Love Lies Bleeding (2024) de Rose Glass

Après un premier long métrage d'horreur avec "Saint Maud" (2019) la réalisatrice Rose Glass a pris son temps et revient avec un thriller lesbien dans le monde du culturisme. Elle co-écrit son scénario avec Weronika Tofilska réalisatrice-scénariste jusqu'ici de quelques courts métrages comme "Suicide is Easy" (2014), "The Patient" (2014) ou "Love Life" (2016)... Le même jour Lou reçoit une visite du FBI qui s'intéresse à sa mère Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner dans une spirale de violence... 

Lou est incarnée par Kristen Stewart vue récemment dans "Spencer" (2022) de Pablo Larrain et "Les Crimes du Futur" (2022) de David Cronenberg, tandis que la culturiste est jouée par Katy O'Brian, véritable culturiste et ex-policière aperçue auparavant dans "Ant-Man et la Guêpe : Quantumania" (2023) de Peyton Reed. Le père de Lou est joué par Ed Harris vu dernièrement dans "The Lost Daughter" (2021) de Maggie Gyllenhaal et "Top Gun : Maverick" (2022) de Jospeh Kosinski, la soeur de Lou est jouée par Jena Malone vue dans "Antebellum" (2020) de Gerard Bush et Christopher Renz ou "Rebel Moon : Enfant du Feu" (2023) de Zack Snyder et retrouve après "Inherent Vice" (2014) de Paul Thomas Anderson son partenaire Keith Jardine combattant de MMA déjà aperçu dans "War on Everyone" (2016) de John Michael McDonagh, "Shot Caller" (2017) de Ric Roman Waugh ou "Copshop" (2021) de Joe Carnahan, citons encore Anna Baryshnikov surtout remarquée dans la série TV "Dickinson" (2019-2021) mais vu aussi dans "Manchester by the Sea" (2016) de Kenneth Lonergan ou "Payback" (2023) de Joseph Mensch, et Dave Franco vu dans "Six Underground" (2019) de Michael Bay ou "Day Shift" (2022) de J.J. Perry... Notons que la musique est signée de compositeur Clint Mansell fidèle collaborateur du réalisateur Darren Aronofsky notamment sur "Requiem for a Dream" (2000) ou "Black Swan" (2010)... Le film débute dans une atmosphère underground, avec une musique qui souligne le genre thriller et quelques plans de bodybuilding pour une ouverture plutôt stylée. On se retrouve dans la crasse d'une salle de sport miteuse, dans une ville paumée où une famille complètement dysfonctionnelle pourrie par les crimes d'un père psychopathe, et Lou, fille prisonnière de tout cet environnement va tomber amoureuse de Jackie qui est malheureusement tout aussi problématique.

On pense à des films comme "Killer Joe" (2012) de William Friedkin ou plutôt à "Detour" (2017) de Christopher Smith. Très vite un premier drame nous dévoile une personnalité déviante et un amour passionnel qui pousse évidemment Lou à s'enfoncer dans une spirale tragique. Le climax poisseux et anxiogène ne nous quitte pas, les protagonistes sont tous dangereux même si c'est parfois à l'insu de leur plein gré. Le scénario est très bien écrit, solide sans temps mort et particulièrement efficace jusqu'à sa dernière partie qui dérape étrangement... ATTENTION SPOILERS !... Première scène râtée lorsqu'un flic qui râte une cible avec un mitrailleur à seulement 3-4 mètres ?! Envoyé tuer sa fille alors qu'il suffisait de dénoncer pour le cadavre dans son salon... Puis enfin on comprend pourquoi il y a quelques courts passages de muscles qui se gonflent façon "Rambo" avec une scène aussi grotesque sur le fond que hors sujet sur la forme où la bodybuildeuse se métamorphose entre le personnage de "L'Attaque de la Femme de 50 Pieds" (1958) de Nathan Juran et celui de James Avoy dans "Split" (2017) de M. Night Shyamalan... FIN SPOILERS !... Cette idée finale est peu compréhensible, fait virer le film durant 2-3 mn dans un autre registre à laquelle on ne s'attend pas et qui gâche un thriller jusqu'ici de très bonne facture. Le casting est excellent, Ed Harris est un salaud impayable tandis que le duo lesbien fonctionne parfaitement. Sans cette idée saugrenue le film aurait pu être une vraie bonne surprise. Si on fait exception on pourrait donc monter à un 14-15/20...

Note :