Copshop (2021) de Joe Carnahan
Nouveau film pour Joe Carnahan, nouveau polar donc en association avec des amis et amis d'amis qui se réunissent pour un huis clos musclé. Ainsi le cinéaste co-écrit le film avec le réalisateur-scénariste Mark Williams qui a réalisé dernièrement "The Good Criminal" (2020) et surtout "A Family Man" (2016) avec un certain Gerard Butler, tandis que Carnahan vient de réalisé un efficace "Boss Level" (2021) avec Frank Grillo. Ces deux acteurs et ces deux cinéastes se réunissent donc pour ce projet pour lequel ils sont investis également tous les quatre comme producteurs. Rappelons que Mark Williams est un faiseur plutôt oubliable, Carnahan a offert un bijou de thriller avec "Narc" (2002) avant un action movie jouissif avec "Mise à prix" (2007) puis a depuis surtout échoué des médiocrités comme "L'Agence tous Risques" (2010), "Le Territoire des Loups" (2012) ou "Stretch" (2014)...
Dans une petite ville du Nevada, un poste de police voit sous son toit se réunir pour le pire un tueur à gage, une jeune fliquette et un escroc qui s'est mis plus ou moins volontairement derrière les barreaux pour fuir. Le poste de police va devenir un champ de bataille improvisé... Le tueur à gage est incarné par Gerard Butler spécialiste du genre de "RocknRolla" (2008) de Guy Ritchie à "La Chute du Président" (2019) de Ric Roman Waugh en passant par "Le Chasseur de Primes" (2009) de Andy Tennant ou "Criminal Squad" (2018) de Christian Gudegast. L'escroc est interprété par Frank Grillo particulièrement prolifique ces derniers temps avec "Black and Blue" (2018) de Deon Taylor, "Hitman and Bodyguard 2" (2021) de Patrick Hugues ou "Ida Red" (2021) de John Swab. La jeune fliquette est jouée par la méconnue Alexis Louder aperçue de loin dans "Black Panther" (2018) de Ryan Coogler et dans "Harriet" (2019) de Kasi Lemmons et vue dernièrement dans "The Tomorrow War" (2021) de Chris McKay. Citons ensuite Toby Huss vu dans "Destroyer" (2018) de Karyn Kusama, "Halloween" (2018) de David Gordon Green et "City of Lies" (2021) de Brad Furman, et enfin Keith Jardine aperçu dans "John Wick" (2014) du duo Stahelski-Leitch, "Inherent Vice" (2014) de Paul Thomas Anderson ou "War on Everyone" (2016) de John Michael McDonagh... Disons qu'on est dans une sorte de mix entre "Assaut" (1976) de John Carpenter et "Free Fire" (2017) de Ben Wheatley avec une volonté non dissimulée d'un hommage aux "vieux" polars de série B des années 80 dont le générique de début annonce la couleur. Dans le genre on est sur la même longueur d'onde que des films comme "Hotel Artemis" (2018) de Drew Pearce ou "Sale Temps à l'Hotel El Royale" (2018) de Drew Goddard.
Un film pop corn donc comme divertissement fun et jouissif qu'on aime tous regarder de temps en temps. Dans un premier temps les personnages se mettent en place avant que les tenants et aboutissants ne soient dévoilés au fur et à mesure avant une explosion de violences attendue ne viennent mettre de l'ordre. Le début est plutôt bon, grâce notamment à des personnages hauts en couleurs comme l'arnaqueur au chignon improbable qui se fait arrêter volontairement croyant se sauver, le tueur à gage qui se fait passer pour poivrot, la fliquette qui joue avec sa nouvelle arme en duel avec son collègue, le chef de poste aigri et gueulard, jusqu'à l'arriver d'un psychopathe comme cerise sur le gâteau. Chaque personnage se croit hors de portée, tous ne pensent n'avoir aucun lien avec les autres mais le huis clos d'un poste de police va les réunir sous couverts de missions professionnelles. La montée en puissance se fait logiquement et avec un véritable enthousiasme mais les invraisemblances et les incohérences s'accélèrent au même rythme et s'accumulent pour parasiter un final qui se devait être un feu d'artifice. Par exemple avoir les genoux explosés mais tenir debout, un couteau plantée dans la main sans aucune séquelle, une arme à deux chargeurs qui en chargent un 3ème sorti de nulle part... etc... sans compter des effets pyrotechniques hideux en images de synthèse ! CGI ?! Un comble pour un film qui se veut dans un style kitsch nostalgique. Des défauts et des maladresses qui finissent par nous faire souffler de déception. Néanmoins, dans le genre ça reste un divertissement plutôt efficace, avec un léger humour absurde, un chouïa de dérision, un face à face Butler/Grillo savoureux et surtout une magnifique révélation avec une Alexis Louder qui vole la vedette et porte le film. Carnahan est à des années-lumière de "Narc" mais on prend quand même...
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :