Un Monde Violent (2025) de Maxime Caperan

par Selenie  -  20 Juin 2025, 11:22  -  #Critiques de films

Premier long métrage de Maxime Caperan qui a eu l'idée du film dès ses études à la FEMIS, où il imgainait un film noir à la façon de James Gray. Finalement il a signé le court métrage "Les Guerriers" (2015) qu'il adapte donc en long cette fois-ci : "J'ai donc eu envie de le décelopper en long tout en y injectant du cinéma de genre et en décidant de m'inscrire dans une arène plus rurale pour parler de la France périphérique, et à travers elle le déclassement , de déterminisme social. Des réflexions qui m'ont animé pendant toutes ces années. Pour autant, il ne s'agissait pas de faire un film politique. Un monde violent n'a rien d'un film à message. Mais je voulais ancré dans le monde d'aujourd'hui, dans un territoire donné, précis, avec des thématiques de film noir certes mais sans basculer dans un film de gangster. Partir d'un fait divers pour raconter la tragédie d'hommes ordinaires dans un monde qui ne va pas très bien." Le réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec Thomas Finkielkraut surtout auteur pour diverses séries TV dont "Baron Noir" (2016 et 2020). Pour l'inspiration le cinéaste avoue avoir vu ou revu de nombreux films américains du Nouvel Hollywood, "celui auquel j'ai été biberonné" dixit le cinéaste... De nuit et en pleine campagne, deux frères que tout opposent braquent un camion rempli de smartphones qui devait livrer l'entrepôt où ils travaillent comme magasinier. Mais au matin le chauffeur du camion est retrouvé mort. Cet événement bouscule leur plan et va chambouler leur vie et les plonger dans une spirale de violence... 

Les deux frères sont incarnés par Kacey Mottet-Klein vu dernièrement dans "Le Vourdalak" (2023) de Adrien Beau et "Toutes pour Une" (2025) de Houda Benyamina, puis Félix Maritaud remarqué dans "120 Battements par Minute" (2017) de Robin Campillo et vu depuis dans "A mon Seul Désir" (2023) de Lucie Borleteau ou "Le Dossier Maldoror" (2025) de Fabrice Du Welz. Leur jeune complice est jouée par Bonnie Duvauchelle, fille de Nicolas Duvauchelle et Ludivine Sagnier, aperçue jeune dans divers films avec sa mère ainsi que dans "La Crème de la Crème" (2014) de Kim Chapiron ou "Les Misérables" (2019) de Ladj Ly. Citons ensuite Olivia Côte vu entre autre auprès de Laure Calamy dans "Les Cyclades" (2023) de Marc Fitoussi et "Iris et les Hommes" (2023) de Caroline Vignal et retrouve après "Pupille" (2018) de Jeanne Herry son partenaire Yannick Choirat vu récemment dans "La Famille Hennedricks" (2024) de et avec Laurence Arné et "Six Jours" (2025) de Juan Carlos Medina ainsi que "Sous la Seine" (2024) de Xavier Gens après lequel il retrouve Patrick Ligardes vu dans "Fêlés" (2024) de Christophe Duthuron et "La Petite Vadrouille" (2024) de et avec Bruno Podalydès, Guillaume Verdier vu dans "Le Bonheur est pour Demain" (2023) de Brigitte Sy et "Les Derniers Hommes" (2024) de David Oelhoffen, Frédéric Saurel vu notamment dans "L'Ecole Buissonnière" (2017) et "Donne-Moi des Ailes" (2019) tous deux de Nicolas Vanier, Eric Caravaca vu dans "Juliette au Printemps" (2024) de Blandine Lenoir et "Trois Amies" (2024) de Emmanuel Mouret, puis Emilie Cazenave aperçue dans "Photo de Famille" (2018) et "Les Complices" (2023) tous deux de Cécilia Rouaud... Le film entre dans le vif du sujet, un braquage tout ce qu'il y a de plus simple, primaire, looser, tout ce qu'il y a de plus faits divers banal jusqu'à ce qu'on comprenne la bavure dans un style très réaliste entre le néo-Film Noir et le polar sociétal. Le premier soucis est que le film semble débuté trop tard dans son récit, comme si le réalisateur avait décidé de couper les 10 premières minutes. Donc pas le temps d'apprendre à connaître les personnages, comment il se sont connus, comment ils ont échaffaudé le plan... etc... Dommage...

Les personnages sont des poncifs habituels, deux frères que évidemment tout oppose, puis une ado évidemment rebelle face à sa mère. Là aussi il est dommage que le film ne soit pas plus étoffé sur ce côté là alors que pour un film d'à peine 1h20 il y avait de la place pour que l'écriture soit plus profonde. Ensuite mettre les manifestations des Gilets Jaunes en filigrane excuse trop facilement le choix des deux frères de devenir des criminels, la complaisance est aussi grotesque que facile. Pourtant on est happé par l'histoire, le naturalisme s'ajoute à une certaine urgence palpable, le côté anxiogène et le drame inéluctable transparaît à chaque instant. Les acteurs sont impeccables, les deux frangins sont deux facettes d'une même pièce et surtout la maman et amante Olivia Côte qui est juste déchirante. Puis malheureusement on note quelques passages incohérentes... ATTENTION SPOILERS !... la fille qui sait par on ne sait quel instinct qu'il y a une sortie dans une cuisine pour que les frangins puissent fuir, les flics qui tirent comme dans un film d'action sans contexte de légitime défense et donc bavure grossière qui n'existe même pas dans l'actualité à ce niveau là de bêtise professionnelle... FIN SPOILERS !... Ces maladresses essentiellement remarquées dans les dernières 20mn du film. Malgré les mauvais choix Maxime Caperan signe un drame où le destin se fait fatalité, qui reste prenant à défaut de convaincre pleinement.

 

Note :                 

12/20
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