Morbius (2022) de Daniel Espinosa

par Selenie  -  31 Mars 2022, 10:08  -  #Critiques de films

Outre le MCU (Marvel Cinematographic Universe) et son pendant chez Dc Comics, il y a le "entre deux"  avec le "Sony's Spider-Man Universe", où comment Sony surfe sur le succès des Spider-Man pour se créer une franchise à part, à la fois rattachée et indépendante, qui a débutée avec plus ou moins de réussite avec les "Venom" (2018) de Ruben Fleischer et "Venom : Let There Be Carnage" (2021) de Andy Serkis. Cette fois Sony extrait des comics Marvel un personnage créé par Roy Thomas et Gil Keane en 1971 dans le numéro 101 "The Amazing Spider-Man" avec l'éponyme "Morbius". Néanmoins, depuis la mise en place spectaculaire du multivers notamment en faisant apparaître Venom dans "Spider-Man : No Way Home" (2021) de Jon Watts confirme que les univers sont poreux et qu'on peut donc voir le "Sony's Spider-Man Universe" comme un univers parallèle au MCU, un parmi tant d'autres donc. Le projet est placé sous les commandes du réalisateur suédois Daniel Espinosa qui fait sa première incursion chez les super-héros après quelques films plutôt sympas avec "Easy Money" (2010), "Sécurité Rapprochée" (2012), "Enfant 44" (2015) et "Life : Origine Inconnue" (2017). L'adaptation est signée du duo Burk Sharpless et Matt Sazama, scénaristes de plusieurs films oubliables ou oubliés comme "Le Dernier Chasseur de Sorcière" (2015) de Breck Eisner, "Gods odf Egypt" (2016) de Alex Proyas ou "Power Rangers" (2017) de Dean Israelite...

Le docteur Michael Morbius est un biochimiste réputé qui apprend qu'il est atteint d'une rare maladie sanguine. Déterminé à se sauver et à sauver les victimes de cette maladie il se décide à servir de cobaye à une expérimentation ultime. Alors que l'expérience semble avoir fonctionné, il s'aperçoit que le remède à des effets néfastes et inattendus qui le transforme en sorte de vampire asoiffé de sang. Il va devoir apprivoiser ce double maléfique... Le rôle titre est incarné par Jared Leto vu récemment dans "Une Affaire de Détail" (2021) de John Lee Hancock et "House of Gucci" (2021) de Ridley Scott, mais surtout il retrouve l'univers de Super-héros après avoir été le Joker chez DC pour "Suicide Squad" (2016) de David Ayer et "Zack Snyder's Justice League" (2021). Autour de lui gravite les acteurs Matt Smith vu entre autre dans "Terminator Genisys" (2015) de Alan Taylor et "Last Night in Soho" (2021) de Edgar Wright, Jared Harris vu dans "The Ward" (2011) de John Carpenter, "Lincoln" (2012) de Steven Spielberg ou "The Last face" (2017) de Sean Penn, Tyrese Gibson surtout remarqué dans la saga "Fast and Furious" (2003-...), Corey Johnson qui a exploré d'autres univers de super-héros avec "Hellboy" (2004) de Guillermo Del Toro et "Kick-Ass" (2010) de Matthew Vaughn, puis Michael Keaton mythique "Batman" (1989-1992) de Tim Burton qui revient ici dans le rôle du Vautour qu'il avait déjà joué dans "Spider-Man : Homecoming" (2017) de Jon Watts. Puis enfin, l'incontournable atout charme qui revient à Adria Arjona vue notamment dans "Triple Frontière" (2019) de J.C. Chandor, "Six Underground" (2019) de Michael Bay et "Cuban Network" (2019) de Olivier Assayas... Le film débute de façon si banale qu'on est déjà peu enclin à espérer un grand film. Le pire dans ce film est un scénario d'une banalité affligeante qui reprend un canevas qu'on a déjà vu mille fois, qui emprunte à plusieurs autres super-héros sans trouver la moindre idée qui ferait le truc en plus.

Forcément, on est pas aidé par un super-héros(vilain) tout aussi classique et commun, on pense forcément à Batman (chauve-souris, mais aussi grotte, ville sombre, climax pessimiste...), mais aussi et plus dommageable à "Venom". On peut discuter du choix si peu judicieux de poursuivre l'univers Sony-Spider-Man avec un personnage qui est si proche de "Venom" aussi peu de temps après. Les super-pouvoirs de Morbius n'apportent pas grand chose de neuf ou d'innovant. Pourtant, sa soif de sang alors qu'il est un chercheur humain plein d'abnégation est un paramètre passionnant mais qui n'est jamais transcender car rappelons que Morbius est plus un anti-héros qu'un réel super-méchant ; c'est sa soif de sang qui le transforme mais il reste foncièrement bon. Ainsi les scènes post-génériques finissent d'abattre la cohérence qui pouvait lier les deux facettes du personnages. Jared Leto est un acteur qui se donne et qui assure mais il efface le reste du casting, le mentor Jared Harris est sous-expoité, les flics meublent, le pire reste la belle de la bête poupée du nom de Martine jouée par un ersatz de Jessica Alba qui est certe très belle mais un peu fade sans étincelle, seul s'en sort Matt Smith même si c'est au minimum syndical. Les scènes d'action sont également une déception, trop fouillies, peu lisibles, avec un abus constant et omniprésent d'une sorte de bullet time fumeuse. Il n'y a pas grand chose à dire finalement, un technicien a suivi un cahier des charges de façon très et trop scolaire pour convaincre, classique et académique, oubliant de surcroît en post-générique que Morbius n'est pas un super-vilain ce qui permet d'envisager une suite qui ne sera pas plus original et/ou audacieuse.

 

Note :      

 

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