autre dans "Le Deuxième Souffle" (2007) et "Crime d'Amour" (2010) tous deux de Alain Corneau, "Grâce à Dieu" (2018) de François Ozon ou "La Brigade" (2022) de Louis-Julien Petit, puis Marilou Aussilloux vue dans "Adieu les Cons" (2020) de et avec Albert Dupontel, "Le Discours" (2021) de Laurent Tirard et "En Corps" (2022) de Cédric Klapisch. Citons encore Guillaume Clemencin vu dans "Irréductible" (2022) de et avec Jérôme Commandeur et "38°5 Quai des Orfèvres" (2023) de Benjamin Lehrer... Notons que la musique est signée de Mathieu Chedid alias M... Sa famille arrive, et une grand-mère sous le choc a un réflexe de cacher le corps de son époux qui vient tout juste de succomber. Si le bande-annonce peut faire penser à une comédie plus ou moins douce amère le film est bel et bien un drame familial et ce, même si quelques instants de légèreté parsèment le récit. Logique et normal finalement, la vie reste un mélange des deux, certe bancal mais bel et bien composée des deux éléments. Forcément un tel secret est difficilement tenable et le film reste aussi logique sur ce point. Mais moins vraisemblable, la sauvegarde du corps dans le film est aussi illégal qu'incohérent - en effet, la loi est stricte et la conservation du corps a des conséquences.
Mais ce n'est pas l'intérêt du film, qui reste un mélo familial assez classique dans son déroulement, amour, non dits, secrets, manque de communication, choc émotionnel... etc... amènent donc à des incompréhensions, des malentendus jusqu'au dénouement final. Le plus intéressant dans le film c'est le deuil, ou plutôt les deuils, tous aussi différents qu'il y a de membres car oui, le deuil est la chose qui est à la fois la plus universelle et la plus intime et personnelle. Le film montre bien les décalages entre les personnages (comme pour nous tous finalement !), où chacun vit à sa façon la mort d'un être cher, où chacun réagit différemment et qu'il est parfois difficile pour les uns de comprendre la réaction des autres. Sur ce point le film est une merveilleuse et belle démonstration. On peut avoir du mal d'ailleurs à acquiescer certains passages, normal mais le ton est juste, plausible et les personnages touchants (à l'exception notable d'un !). On s'agace (encore !) de la complaisance sur la drogue (décidément la drogue est partout) surtout que ça ne sert strictement à rien au vu du scénario et du sujet. Le plus gros soucis vent du rythme, un peu monotone au poitn qu'on a l'impression que le film dure largement plus de 2h (1h35 en réalité). En conclusion, un petit mélo qui sonne juste et vrai autour du deuil auquel il manque un petit truc en plus pour vraiment marquer mais ça reste un joli moment.
Note :