Ballerina (2025) de Len Wiseman
Pendant les films de la fameuse saga "John Wick" (2014-2023) de Chad Stahelski avec Keanu Reeves au succès exponentiel à chaque nouveau film, l'idée d'un spin-off féminin prend forme dès 2017 après un premier scénario signé de Shay Hatten, qui a écrit récemment le dyptique "Rebel Moon" (2024) de Zack Snyder, mais surtout son projet "Ballerina" lui ouvre les portes de la franchise et signe ensuite "John Wick : Parabellum" (2019) et "John Wick 4" (2023), il en profite d'ailleurs pour placer un caméo en faisant apparaître Eva Macarro alias Ballerina dans l'opus 3 alors interprétée par la danseuse étoile Unity Phelan qui ne sera finalement pas choisie pour le long métrage. A l'instar du Marvel Universe ou de Spider-verse voici donc un John Wick universe au féminin produit logiquement par le duo Stahelski-Reeves. Après plusieurs choix le rôle titre est dévolue à Ana De Armas qui poussera pour que le scénario soit réécrit avec Emerald Fennell réalisatrice-scénariste de "Promising Young Woman" (2020) et "Saltburn" (2023). Puis enfin, la réalisation est confiée à Len Wiseman à qui on doit les efficaces "Underworld" (2003-2006), l'oubliable "Die Hard 4 : Retour en Enfer" (2007) ou le remake inutile "Total Recall : Mémoires Programmées" (2012). Le film devait sortir en salles en juin 2024 mais il fut repoussé pour pouvoir tourner des scènes supplémentaires qui ont été assurées par Chad Stahelski. Film interdit au moins de 12 ans... Petite danseuse de ballet, Eva Macarro est initiée aux traditions des assassins de Ruska Roma. Eve devient alors Ballerina, une tueuse implacable qui va se servir de ses dons pour se venger des responsables de la mort de son père...
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Eve alias Ballerina est incarnée par Ana De Armas déjà vue dans les musclés "Mourir peut Attendre" (2021) de Cary Joji Fukunaga, "The Gray Man" (2022) des frères Russo et "Ghosted" (2023) de Dexter Fletcher, et retrouve après "Knock Knock" (2015) de Eli Roth et "Suspicions" (2016) de Declan Dale (pseudo de Gee Malik Linton) son partenaire Keanu Reeves qui reprend pour un caméo de luxe son rôle culte de John Wick, et retrouve donc plusieurs protagonistes de la saga originelle dont Ian McShane vu entre temps dans "Hellboy" (2019) de Neil Marshall ou "Deep Cover" (2024) de Tom Kingsley, Lance Reddick dont c'est la dernière apparition vu aussi dans "One Night in Miami" (2020) de Regina King ou Godzilla vs Kong" (2021) de Adam Wingard, puis Anjelica Huston uniquement apparue dans "John Wick : Parabellum" (2019) et vue depuis dans "Anya" (2020) de Ben Cookson ou entendue en voix Off dans "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson. Citons ensuite Catalina Sandino Moreno révélation de "Maria Pleine de Grâce" (2004) de Joshua Marston et vue plus récemment dans "The Quarry" (2020) de Scott Teems ou "Silent Night" (2023) de John Woo, Norman Reedus vu dans "Triple 9" (2016) de John Hillcoat ou "The Bikeriders" (2024) de Jeff Nichols, la frenchy Anne Parillaud éternelle "Nikita" (1991) de Luc Besson qu'on n'avait plus vue sur grand écran depuis "Ce que le Jour doit à la Nuit" (2012) de Alexandre Arcady, Gabriel Byrne vu dans "Hérédité" (2018) de Ari Aster ou "Lamborghini" (2022) de Robert Moresco, puis enfin Abraham Popoola aperçu dans "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie, "Morbius" (2022) de Daniel Espinosa ou "The Marvels" (2023) de Nia DaCosta... Précisons que "Ballerina" se déroule entre les événements des opus 3 et 4 de "John Wick". On reconnaît le style de la franchise "John Wick", un côté sombre spécifique aux bas-fonds du crime comme si tout un univers interlope vivait en marge, voir même dans un multivers. Dans le genre fillette en apprentissage on pense beaucoup au parallèle avec une certaine Black Widow dans le Marvel Universe. L'ouverture du film est impressionnante et entre dans le vif du sujet avec une brutalité prometteuse. A la base, l'intrigue est aussi primaire que peu originale, la vengeance habituelle aussi éculée que galvaudée, donc en gros on s'en moque royalement mais il est vrai qu'on peut se satisfaire de l'action pure. Et là aussi rien de bien neuf puisque ce n'est qu'un John Wick au féminin avec un soupçon de féminisme ("bats-toi avec tes armes, bats-toi comme une femme"), ainsi Eve Macarro rejoint la collection de tueuses qui valent les hommes comme pour les plus récentes "Peppermint" (2018) de Pierre Morel, "Ava" (2020) de Tate Taylor ou "Jolt" (2021) de Tanya Wexler, "Bloody Milkshake" (2021) de Navot Papushado.
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Etonnament, pourtant, Eve Macarro est une tueuse qui semble toujours prête à pleurer, à l'émotion à leur de peau ce qui n'est pas très convaincant ni vis à vis de la franchise John Wick, ni vis à vis de l'apprentissage Ruska Roma, ni comparée aux autres tueuses du genre. Ana De Armas incarne ainsi Eve Macarro avec une grande féminité dans le sens de la grâce et de la douceur, ce qui fait osciller parfois l'histoire de cette tueuse dans des scènes trop émotives. Le charme de l'actrice joue donc une importance essentielle, et ce même si elle reste pro et fait un job solide qui est parasité de temps à autres par l'écriture ou la mise en scène... ATTENTION SPOILERS !... par exemple pourquoi Eve est laissé en vie quand la petite est enlevée ?! Tout le monde est tué de sang froid dans toute la saga, sauf Eve comme par hasard. Citons également la séquence lance-flammes où lors d'un passage on voit très clairement qu'il ne s'agit pas de Ana De Armas mais de sa doublure ... FIN SPOILERS !... Par là même on notera quelques instants où les coups ne sont pas assez portés, l'actrice est donc moins à fond que l'est son homologue Keanu Reeves alias John Wick, on pourrait aussi se dire que c'est assez dingue qu'une nana aussi foret soit-elle soit aussi peu marquée par les coups. En conclusion, un ersatz John Wick aux charmes féminins qui se regardent mais ce film ne réinvente strictement rien malgré quelques séquences efficaces comme la partie grenade ou le lance-flamme.
Note :