Le Dossier Maldoror (2025) de Fabrice Du Welz
Retour du réalisateur belge le plus sous-estimé qui soit depuis son premier film d'horreur "Calvaire" (2004), accumulant les échecs au box-office malgré quelques excellents films comme "Vinyan" (2008), "Colt 45" (2014 ou "Alleluia" (2014). Après un interlude documentaire avec "La Passion selon Béatrice" (2024) le cinéaste Fabrice Du Welz revient avec un polar sombre mais peut-être plus grand public que ses précédents films. Il co-signe le scénario avec Domenico La Porta qui a co-écrit juste avant la suite "Largo Winch : le Prix de l'Argent" (2024) de Olivier Masset-Depasse. Le film est interdit au moins de 12 ans... 1995, Belgique, deux jeunes filles disparaissent. L'affaire est aussitôt très médiatisée et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Le jeune gendarme Paul Chartier participe à une opération secrète afin de surveiller le suspect n°1. Mais l'opération ne se déroule pas comme prévue, tandis qu'obsédé par l'affaire Paul commence à s'impliquer de façon trop personnelle...
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Le jeune gendarme est incarné par Anthony Bajon vu dernièrement dans "Chien de la Casse" (2023) de Jean-Baptiste Durand et "L'Amour Ouf" (2024) de Gilles Lellouche. Il est entouré de Alba Gaïa Bellugi vue récemment dans "La Récréation de Juillet" (2024) de Pablo Cotten et Joseph Rozé et qui retrouve son réalisateur après "Inexorable" (2022) ainsi que ses partenaires Jackie Barroyer vu récemment dans le film "Les Boules de Noël" (2024) de Alexandra Leclère, puis Mélanie Doutey vue dans l'autre film de Noël "Les Cadeaux" (2024) de Raphaëlle Moussafir et Christophe Offenstein. Parmi les fidèles de Du Welz citons aussi David Murgia vu dans "Bullhead" (2010) de Michael R. Roskam ou "La Nuit du 12" (2022) de Dominik Moll et surtout entre temps vu dans "Alleluia" (2014) et "Inexorable" (2021) retrouvant le cinéaste et après ce premier son partenaire Laurent Lucas qui était également dans "Calvaire" (2004) et "Adoration" (2019). Citons ensuite Alexis Manenti vu récemment dans "A son Image" (2024) de Thierry De Peretti et "Karmapolice" (2024) de Julien Paolini, Sergi Lopez vu dans "La Grande Magie" (2024) de Noémie Lvovsky ou "La Fiancée du Poète" (2024) de et avec Yolande Moreau, Béatrice Dalle vue dans "La Bête dans la Jungle" (2023) de Patric Chiha et "Le Bonheur est pour Demain" (2024) de Brigitte Sy et qui retrouve son réalisateur après "La Passion selon Béatrice" (2024), Lubna Azabal vue dernièrement dans "Amal : un Esprit Libre" (2024) de Jawad Rhalib et "Rabia" (2024) de Mareike Engelhardt, Félix Maritaud aperçu dans "Petites" (2023) de Julie Lerat-Gersant ou "A mon Seul Désir" (2023) de Lucie Borleteau, Guillaume Duhesme apparu dans "Le Chant du Loup" (2019) de Antonin Baudry, "Sentinelle" (2021) de Julien Leclercq ou "Quitter la Nuit" (2024) de Delphine Girard... Le film est évidemment inspiré de la sinistre affaire Dutroux, avec un encart de début qui explique bien que c'est inspiré de faits réels mais de façon très éloigné, autant dire que l'encart ne sert à rien où il faudrait en mettre à quasi tous les films. Mais surtout on nous prévient que c'est la guerre des polices qui va être au centre de l'intrigue, ce qui est assez cohérent quand on sait que le peu de communication entre les services à plomber les enquêtes de façon catastrophique. On suit donc un jeune gendarme/Bajon qui va de façon peu compréhensible s'investir et se focaliser aveuglément sur une enquête sur laquelle normalement il ne devrait avoir aucune prise ni pouvoir. C'est là le premier bémol, comment un simple gendarme, débutant de surcroît, peut-il avoir autant de latitudes ?! Et ce malgré des bavures ?! Invraisemblable...
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Pourtant, on se laisse aller grâce à un personnage intéressant, dont le passé semble peser, qui semble avoir des failles psychologiques qui évitent l'écueil du super flic. La présentation du jeune gendarme reste poussive et laborieuse avec une partie beaucoup trop longue et superflue, sans compter sur le caractère du gendarme qui reste un problème constant, d'abord dans le récit et pour ses collègues, puis pour la cohérence de l'intrigue... ATTENTION SPOILERS !... pas loin de 30mn de trop sur le film dont toute la partie autour de la belle famille italienne et le mariage interminable, puis il reste un flic très et trop impulsif, immature, naïf qui prend littéralement tous les risques de façon aussi stupide qu'irréfléchie... FIN SPOILERS !... Ce jeune flic a tout du chevalier blanc, ou plutôt du pot de terre contre le pot de fer qui serait l'ange blond ingénu et vertueux qui tente de sauver le monde quitte à détruire sa vie et celle de ses proches. C'est beau mais ça paraît trop et très surréaliste dans un film qui se veut au contraire réaliste et ancré dans une actualité encore brûlante. C'est le gros soucis du film. Néanmoins, l'atmosphère est pesante, anxiogène et malaisante tandis que les tons ternes et les enquêtes sont assez écoeurantes pour nous nouer le ventre avec quelques séquences sanglantes marquantes en prime. La guerre des polices forme la ligne directrice qui scandalise d'autant plus dans une affaire aux multiples facettes qui ajoute un peu de paranoïa criminelle. Résultat, Fabrice du Welz signe un thriller sombre et poisseux à souhait dommage que le scénario n'ait pas été plus ténu et moins étiré inutilement. Note indulgente !
Note :